Le marché unique célèbre cette année son 20ème anniversaire. La Commission européenne a adopté, le 3 octobre 2012, l’Acte pour le marché unique II . Cet Acte contient douze actions prioritaires, devant être adoptées rapidement par les institutions européennes.

Malgré les difficultés, la construction du marché unique se poursuit et constitue une pièce essentielle du programme européen de croissance, face à la crise économique actuelle.

Pour les consommateurs de l’Union européenne, le marché unique est synonyme d’un choix plus large et de prix plus bas. Pour les citoyens européens, il représente la possibilité de voyager, vivre et travailler dans le pays de leur choix. Le marché unique a donné aux jeunes la possibilité d’étudier à l’étranger (plus de 2,5 millions d’étudiants ont saisi cette chance au cours des 25 dernières années). Il a permis aux 23 millions d’entreprises de l’UE d’avoir accès à 500 millions de consommateurs et a généré des investissements étrangers.

Le message est clair: un marché unique intégré est source de croissance et d’emplois. Il offre aux citoyens de l’Union des possibilités qui n’existaient pas il y a encore vingt ans.

«Le marché unique peut encore en faire plus pour les citoyens et les entreprises de l’Union européenne», a déclaré M. Michel Barnier, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services. «L’Acte pour le marché unique II est un appel lancé aux décideurs politiques pour les inviter à se mettre au travail, à se concentrer sur les objectifs et à obtenir des résultats. Je suis convaincu que les douze actions prioritaires que nous présentons aujourd’hui recevront l’adhésion politique qu’elles méritent. C’est l’occasion de nous servir de cet atout majeur qu’est le marché unique, pour que notre économie sociale de marché retrouve sa compétitivité et son dynamisme», a-t-il ajouté.

Les douze actions prioritaires s’articulent autour de quatre grands vecteurs de croissance, de création d’emplois et de confiance: a) des réseaux intégrés, b) la mobilité des citoyens et des entreprises entre les États membres, c) l’économie numérique et d) des actions pour renforcer la cohésion et les avantages pour les consommateurs.

L’Acte pour le marché unique II prévoit les actions suivantes:


Des réseaux de transports et d’énergie

Les réseaux de transport et d’énergie pleinement intégrés sont la pierre angulaire du marché unique. Les possibilités offertes par le fonds de cohésion et les fonds structurels doivent s’accompagner d’un engagement ferme en faveur de la concurrence, du choix et de services de qualité dans toute l’Union européenne. Pour concrétiser cette ambition, l’Acte pour le marché unique II prévoit:

1. des initiatives visant à ouvrir davantage le marché des services nationaux de transport ferroviaire de passagers à la concurrence intra-européenne,

2. une amélioration du marché unique dans le domaine des transports maritimes,

3. des mesures pour accélérer la réalisation du ciel unique européen,

4. des actions en faveur d’une application effective de la législation de l’UE dans le domaine de l’énergie.


La Mobilité des citoyens et des entreprises

La liberté de circulation est l’essence même du marché unique et l’un des fondements de l’Union européenne. Des obstacles pratiques et juridiques à la mobilité des citoyens, des entreprises et des capitaux demeurent cependant. Avec l’Acte pour le marché unique II, la Commission propose donc:

1. de faire du portail EURES un véritable outil de placement et de recrutement transfrontières,

2. d’adopter des dispositions en vue de mobiliser des fonds d’investissement à long terme en faveur d’entreprises privées et de projets de longue durée,

3. de moderniser les procédures d’insolvabilité, en priorité pour les affaires transfrontières, et de promouvoir un environnement qui permette aux entrepreneurs en faillite d’avoir une seconde chance.

L’économie numérique

Compte tenu de son poids économique et de ses importantes retombées, notamment en ce qui concerne la productivité et la résolution des problèmes sociétaux, la révolution numérique est une chance qu’il faut absolument saisir. Pour progresser vers la finalisation d’ici 2015 du marché unique numérique, la Commission propose:

1. d’encourager le commerce électronique dans l’UE grâce à des services de paiement plus faciles d’emploi, plus sûrs et plus compétitifs,

2. de s’attaquer à l’une des principales causes du manque d’investissement dans les connexions à haut débit, à savoir les coûts de génie civil,

3. de généraliser la facturation électronique dans le cadre des marchés publics, dont il est prouvé qu’elle est source d’économies.

L’Entrepreneuriat social, cohésion et confiance des consommateurs

Le succès du marché unique vient aussi de la participation économique et sociale qu’il suscite. La confiance des consommateurs est nécessaire et tous les citoyens de l’Union européenne doivent être en mesure de profiter des possibilités que leur offre le marché unique. La Commission entend poursuivre cet objectif en utilisant des instruments concrets du marché intérieur, tels que:

1. l’amélioration des règles relatives à la sécurité des produits et de leur application,

2. des mesures pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès à un compte bancaire, pour garantir la transparence des frais bancaires et pour simplifier le changement de banque.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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