De temps à autre, il m’arrive de citer cette phrase du poète Paul Valéry – « le temps du monde fini commence » (Regards sur le monde actuel. Stock. 1931). Sa pertinence m’aide dans mes tentatives optimistes de chercher dans l’inventaire des innovations sociales et dans le corpus de la science, des issues à l’inquiétante dérive de notre monde.
Le 11 juillet 2015, à Potocari, en Bosnie, là où la plupart des victimes de Srebrenica avaient été regroupées, les rescapés, les familles des disparus, de très nombreux anonymes et de multiples personnalités participeront à une commémoration du massacre de Srebrenica *. Dans le même temps, le documentaire de Nedim Loncarevic « Les voix de Srebrenica » retrace, sur France 3, à partir de témoignages, la genèse de ce crime de masse et la faillite de l’ONU qui n’a pas su protéger les populations bosniaques en danger. Un document inédit qu’il convient de voir. Ce film est diffusé le 8 juillet à 24 heures et 10 minutes
Le Premier ministre Manuel Valls a raison lorsque, à l’occasion d’un meeting, il déclare : « le danger est là devant nous. Le FN est aux portes du pouvoir ». Et les grands esprits de s’emporter contre la colère du Premier ministre l’accusant de faire le jeu du FN par cette malencontreuse publicité reprise dans les médias.
Nous célébrons cette année le 70ème anniversaire de la libération des camps nazis. Et cela se déroule dans une atmosphère délétère d’antisémitisme comme nous n’en avons jamais connu. Ces circonstances amènent à rendre hommage à une figure trop méconnue dans l’univers de l’engagement en Europe; celle des « Justes » dont l’action discrète est demeurée méconnue en France jusqu’à l’entrée en janvier 2007 des 2700 Justes français au Panthéon.
Les marches républicaines massives qui ont réuni plus de 4 millions de personnes, le 11 janvier 2015, en réaction aux attentats djihadistes perpétrés les jours précédents dans les locaux du magazine satirique Charlie hebdo et du supermarché HyperCacher resteront dans les mémoires comme un de ces moments d’étreinte nationale et d’émotion cathartique dont la France, souvent divisée, a le secret. Moment de grâce dont on peut se demander s’il ne représente pas une de ces rares rencontres avec l’histoire. Cette fusion, symbolisée par la fraternisation avec les forces de l’ordre, lesquelles ont perdu pendant ces journées, – il faut le souligner – , trois de leurs représentants, un black, un blanc, un beur, nous surprend par son ampleur. L’événement témoigne d’un sens de la gravité politique qui fait honneur à la citoyenneté. Personne n’a organisé le sursaut républicain et d’ailleurs personne n’a instrumentalisé à des fins politiciennes cette mobilisation historique. A cette occasion, la rue a montré qu’aucun parti, ni courant d’idées, ne peut se revendiquer propriétaire de l’identité française. La majorité des citoyens ont ressenti cette mobilisation internationale sans précédent, comme un espace de fierté qui montre que la tradition politique française demeure porteuse de valeurs universelles dans lesquelles de nombreux citoyens du monde se reconnaissent, sans céder à l’irénisme bêlant. L’ampleur de l’évènement conduit chacun d’entre nous à s’interroger et à revenir aux fondamentaux.
L’histoire de Place Publique, premier site d’information citoyenne sur internet, est le reflet d’une évolution : celle de la presse indépendante à travers les réseaux en ligne. Près de 20 ans après sa création, la rédaction de Place Publique estime essentiel le projet de structurer le paysage des médias citoyens autour de valeurs et de projets communs .
« Le temps du monde fini commence » disait Paul Valéry. C’était il y a un siècle. Cent ans plus tard, à l’aube de ce XXIème siècle, cette citation résonne en nous. Nous traversons une époque charnière qui se traduit par de multiples transitions : énergétique (fin du pétrole), géopolitique avec la montée des Emergents (BRICs), numérique (réseaux sociaux), écologique, sociétale ( égalité des femmes, mariage homo, génération Y…). La santé, les communications, les nanomatériaux, la robotique, autant de progrès qui augmentent les possibilités humaines.
Pour quelqu’un d’optimiste par conviction, évoquer les bruits de botte est contre nature. Pourtant en cette année 2014 de commémoration du centenaire de la grande guerre de 14-18, je n’échappe pas au doute. L’annexion de la Crimée et les visées « impériales » de Vladimir Poutine, la faiblesse des démocraties européennes, les relents chauvinistes et xénophobes (75% des Français trouvent qu’il y a trop d’étrangers dans l’hexagone), le chômage, l’abstentionnisme électoral, des jeunes qui ne voient pas de quoi leur avenir sera fait, le discrédit des politiques… Faut-il s’alarmer ?
Transparence et opacité, secret et dévoilement, protection de l’intimité et obscénité du tout montré, surveillance et liberté, à l’heure de l’open data (ouverture des données), de la massification d’internet et de la prolifération des smartphones, questionner la dialectique de ces termes, apparemment antagonistes, est au cœur du débat sur la démocratie et sur l’information.
Romain Rolland est un écrivain méconnu. Et pourtant que de bénéfice à lire ses ouvrages. Surtout en cette année où l’Europe joue son avenir avec les élections au Parlement européen, au mois de mai prochain. Ce français de « souche », humaniste et germanophile, n’a eu de cesse de lutter toute sa vie durant pour une Europe fraternelle. Un exemple.
Comment concilier une pensée pessimiste et une action optimiste se demandait déjà Albert Camus, il y a un demi siècle ? Cette reflexion de celui dont on fête le centenaire […]
La France et les pays d’Europe sont devant des choix énergétiques majeurs : le passage d’un monde dominé par les énergies fossiles et le nucléaire vers un nouveau monde économe, préservant l’environnement et tourné vers les sources d’énergies renouvelables. On appelle ce mouvement « la transition énergétique ». Mais ce chantier phare des gouvernements d’Europe est-il partagé ?