Dans un contexte d’urgence environnementale, et à l’approche des élections présidentielles, la France voit se soulever des vagues de citoyenneté. Bien mauvais élève par rapport à ses petits camarades européens en matière d’environnement (sur le recyclage par exemple), le peuple français a malgré tout déjà bien entamé la phase de prise de conscience. Les ONG conscientes d’avoir atteint leur seuil d’efficacité, on voit émerger une réelle demande de prise en considération de cette urgence, demande formulée par les citoyens à leur gouvernement. Inéluctablement, des actions doivent être mises en place par l’Etat, désormais seule entité capable d’apporter un réel changement en matière d’environnement.

Dernier recours en date de la société civile : l’interpellation des candidats. Nicolas Hulot, l’Alliance pour la planète (regroupement d’environ 70 ONG dont WWF, Greenpeace, FNH, Amis de la Terre), France Nature Environnement (fédération des associations de protection de l’environnement ; FNE), et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) ont formulé des propositions et invitent les candidats à se prononcer sur celles-ci.

Pour atteindre ses objectifs, à chacun sa manière. De son côté, Nicolas Hulot a un temps « menacé » les candidats de se présenter aux élections s’ils ne signaient pas son Pacte écologique, faisant ainsi la promesse de mener certaines actions en faveur de l’environnement (entre autres, la nomination d’un vice-premier ministre chargé du développement durable).

Quant à l’Alliance pour la planète, elle propose une notation des partis et des candidats de manière à illustrer les actions et promesses de ceux-ci. L’objectif est l’insertion d’éléments quantifiés dans le programme des candidats. Par exemple, « affecter 5 milliards d’euros en faveur des transports en commun urbains », « lancer immédiatement un plan national pour l’isolation de 400 000 logements anciens par an », etc.

En ce qui concerne la FNE et LPO, ils émettent un certain nombre de propositions, telles que « évaluer les impacts environnementaux et sanitaires des activités économiques par l’engagement d’un grand programme scientifique et technologique sur dix ans » (FNE), « relancer la création d’un réseau d’espaces protégés en France avec de nouveaux objectifs : 300 réserves naturelles à l’horizon 2020 » (LPO). Il s’agit ici d’interpeller directement les candidats sur ses propositions.

A ce jour, toutes ses actions ne dérogent pas à la règle selon laquelle des avantages et des inconvénients ressortent de toute chose. En effet, des risques surgissent face à ce « trop plein » d’initiatives. Tout d’abord, on ne serait guère étonné de voir les candidats ne répondre à aucune association, ne sachant plus où donner de la tête. Cela signifie que les organisations vont devoir faire la course aux media, car chacune sait que c’est à celle qui aura le plus grand impact médiatique que les candidats accorderont quelques mots…

Effectivement toutes ces tentatives d’interpellation donnent l’impression d’être dans une logique de compétition plutôt que de coopération… A la sortie de cette lutte, il n’y aura qu’un grand vainqueur ; mais on peut aussi imaginer que toutes sortent perdantes, l’impact médiatique risquant d’être annihilé par cette floraison…
Tout cela n’apparaît pas très judicieux lorsqu’on connaît les difficultés rencontrées par les ONG à influencer le monde politique.

Cela dit, cette floraison d’initiatives citoyennes a le mérite d’intégrer au débat médiatique les problématiques environnementales, contribuant de fait à la sensibilisation du grand public. Car, fort heureusement, les ONG ont encore un rôle à jouer, notamment celui d’aider les individus à transformer leur prise de conscience en gestes quotidiens. Fermer le robinet quand on se brosse les dents ou opter pour des ampoules fluocompactes sont des actes de préservation de l’environnement aussi bénéfiques pour chacun, puisqu’ils allègent nos factures ! Même si le futur gouvernement doit être un acteur essentiel de cette prise de conscience collective, il ne faut pas oublier ni minimiser le rôle de chaque individu, dans la mesure où 60 millions (au moins !) de petits gestes peuvent changer la donne…

Nous ne pouvons maintenant qu’espérer que l’objectif commun soit atteint, c’est-à-dire que le ou la futur(e) président(e) se décide enfin à œuvrer dans le bon sens, mais de manière conséquente, en laissant de côté les mesures consensuelles, et en prenant des décisions qui répondent réellement aux exigences actuelles.

Pour en savoir plus :

 www.lalliance2007.fr

 www.fne.asso.fr

 www.lpo.fr

 www.pacte-ecologique-2007.org

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