Les listes des élections régionales pèchent toujours par une sous-représentation des jeunes et des ouvriers.

Pour qui nous apprêtons-nous à voter les 14 et 21 mars ? Qui sont nos futurs représentants au sein de l’exécutif régional ?

L’Ifop publie une étude intéressante sur le profil des candidats aux élections régionales de 2010.

Des candidats en nombre très croissant depuis le dernier scrutin, précise d’emblée l’institut : plus de 20 000 personnes se présenteront au premier tour, soit 17% de plus qu’en 2004. Une hausse imputable à l’augmentation du nombre de listes : 256 contre 224 (soit une moyenne de 10 listes et de 791 candidats par région).

Penchons-nous maintenant sur le pedigree socio-démographique de ces candidats.

Le profil moyen marque d’une part certaines évolutions par rapport 2004, d’autre part certains écarts par rapport à la structure de la population française âgée de 18 ans et plus.

Loi sur la parité oblige, les listes comptent quasiment autant de femmes que d’hommes.

Quel que soit le sexe des candidats, l’âge moyen est de 50 ans (49 ans en 2004) et varie peu par région.

En revanche, nous apprend l’Ifop, les listes reflètent une sous-représentation des moins de 25 ans (4% vs 12% dans la population) et des 25-35 ans (11% vs 17%). Ce constat valant à l’autre extrémité de la pyramide des âges : seulement 12% de candidats de plus de 65 ans (21% de la population).

Côté socioprofessionnel, les cadres sont très massivement sur-représentés : ils constituent 22% des candidats (2 poins de plus qu’en 2004), quand ils ne sont que 8% dans la société.
«On note surtout le déficit persistant de la présence des ouvriers, qui représentent seulement 4% des candidats, soit 10 points de moins que leur part de la population française de plus de 18 ans», commente Frédéric Micheau, directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d’entreprise de l’Ifop.

La silhouette socioprofessionnelle des candidats traduit également des variations sensibles en fonction des étiquettes politiques.

Les listes d’extrême gauche vont ainsi recruter davantage de professions intermédiaires (31%) et d’employés (28%).

Elles sont en outre les seules à concentrer plus de 10% d’ouvriers (12%).

Au sein du Front de Gauche, on présente plus de retraités (20%) et d’employés (18%) que dans la moyenne des listes.

Quant aux listes du Parti socialiste et d’Europe Ecologie, elles font la part belle aux cadres et professions libérales (41% au PS, 35% chez Europe Ecologie, soit deux fois plus qu’au Front de Gauche et six fois plus qu’à l’extrême gauche !).

Le candidat du Modem ressemble assez à celui d’Europe Ecologie, avec la même sur-représentation des cadres et professions libérales.

Mais c’est au sein des listes de la majorité présidentielle que les cadres et professions libérales sont les plus nombreux (43%), alors que la population ouvrière est inexistante.

Enfin, le Front National recrute fortement chez les retraités (38%).

Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

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