La XVIème Conférence des Parties (COP16) à la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CNUCC) qui s‘est tenue à Cancun, du 29 novembre au 10 décembre, n’a rempli que partiellement son objectif.

Face aux risques mis en évidence par les scientifiques, la nécessité d’un accord international sur les changements climatiques, était donc une nécessité. Les 194 États présents à Cancun sont finalement parvenus à un accord, en dépit de l’opposition de la Bolivie, seul État à s’être prononcé contre le texte final jugé par sa délégation comme trop peu contraignant.

Le sommet sur la biodiversité de Nagoya avait montré qu’un accord international était possible. Mais la volonté des grands acteurs, Américains et Chinois, n’a pas été au Rendez-vous. Même s’ils ont fait preuve de bonne volonté en affirmant de bonnes intentions. L’Europe a su parler d’une seule voix, mais pas suffisamment fort pour se faire entendre et consolider le prolongement du Protocole de Kyoto au-delà de 2012 en portant les mêmes ambitions.

Pourtant l’environnement est peut être la chance du XXIème siècle. La relance de la coopération climatique , élément fort de la croissance verte, représente un enjeu écologique et économique partagé. Pas question de trop traîner. 2010 a été l’année la plus chaude depuis plus d’un siècle. Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat), rappelle que les engagements de réductions pris par les pays industrialisés conduisent à un réchauffement d’au moins 3°C.

Le texte adopté à Cancun a fixé l’objectif de réduire de manière importante les émissions de GES afin de limiter la hausse de la température globale à 2°. Une baisse de 30% voire 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 était ainsi dans l’intérêt de l’économie européenne, ne serait-ce que pour créer plus d’emplois. Le sommet a décidé de créer un fonds vert pour le climat destiné à aider les pays en développement (et notamment les plus vulnérables).
Ce fonds est indispensable pour aider ces pays à faire face aux impacts du changement climatique et à mettre en œuvre un développement économique plus respectueux de l’environnement.

Il devrait représenter 100 milliards de dollars en 2020. Seulement, les pays présents n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un programme de travail pour trouver de nouvelles sources de financements. Force est de constater que le verre est à moitié plein. La clé de la réussite se trouve dans le volontarisme politique que l’Europe était en mesure de porter.

Aucune disposition contraignante n’oblige les pays industrialisés à poursuivre le processus de Kyoto. Beaucoup d’espoirs reposent donc sur la COP 17 qui se tiendra à Durban (Afrique du sud) fin 2011,

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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