Une enquête menée par TNS Sofres (*) dans le cadre de son Observatoire international des salariés montre que la crise a sensiblement rigidifié les modes de management au sein de nos entreprises et altéré notre relation à nos employeurs.

La précédente édition de l’Observatoire international des salariés de TNS-Sofres date de 2007. Un an plus tard éclatait la crise économique et financière la plus marquante de ces cinquante dernières années. La plupart des entreprises se sont restructurées, pour au mieux geler les embauches, au pire licencier.

Cette crise n’a pas tant ébranlé le ressenti au quotidien de la grande majorité des salariés, que leurs systèmes de représentations. L’exception française, qui conjugue un fort niveau de satisfaction au travail et une forte frustration (reconnaissance, rémunération), perdure, malgré la conjoncture. En revanche, la perception du travail et le lien à l’entreprise en ont pris un coup. La confiance s’est érodée, les sentiments négatifs vis-à-vis de l’entreprise l’emportent désormais sur les sentiments positifs. L’hexagone constitue ici un cas particulier : 32% des Français ont confiance dans leur entreprise et 52% en leur équipe dirigeante. Dans les autres pays, la crise a plutôt renforcé le lien affectif vis-à-vis d’employeurs qui résistent dans la tourmente.

Pour expliquer cette perte de confiance des Français, TNS Sofres sollicite plusieurs arguments : la méfiance bien française envers les élites, le capitalisme et la globalisation, mais aussi l’inaptitude du management française à la communication interne. Seuls 35% des salariés français estiment que l’information passe bien dans leur entreprise.
Selon TNS Sofres-Eurogroup, en France comme ailleurs, “les chutes de satisfaction s’observent surtout dans le secteur privé et portent, globalement, sur l’équilibre contribution/rétribution”. Mais c’est plus précisément sur l’intérêt du travail et sur la charge de travail que la chute de satisfaction (- 10 points) s’avère la plus forte en France.

(*) Enquête TNS Sofres-Eurogroup menée en ligne en juin et juillet 2009 auprès d’un échantillon de 2 000 salariés de grandes entreprises ou d’administrations dans quatre pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis).