Les ministres européens de l’emploi et des affaires sociales ont approuvé un nouvel instrument de crédit destiné aux personnes qui ont perdu leur emploi et souhaitent créer ou développer leur propre petite entreprise.

Doté d’un budget initial de 100 millions d’euros, l’instrument européen de microfinancement pourrait entraîner la mobilisation de plus de 500 millions d’euros grâce à la coopération avec des institutions financières internationales telles que le groupe de la Banque européenne d’investissement («Groupe BEI»). Cette initiative fait partie de la riposte de l’Union européenne à la crise et cible les personnes qui ne peuvent normalement pas bénéficier de prêts bancaires en raison de la crise économique et de la pénurie actuelle de l’offre de crédit.

S’exprimant lors de la réunion des ministres, M. László Andor, commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, a salué cette initiative: «L’instrument de microfinancement donne une chance à ceux qui subissent les effets de la crise et il permettra de créer de nouveaux emplois. Il augmentera l’offre des microcrédits, les rendra plus accessibles et fera ainsi sortir du chômage des populations vulnérables. Il stimulera aussi l’esprit d’entreprise et l’économie sociale en Europe.» M. Andor a ajouté: «Cet instrument devrait permettre d’octroyer des microcrédits à quelque 45 000 entrepreneurs en début d’activité sur les huit prochaines années.»

Les entrepreneurs concernés par cette initiative pourront aussi bénéficier de parrainages, de formations, d’une aide personnalisée et d’une aide pour l’établissement de leur plan d’affaires, en coopération étroite avec le Fonds social européen actuel.

Le budget initial de 100 millions d’euros devrait entraîner la mobilisation de crédits à hauteur de 500 millions d’euros grâce à la coopération avec des institutions financières internationales telles que le Groupe BEI. Quelque 45 000 prêts pourraient ainsi être octroyés sur une période de huit ans au plus. En outre, la possibilité offerte aux emprunteurs de bénéficier de la bonification des taux d’intérêt accordée par le Fonds social européen facilitera le démarrage de leur nouvelle entreprise.

Dans le cadre de cet instrument, le terme «microcrédit» désigne un prêt d’un montant inférieur à 25 000 euros. Le microcrédit est spécialement conçu pour les microentreprises, qui occupent moins de dix personnes (91 % des entreprises européennes), ainsi que pour les chômeurs ou les inactifs qui veulent se lancer dans une activité indépendante mais qui n’ont pas accès aux services bancaires traditionnels. Les jeunes entreprises européennes sont, à 99 %, des micro-entreprises ou des petites entreprises. Un tiers d’entre elles sont créées par des chômeurs.

L’instrument de microfinancement est une bonne illustration des nouveaux modes de financement prônés par la stratégie «Europe 2020» puisqu’il emploie des fonds européens pour mobiliser d’autres financements. Dans le contexte de la riposte de l’Union à la crise, la Commission a proposé, le 3 juin 2009, un «engagement commun en faveur de l’emploi» destiné à intensifier la coopération entre l’Union et les États membres, et avec les partenaires sociaux européens, pour faire face aux répercussions sociales de la crise et à son incidence sur l’emploi (voir IP/09/859).

À la suite de cet engagement, la Commission européenne a proposé, le 2 juillet 2009, de mettre sur pied un nouvel instrument de microfinancement (voir IP/09/1070). Cette proposition vient d’être acceptée par les ministres des États membres de l’Union européenne réunis au Conseil (vote à la majorité qualifiée) et par le Parlement européen. L’instrument sera opérationnel à partir de juin 2010.

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