L’association Radio Cause Toujours est une association du quartier de la Chapelle à Paris (18ème arrondissement). Elle a pour but de faire réaliser aux habitants, jeunes et moins jeunes, une émission citoyenne sur leur quartier. Radio Cause Toujours est partenaire de l’association Espoir 18, une association pour les jeunes du quartier Stalingrad/Marx Dormoy (soutien scolaire, rap, football, théâtre, etc.). Voici quelques textes de rap enregistrés par les filles de l’association (10 et 11 ans) qui ont été diffusés dans l’émission de Radio Cause Toujours le mardi 30 mai 2006 sur Fréquence Paris Plurielle (106.3 FM).

 J’m’appelle Inès
J’suis la Princesse à la rue de Barbès
Quand un mec m’appelle, j’lui dis
«Garde la pêche, bois d’l’eau fraîche ! »
C’est pas comme ça qu’on va me plaire
Moi, faut avoir le flair, moi j’ai besoin d’air
Et si ça t’ déplait, va voir ton frère,
Y’aura pas d’galère
Tu te mets devant moi, j’te dis « pousse-toi »
Et tu veux même pas alors barre-toi
On va jamais réussir
Mon frère !
Arrête de me faire la guerre
Mon frère !
Me prends pas la tête
Mon frère !
J’ai pas qu’ça à faire
Mon frère !

 Tu as grandi durement
Avec tes parents
Tu n’étais pas riche
Mais t’as essayé d’survivre
Tu n’as pas eu cette chance
Mais essaye pas d’faire la manche
Essaye plutôt d’gagner ta vie en esquivant le vice
La vie n’est pas facile, t’as essayé d’tenir le fil
Ne mens pas, on t’a vu en cavale,
Pendant qu’moi j’étais au bal
Que cela te serve de leçon,
Que tu n’affiches pas ton nom, ni celui d’ta daronne
Deux mois plus tard, tu es rentré tard
On t’as demandé « t’étais où ? »
Tu nous as dis « dans l’trou »
Tu as passé le temps en pleurant
On t’a demandé où tu en étais
Tu nous as dis qu’t’avais une idée,
C’était de tout arrêter
Puis tu as travaillé au supermarché chez ED
Mais ça n’a pas duré, tu t’es fait licencier,
Puis tu es retombé
Mais comment résister à tout, c’est payer
Mais daron, qu’est-ce qui t’arrive
Pourquoi tu veux m’renvoyer au bled
Là-bas, c’est trop raide, c’est pas comme le club-med
C’est ça la vie d’la cité, non, notre avenir est gâché,
On ne sait pas quoi gagner, quoi perdre

 Les gens viennent dans notre quartier
Pour nous insulter de sales étrangers
C’est danger, trop de lâcheté
Quand ils entendent des Arabes ou des Noirs

Parler dans leur langue, ils pètent de rire
Quand ils voient des gens en train d’mourir de faim,
Ils s’en fichent
Comme si c’était d’la poussière qui tombe à terre,
Ca fait mal au cœur

 Qu’on soit riche ou pauvre, ne sois pas triste,
Ton avenir est dans la liste
Noir ou blanc, consentant, pas d’temps pour les fautifs
Cette chose qui nous pourrit notre vie
Va toujours être en vie
Le bonheur, je le veux, je le souhaite comme un vœu
Mais trop de mal m’attaque,
Tout le monde en souffre comme une matraque
Je n’vous dis pas toute ma haine
Contre les racistes, les fautifs, nous admirent
Pour toutes les fautes de leur vie
Faut pas avancer trop vite
Chacun son ennemi, chacun sa vie,
On galère tous dans la mouss et Dieu pour tous

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