Dans la continuité de ses travaux menés dans le cadre du Forum d’Avignon 2013, L’Atelier BNP Paribas revient sur les mécanismes fondateurs du Big Data et analyse son pouvoir grandissant sur l’économie : illustrations des nouveaux risques et paradigmes engendrés par l’industrie du Big Data, les secteurs les plus concernés, son impact sur le quotidien des citoyens-consommateurs.
Le numérique a bouleversé les rapports entre les luttes citoyennes et les Etats. Les rapports de force entre les peuples et leurs dirigeants ont changé : une dynamique de démocratie directe émerge dans la sphère géopolitique. Malgré les moyens énormes dont les Etats disposent dans le domaine du numérique, malgré leurs stratégies de surveillance ou de contrôle social, d’influence ou de répression, il est difficile de freiner les mouvements de citoyens sur Internet, particulièrement à l’échelle internationale
Même si la démocratie directe n’est pas pour demain, ce que nous allons observer ici, c’est la perte d’influence des partis politiques qui, depuis le début des années 1970, ont vu leur appareil, leur base militante et leur légitimité tomber en déliquescence. D’autre part, l’évolution des sociétés modernes et des technologies de communication a bouleversé les pratiques politiques, en donnant une indépendance à la société civile, à des mouvements d’opinion et même à des petits groupes d’individus qui s’expriment et agissent en dehors des partis politiques. Ainsi, bloquée au sommet par une oligarchie corrompue, la démocratie directe s’infiltre dans les sociétés occidentales par d’autres voies.
Sénatrice de la Seine-Maritime (Union des Démocrates et Indépendants- UDI), Catherine Morin-Desailly* est l’auteure du rapport «Union Européenne, Colonie du monde numérique » publié au mois de février 2013 au nom de la commission des affaires européenne. Les récentes révélations sur l’affaire PRISM de l’agence de sécurité américaine viennent l’éclairer d’un jour nouveau.
Voici 3 ans que je tiens cette chronique sur le site Place publique. Fatigué des dérives de notre profession, mon objectif était d’en analyser les travers, les contradictions, les impasses. J’avais du mal à supporter que ce métier dont je croyais, profondément, qu’il était indispensable à la vie démocratique et à la compréhension des enjeux de société se noie dans le superficiel et l’immédiat.
Nul n’a pu échapper, ces derniers temps – à moins d’avoir choisi de vivre en ermite sans moyen de communication, au fin fond du désert, avec un voile sur les yeux et des bouchons dans les oreilles – aux émissions, débats et papiers divers qui ont accompagné la sortie française du livre Cinquante nuances de Grey (ou de force !).
Il aurait fallu être aveugle, sourd, autiste et perdu au fond de la jungle amazonienne pour échapper aux deux grandes, deux immenses nouvelles relayées, ces deux derniers mois, par les médias français, unanimes dans la stupéfaction (feinte) pour la première et confondus dans la désolation (non moins feinte) pour la seconde.
Mi-avril, sur le site du Figaro.fr, je tombe sur cette information : aux États-Unis, dans un aéroport de Louisiane, plus précisément, si mon souvenir est bon, une petite fille de 6 ans est fouillée à corps par une employée, au moment du passage des désormais traditionnels portiques de détection de métaux.
Grâce aux technologies de l’information, nous pouvons donc désormais savoir à tout moment et sans délai tout ce qui se passe en n’importe quel point du monde. Les médias nous plongent dans l’immédiat, nous donnant l’impression que rien de ce qui se passe sur notre planète ne peut nous échapper. Nous sommes ainsi amenés à compatir en permanence à tous les événements dramatiques qui s’y déroulent : guerres, massacres, famines, cataclysmes…
Dénoncer une dérive, un acte malhonnête apporte plus d’inconvénients que d’avantages. Martin Hirsch, Irène Frachon, Cynthia Fleury, Julian Assange… ils sont de plus en plus nombreux à faire le jour sur les vérités qui dérangent.