Echanges universitaires franco-chinois : un engouement pour la France
«Chen Wu est venue nous trouver et nous a demandé d’être acceptée pour entrer en master of Law ou LLM (du latin Legum Magister /Magistra), nous lui avons dit qu’il fallait qu’elle parle français. Six mois plus tard, elle est revenue, elle a réussi ses tests dans la langue et elle a majoré sa promotion », annonce Joan Divol, la directrice du département à l’université Panthéon-Sorbonne, à la grande fierté de ses parents, venus tout spécialement de Shanghaï pour assister à la remise de diplôme de leur fille unique. La jeune fille prononce un discours dans un français impeccable et tout en nuances, qui est suivi d’applaudissements nourris. Les LLM sont plus courants dans les pays anglo-saxons qu’en France, mais elle a choisi la Sorbonne.

Chen Wu réside à la cité universitaire à Paris comme nombre de ses compatriotes. «  C’est la deuxième nationalité sur les 130 représentées à la Cité U en 2011, ils supplantent les Américains, à tel point qu’un pavillon chinois devrait être construit prochainement.  « Parmi leurs destinations favorites : les Etats-Unis, le Japon, l’Angleterre, l’Australie, le Canada… et la France. Selon un dernier sondage d’origine chinoise, la France serait le pays de prédilection des étudiants chinois.

 En 2009/2010, les étudiants chinois étaient 29 000 dans l’hexagone, soit dix fois plus qu’au début de la décennie, et sont devenus la deuxième population d’étudiants étrangers, derrière les Marocains» comme le relève une enquête HEC Eurasia Institute (1). Quel est cet engouement des étudiants chinois pour la France ? Ce n’est pourtant pas le vin ni la mode qui les attirent même si les formations en œnologie et en stylisme trouvent preneurs. Des destinations anglophones devraient pourtant être plus prisées étant donné que l’étude de l’anglais fait partie de l’enseignement secondaire chinois. Cependant, la coopération linguistique s’est renforcée entre les deux pays : en France, 30 000 élèves étudient le chinois dans le secondaire (hors CNED), c’est la 5ème langue, et réciproquement 100 000 élèves chinois étudient le français (2). Preuve que l’intérêt de ces échanges universitaires est réciproque.

La Chine : 500 000 étudiants à l’international d’ici 2020

La Chine s’est donné pour objectif d’envoyer 500 000 étudiants à l’international d’ici 2020. Elle a environ 2000 universités dotées de moyens importants. De nombreux partenariats ont été signés avec des universités ou grandes écoles françaises. En guise d’exemple, le consulat de Canton a signé en 2009-2010, une douzaine de partenariats d’échanges universitaires franco-chinois, il en est de même pour l’ISA Lyon avec dix prestigieuses universités chinoises, la liste est longue…

Pour des classes moyennes aisées, le choix de faire étudier ses enfants à l’étranger peut être une stratégie alternative. L’examen d’entrée à l’université en Chine, le Gaokho, est extrêmement compétitif (9 millions de Chinois l’ont passé en 2011). Et les droits d’entrée à l’université sont devenus payants, depuis quelques années en Chine. La France où les frais d’entrées à l’université sont moins élevés qu’à Londres ou aux Etats-Unis, pour un niveau d’étude équivalent, est une destination de choix. Le prix d’un LLM à Harvard est de 50 000 euros, alors qu’il est de 10 000 euros à la Sorbonne, pour reprendre cet exemple.

Le cursus LLM de l’université Panthéon-Sorbonne offre la possibilité aux étudiants de visiter le Parlement de Strasbourg et la Commission européenne à Bruxelles… Chen Wu qui a obtenu sa licence de droit à l’université Fudan de Shanghaï aime beaucoup Strasbourg où elle a passé un an à étudier le français et où elle voudrait poursuivre ses études. Elle est admise l’an prochain en Master 2 Droit du commerce international à Paris I.

Les parcours des étudiants chinois se diversifient. Il y a quelques années, les meilleurs étudiants étaient envoyés comme boursiers par le parti communiste chinois dans des grandes écoles, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs.

Désormais, c’est la classe moyenne qui envoie ses enfants dans des universités ou grandes écoles (Science Po, écoles de management, d’ingénieurs) à l’étranger en se sacrifiant parfois pour payer leurs études. Parfois ce sont les parents et les grands-parents, parfois des « tontines » familiales ou claniques. Au risque parfois de se faire abuser financièrement par des agences intermédiaires peu scrupuleuses, qui proposent de leur faciliter les démarches (visas, inscriptions…) à l’instar de Campus France.

Mais beaucoup de ces étudiants se sentent isolés, perdus quand ils débarquent en France, ne parlant pas toujours bien le français.


Une tendance à la « repatriation » après les études

Sur un marché du travail qui devient de plus en plus compétitif en Chine, tout ce qui démarque les parcours des candidats (par la langue, la culture ou autre) est un plus, lors du retour au pays. Pendant longtemps, « ceux que l’on a appelés les “tortues de mer” ne revenaient pas pondre pour féconder la Chine.

La situation a changé au cours des dernières années. Une part croissante fait désormais le choix de rentrer après l’obtention du diplôme. Environ 135 000 d’entre eux sont revenus en Chine en 2010, soit 25 % de plus qu’en 2009. L’amélioration des politiques de l’emploi, ainsi que de l’environnement professionnel, a contribué à cette tendance.

En 2008, le gouvernement chinois a promulgué une nouvelle loi sur le contrat de travail qui favorise les CDI, limite la période de stage et ajoute des clauses de compensation en cas de licenciement. Elle offre même la possibilité de négociation collective. Nombreux sont ceux qui travaillent aujourd’hui dans la recherche et le développement, un secteur qui contribue de façon importante à la compétitivité du pays. En effet, les disciplines universitaires choisies en priorité par les étudiants chinois sont les sciences et l’économie. Et dans les grandes écoles, ce sont les écoles d’ingénieur »souligne encore l’enquête HEC Eurasia.

La stratégie la plus courante de ces étudiants chinois consiste souvent à faire un stage en France, à travailler pour une entreprise un an ou deux et ensuite rentrer se faire embaucher par une multinationale en Chine, ce qui leur assure ensuite un parcours à l’international.

D’ailleurs, des cabinets de chasseurs de têtes en France, tels que F.S.C., sont à la recherche de profils chinois ayant étudié dans notre pays et connaissant bien la langue et la culture française pour pouvoir s’intégrer plus aisément dans des filiales de groupes tels que L’Oréal en Chine. Il existe environ 1400 entreprises françaises en Chine, certaines depuis 20 ans comme Areva, Alstom et d’autres, à travers des sociétés conjointes, comme Lafarge, Veolia, Citroën, Michelin. Ou encore PSA Peugeot Citroën à Wuhan (dans le Hubei) qui était un ancien comptoir français.

Les effectifs d’étudiants en français sont d’ailleurs massifs à Wuhan. Une Alliance française a été créée en 2000 et l’Université de Wuhan enseigne le droit, la médecine et… le français  (elle a des échanges avec les universités de Nancy-Metz et Lille II). « Les besoins de la Chine en matières premières rendent l’apprentissage du français très recherché pour conquérir les marchés d’Afrique francophone ».


La dimension de l’Intelligence culturelle

L’intelligence culturelle devient l’un des objectifs stratégiques majeurs des entreprises qui commencent à prendre en compte la notion de risques culturels. Les facteurs humains doivent être considérés à l’égal des risques techniques. Tel est le constat de Benjamin Pelletier qui rédige le blog Gestion des risques interculturels : il a vu augmenter en 5 ans la durée des formations qu’il dispense dans différentes grandes écoles, elle est passée de 5 h à 30 h d’heures de cours sur le sujet, notamment à l’Ecole Centrale et à l’école des Ponts et chaussées. Les étudiants partent de plus en plus en expatriation durant leurs études pour se préparer à une carrière qui se déroulera en partie à l’international.

Dans une conférence donnée à l’IAE Paris, il soulignait néanmoins que: « Le nombre de postes en contrat d’expatrié a été divisé par deux en dix ans. Il y a certes une diminution du personnel envoyé à l’étranger, le développement de la coopération à distance et la multiplication de courtes missions. Mais il y a aussi et surtout la possibilité – et la nécessité – de recruter des talents locaux, talents qui n’existaient pas il y a une dizaine d’années.

A cela, il faut ajouter que le personnel envoyé à l’étranger est de plus en plus sous contrat local, et non sous contrat d’expatrié. D’un côté, c’est un recul de leurs conditions matérielles et financières ; d’un autre côté, cela signifie aussi que ces Français ne sont plus en surplomb par rapport à leurs collègues locaux, mais sur le même plan, dans une relation d’égal à égal ».

Shanghaï regorge d’étudiants français, en école de commerce (EBS , ISG et ESSCA), venant accomplir un semestre voire une année d’étude dans le cadre d’un échange avec différentes  universités chinoises. « A l’EBS, c’est une destination réservée aux meilleurs d’entre nous avec New York ou l’Australie.  Notre promotion d’une vingtaine d’élèves était à part des étudiants chinois au sein de l’université de Shanghaï. 

Les cours (de finances, de chinois), nous étaient donnés en anglais par des professeurs chinois. La communauté des expatriés français, allemands, américains, espagnols se retrouve dans des soirées au Bar Rouge ou au Hyatt, dans la tour surnommée le « Décapsuleur », peu fréquentées par des Chinois » raconte Jeanne Massart qui a profité de ce séjour pour visiter plusieurs grandes mégalopoles chinoises dont le gigantisme l’a frappée. Elle a apprécié la mobilité et la fluidité permanente de la vie à Shanghaï et envisagerait d’y travailler un jour.  

D’autres ont parallèlement découvert le monde chinois via des activités professionnelles extra scolaires, telles que la vente de vin où Quentin, étudiant à l’EBS, a « pu découvrir un système entrepreneurial très différent de ce qu’il connaissait en Europe, qui se base sur la confiance, l’amitié et la fidélité entre le distributeur et le client; ce qui facilite énormément les négociations et rend le métier beaucoup plus direct, efficace et agréable. »


S’immerger dans la dynamique socio-économique de la Chine.

« Mon voyage en Chine m’a transformé. C’est une culture que nous comprenons peu, y être plongé, même pendant une courte période (6 mois) a changé ma vision de ce pays et de la nature des échanges que nous, l’occident, entretenons avec les Chinois. Nous nous comparons sans cesse à ce pays, mais cela n’a pas lieu d’être. Quel est l’intérêt ? La Chine est en train de vivre ses “trente glorieuses” : elle se développe à toute vitesse et fait face aux mêmes problématiques que nous il y a 50 ans. Seulement, les moyens techniques dont elle dispose ne sont plus les mêmes. Ce que nous avons fait en plus d’un demi-siècle, la Chine est en train de le réaliser en moins de deux décennies. C’est un défi immense» explique Ludovic Coutant. 

Après un premier voyage de tourisme en Chine, cet  ingénieur Télécom a décidé de se porter candidat pour un Mastère (BAC+6) double diplômant lié à l’Environnement au sein des Mines ParisTech et l’Université Tsinghua. « Ils n’en sont pas au même stade de développement que nous. Voir leur évolution au travers de notre propre culture et notre propre histoire est inapproprié. L’occident fait preuve de beaucoup de condescendance vis-à-vis de la Chine. Cela ne crée pas un climat propice à la collaboration. Les médias sont largement complices dans cette histoire. Le « Chine bashing » fait vendre. Il faudrait plus de compréhension et d’empathie de part et d’autre» recommande-t-il. 

Ludovic a poursuivi ses voyages dans plusieurs provinces, posant de multiples questions, et rencontré bon nombre d’étudiants chinois au cours de son cursus.  « Nous étions 17 dans notre promotion, les deux tiers français, un tiers chinois. Les Chinois parlaient anglais avec nous, ils parlent peu le français ou, du moins, autant que nous le chinois. Ils se sont donné beaucoup de mal pour nous faire découvrir leur pays et sa culture. Ils ont organisé de nombreuses sorties pour nous. Quand ils étaient en France, nous n’avons pas été aussi accueillants, ils sont beaucoup restés entre eux. Nous étions tous aspirés dans nos propres quotidiens» regrette-t-il. Le cursus était de six mois en France, au sein des Mines ParisTech et de six mois en Chine, sur le campus de Tsinghua, à Pékin.

Il y a quelques années, l’école des Mines ParisTech, l’INSA de Lyon et l’université de Tsinghua ont remporté un appel d’offres de la communauté européenne pour lancer un programme d’échange universitaire sino-européen sur des sujets d’avenir. L’Université de Tsinghua est une université d’élite en Chine, c’est une sorte de Harvard Chinois. « Elle vient de fêter ses cent ans il y a deux ans. Elle est très réputée en Chine et dans toute l’Asie notamment, car de nombreux dirigeants du parti communiste chinois y ont étudié, comme l’actuel président de la République populaire de Chine, Xi Jinping ou son prédécesseur, Hu Jintao. La Chine, à la différence des pays occidentaux, est dirigée par des ingénieurs. Tsinghua est une université qui rassemble savoir et pouvoir. La moitié des étudiants s’inscrivent au parti communiste, pour faire partie des cercles d’influence» explique-t-il. « C’est une chose tout à fait banale dans les grandes universités chinoises».

Les étudiants français sont sponsorisés par des industriels (LVMH, Saint Gobain ou Schneider Electrique dans sa promotion) pour suivre ce programme et réaliser une thèse professionnelle. Les thèses répondent aux attentes des entreprises, car ce travail est encadré par des enseignants chercheurs de l’école des Mines Paris Tech. C’est une situation gagnant-gagnant.

D’un côté l’étudiant voit ses frais de scolarité pris en charge par son entreprise d’accueil et de l’autre les entreprises disposent d’une ressource de haut niveau et d’un accès à l’excellence des laboratoires de recherche des Mines ParisTech à un coût très faible. Ludovic a fait sa thèse chez Air France sur l’éco-conception et l’innovation environnementale. Il a trouvé un travail en tant que consultant dans les nouvelles technologies pour l’environnement et plus particulièrement sur les smartgrids et les smartcities.« Tout va très vite là-bas, la Chine a une structure de pouvoir pyramidale. Quand une décision est prise d’en haut plus rien ne peut l’arrêter. Et avec leur croissance, ils ont les moyens de passer de la parole aux actes. De plus en plus, les universités se dotent de centres de recherches avec des capacités comparables aux nôtres» ajoute-t-il. Mais selon lui, les moyens ne suffisent pas. Il existe chez les étudiants chinois un problème de compétences et de qualités de management et d’innovation. « Comparés aux étudiants français, les étudiants chinois ont une capacité de travail très forte. Cependant, il leur est plus difficile de faire preuve de sens critique ou d’esprit d’initiative.
Surtout lorsque l’on évolue en mode projet. Ils sont très disciplinés et se soumettent facilement à l’autorité. En revanche, quand il s’agit de faire preuve de créativité ou de leadership, c’est une autre histoire» a-t-il observé.

Les échanges d’étudiants permettent de changer les mentalités.  

«Certes, le système hiérarchique est plus important en Chine.

Les doctorants chinois ont plus de pression pour publier. La publication est plus importante qu’en France où  l’aspect projet est plus développé (FUI, ANR, projets européens) et oblige à plus de travaux pratiques » explique Hongyu Guan qui a choisi de faire son master en France. « J’ai un esprit assez ouvert et une bonne adaptabilité, j’ai pensé qu’une expérience étrangère était plus importante que la bourse de Master qui m’était proposée en Chine ».

Hongyu Guan est venu étudier en France dans le cadre d’un partenariat entre l’ENSEIRB (École nationale supérieure d’électronique, d’informatique et de radiocommunications de Bordeaux) dans l’IPB (Institut polytechnique de Bordeaux) et de l’Université de Nanchang (une ville de 5 millions d’habitants), capitale de la province du Jiangxi. Lui-même est originaire de Mongolie intérieure, une province autonome, où il a été à l’école et au collège. Il a intégré cette université qui est l’une des  100 premières universités chinoises (Project 211). Il fallait être l’un des cinquante premiers (il était le second) de sa promotion de 500 élèves pour être candidat à cette école d’ingénieur française.

Pourquoi avoir choisi la France plutôt que les Etats-Unis ? « Les universités américaines avec lesquelles des échanges étaient proposés dans ma filière (électronique) n’étaient pas très réputées. J’ai rencontré les étudiants français qui étaient venus dans mon université. En comparant ces choix, l’aspect pratique était bien mis en avant. Pour l’intégration dans la vie professionnelle, il est nécessaire de faire beaucoup de travaux pratiques.  En Chine, il y a beaucoup de théorie et pas assez de TP à l’université au niveau licence » estime-t-il. Il a passé un entretien à l’oral en français avec les professeurs de l’ENSEIRB, pour valider sa candidature.

« J’ai appris le français en Chine pendant 3 à 6 mois et j’ai continué en France en cours du soir ». Ça fait presque 7 ans que Hongyu Guan est arrivé en France. Il s’exprime bien en français et les quelques amitiés qu’il a nouées au cours de sa formation et de sa vie professionnelle lui ont permis de découvrir les us et coutumes français. Il a étudié à l’école d’ingénieur de Bordeaux, ensuite il est resté un an et trois mois au sein de France Télécom à Lannion, puis il a fait sa thèse à Bordeaux 1 avec l’INRIA. Et il est entré au laboratoire LISV de l’université de Saint-Quentin Versailles (SQV) en post-doc, recruté par la chaire Continental. Il est à présent ingénieur de recherche.  Il a beaucoup travaillé en recherche production. « Je suis à l’interface entre le laboratoire et Oledcomm », la spin-off qu’ont créée les deux professeurs avec lesquels il travaille pour développer les applications du Lifi (transmission de données numériques par Leds) et qui continuent à déposer des brevets sur cette technologie. «Je gère la coopération entre les deux».

Valoriser la recherche française en Chine

Dans le domaine de la recherche, la Chine est en train de rattraper les pays occidentaux. « Auparavant les professeurs chinois n’étaient pas obligés de faire de la recherche. Avec les échanges internationaux, il y a une évolution » indique Hongyu  Guan. « A présent, le gouvernement chinois investit beaucoup et de plus en plus de professeurs se lancent dans la recherche. Les laboratoires appartiennent à l’Etat et ils peuvent alors recruter des ingénieurs-chercheurs. En Chine, ce n’est pas comme en France, les chercheurs ne sont pas forcément rattachés à un laboratoire, ils peuvent faire des recherches autonomes».

Sans doute est-ce la rupture avec les méthodes d’enseignements universitaires chinoises qui a permis à Hongyu Guan de participer à des recherches à la pointe de l’innovation. A présent, il veut valoriser la réputation de son laboratoire (LISV) et de son université de VSQ auprès d’universités chinoises. « J’ai établi un partenariat avec l’université Sud-Est de Nanjing (Nankin), tout aussi prestigieuse que Tsinghua, dans le domaine de l’électronique » explique-t-il. « Nous sommes déjà en phase de négociation. Nous essayons également de monter une coopération entre le LISV et un laboratoire de cette université. Par ailleurs, je suis  en contact avec un professeur d’origine chinoise, qui a fait ses études et qui est spécialisé sur le Lifi aux Etats-Unis ; il est rentré en Chine, fait de la recherche et enseigne à Tsinghua grâce au programme « 1000 plan ». `

Un programme qui permet aux meilleures universités chinoises, telle que Tsinghua ou celle de l’Université de Pékin, d’embaucher des professeurs de réputation internationale qui mènent des recherches très avancées afin de faire progresser la recherche chinoise.  Comme le remarque Alice Ekman, spécialiste de la Chine à l’IFRI et professeur à Science-Po, “les meilleures universités chinoises, telle que Tsinghua ou Beida (35 000 étudiants, 10 000 enseignants et plus de 1500 chercheurs) à Pékin, préfèrent embaucher des professeurs parmi les étudiants qui ont étudié à l’étranger et maîtrisent une langue étrangère, plutôt que leurs propres meilleurs étudiants. Ce qui est assez paradoxal” (France-Culture).

La Chine a établi des partenariats avec les meilleurs laboratoires américains. (Cette année, par exemple, les étudiants chinois surpassent en nombre tous les étudiants étrangers aux Etats-Unis). Pourquoi n’en serait-il pas de même en France ?“ Je voudrais promouvoir la réputation internationale de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines qui est connue en France, mais peu en Chine. La recherche française est assez réputée, mais elle n’est pas assez valorisée au niveau international. J’ai la compétence nécessaire pour mettre en valeur le laboratoire LISV et l’université UVSQ  auprès de laboratoires chinois, qui sont très actifs et disposent de financements et de ressources humaines très importants pour faire de la recherche» poursuit-il.  “Quand des coopérations seront montées, il sera possible de faire des échanges d’étudiants et d’enseignants-chercheurs,d’organiser des séminaires de recherche, de valoriser des thématiques de recherche internationales. La recherche est toujours internationale» insiste Hongyu Guan. Quand il retourne en Chine voir sa famille, une à deux fois par an, il en profite pour aller visiter des universités. Un ambassadeur de la recherche française, en quelque sorte. 

Thérèse Bouveret

(1 )http://www.groupehec.fr/var/fre/storage/original/application/8327838d5a4543f01535c9a6eead8685.pdf

(2)[ http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/chine/la-france-et-la-chine/

 > http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/chine/la-france-et-la-chine/]