Le 15 juillet 2015, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a publié les derniers chiffres du nombre de malades soignés grâce à ses programmes. Ce sont 8,1 millions de malades du sida qui sont soignés grâce aux programmes financés par le Fonds mondial. Sur ces 8,1 millions, 1,1 million le sont grâce à la contribution financière de la France.

PROGRES SANITAIRE

Alors que se déroule la conférence des Nations-Unies sur le financement du développement à Addis-Abeba, les derniers résultats sanitaires du Fonds mondial pointent une augmentation salutaire du nombre de malades du sida soignés grâce à ses programmes. Aujourd’hui, le Fonds mondial prend en charge 54% des malades du sida qui, sur la planète, bénéficient d’une trithérapie .

Or, un malade mis sous traitement survit au sida, voit son état de santé s’améliorer, retourne au travail et fait vivre sa famille. C’est en outre une personne en moins dans la chaîne de contamination, car elle ne transmet plus le virus. Cela signifie aussi une baisse du nombre d’orphelins du sida.

AIDES et les associations membre de Coalition PLUS se félicitent de la poursuite des mises sous traitement, tout en demandant une accélération.

« 8,1 millions de malades du sida sont désormais soignés à travers les programmes du Fonds mondial, soit 800 000 de plus qu’à la fin 2014. Ce qui représente une progression de 11%, précise le professeur Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS, en se référant au communiqué du Fonds mondial. Il faut accélérer encore, afin de rattraper le virus et de faire reculer l’épidémie. »

LE RÔLE DE LA FRANCE

Pays initiateur du Fonds mondial et deuxième contributeur après les Etats-Unis, la France joue un rôle déterminant dans la réalisation de ces résultats. Par sa mobilisation financière, qui représente 13,5% du budget global du Fonds mondial, c’est 1,1 million de malades qui sont aujourd’hui soignés et gardés en vie, soit 7,3% des malades mis sous traitement dans le monde. Un chiffre confirmant l’engagement jamais démenti de la France pour la lutte contre le sida.

« Grâce à la dispensation des trithérapies, il y a chaque année de moins en moins d’orphelins du sida. Le Fonds mondial continue son accélération contre les trois pandémies. Les résultats obtenus depuis sa création sont un réel progrès pour l’humanité », souligne Annick Girardin, Secrétaire d’Etat au Développement.

UNE TAXE POUR ERADIQUER LE SIDA

L’ONUSIDA l’a rappelé : il est désormais possible de laisser aux générations futures une planète débarrassée du sida. Comment ? En respectant l’engagement que les Etats ont pris à l’ONU de soigner tous les malades du sida. En effet, le traitement permet non seulement de garder les malades en vie, mais aussi d’empêcher les transmissions supplémentaires.

Or, une solution existe afin de lever les ressources financières nécessaires pour soigner tous les malades. Il s’agit de la taxe européenne sur les transactions financières. En 2013, le président français François Hollande avait déclaré : « Je souhaite que les pays qui ont souscrit à la taxe sur les transactions financières puissent dégager une part de cette taxe pour affecter les ressources à la lutte contre les fléaux sanitaires – je pense au sida – mais aussi au développement. » Selon la Commission européenne, la TTF européenne pourrait générer 35 milliards d’euros par an.

Plusieurs responsables politiques européens, comme le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et le ministre du Développement allemand Gerd Müller, ont soutenu l’affectation commune d’une partie de ses revenus à la solidarité internationale, aux grandes pandémies et au changement climatique.

« Avec 35 milliards d’euros de recettes annuelles estimées, la TTF européenne pourrait changer radicalement la donne au niveau mondial », explique Aurélien Beaucamp, président de AIDES. « Il y a un véritable momentum sur l’affectation solidaire de la TTF européenne, chez les associations d’Afrique francophone qui suivent le sujet de très près, mais aussi dans le grand public. La pétition pour une TTF européenne ambitieuse et solidaire a été signée par 1 million de personnes : si les promesses sont tenues, la TTF européenne sera la taxe la plus populaire de l’histoire. »

Coalition PLUS est une union internationale d’organisations communautaires de lutte contre le sida présentes dans 13 pays

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

Catégorie(s)

ETUDE, Le Magazine

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