
cafebabel.com, premier mĂ©dia europĂ©en reprĂ©sentant de l’eurogĂ©nĂ©ration Ă travers son magazine participatif en ligne en 7 langues, multiplie les initiatives pour permettre aux europĂ©ens de la sociĂ©tĂ© civile d’avancer sur le terrain. A l’instar des babelblogs -premiers blogs multilingues- et des babelforums oĂ¹ le dĂ©bat paneuropĂ©en se dĂ©roule en temps rĂ©el.
Place Publique : En tant que moyen d’expression de l’euro-génération, quelles sont vos déceptions et espoirs sur l’avancée de la construction européenne ?
Nicola Dell’Arciprete : Depuis la fondation de http://cafebabel.com en 2001, notre espoir a toujours Ă©tĂ© le mĂªme. Nous voulons stimuler le dĂ©bat en Europe pour forger un vĂ©ritable espace public europĂ©en, oĂ¹ s’asseoir comme dans un cafĂ© et discuter pour amĂ©liorer cette Europe. Nos dĂ©ceptions sont les mĂªmes de tous les EuropĂ©ens attachĂ©s au projet europĂ©en. En 2001, lorsqu’on a lancĂ© le magazine cafebabel.com Ă Strasbourg, l’euroscepticisme existait dĂ©jĂ . Pour rĂ©pondre au phĂ©nomène – on parlait de dĂ©ficit dĂ©mocratique de l’UE Ă l’Ă©poque – nous avons Ă©laborĂ© des rĂ©ponses: dĂ©bat transnational, investissement dans des grands programmes d’Ă©changes tels qu’Erasmus, crĂ©ation de nouveaux moyens d’expression pour l’engagement des citoyens, par exemple par la crĂ©ation d’un statut europĂ©en pour les associations. Malheureusement, on a prĂ©fĂ©rĂ© continuer Ă financer massivement la Politique agricole commune, les gouvernements n’ont cessĂ© d’affaiblir le rĂ´le fĂ©dĂ©rateur de la Commission, aujourd’hui on arrive Ă dĂ©manteler de facto certaines politiques communes (comme celle de la concurrence) avec le prĂ©texte de la crise Ă©conomique. Bref, on assiste Ă une rĂ©gression de la construction europĂ©enne au moment oĂ¹ il nous faudrait Ăªtre un peu plus europĂ©en et un peu moins Ă©goĂ¯stes. Nous pouvons encore contrer cette rĂ©gression en Ă©coutant et en crĂ©ant un vrai dĂ©bat sur l’Europe. Nous nous y essayons encore, mĂªme en vue des Ă©lections europĂ©ennes, avec notre initiative www.eudebate2009.eu, le premier site qui europĂ©anise le dĂ©bat sur les europĂ©ennes au lieu de le nationaliser !
Place Publique : En quoi l’émergence d’une opinion publique europĂ©enne est elle primordiale ? Notamment pour la jeune gĂ©nĂ©ration?_ Nicola Dell’Arciprete : C’est une question de dĂ©mocratie, tout d’abord. Le pouvoir europĂ©en – pour Ăªtre plus dĂ©mocratique et pour bien fonctionner – a besoin d’un contre-pouvoir au niveau mĂ©diatique. Nos journaux et nos tĂ©lĂ©visions regardent toujours l’Europe par des lunettes et des perspectives nationales, alors que le contexte des dĂ©cisions prises Ă Bruxelles est de plus en plus (et Ă juste titre!) global. L’euro-gĂ©nĂ©ration – ces jeunes qui ont Ă©tudiĂ© dans un autre pays europĂ©en, qui sont tombĂ© amoureux ou amoureuse d’un(e) autre EuropĂ©en(e), qui peuvent voyager au Pays-Bas ou en Grèce avec le mĂªme argent dans leurs poches – est la première gĂ©nĂ©ration Ă mĂªme de penser europĂ©en et de constituer la base pour crĂ©er une vraie dĂ©mocratie europĂ©enne.
Place Publique : Comment envisagez-vous cafebabel.com à l’avenir pour aller plus loin encore?
Nicola Dell’Arciprete : Nous nous sommes rĂ©unis en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă Paris le 25 avril dernier et nous en avons discutĂ© avec tous les membres de notre rĂ©seau actif en 30 villes europĂ©ennes. En cette pĂ©riode de crise Ă©conomique et politique Ă la fois, notre but n’est pas la survie, mais une relance de nos activitĂ©s et un dĂ©veloppement pour faire rencontrer et Ă©changer les EuropĂ©ens sur tous les supports technologiques plus avancĂ©s (une version mobile sera lancĂ©e bientĂ´t), mais aussi sur le terrain, en multipliant nos actions comme « Europe on the Ground », des reportages de groupe couplĂ©s Ă des dĂ©bats publics. Aussi, nous allons parier sur les babelblogs, les premiers blogs multilingues et en particulier sur ceux Ă©manant de nos antennes locales comme http://bruxelles.cafebabel.com/fr/ ou http://strasbourg.cafebabel.com/fr/ afin de proposer une information toujours plus variĂ©e. L’Europe, ce n’est pas Bruxelles. C’est ses villes, sa jeunesse. Et cafebabel.com veut abonder dans ce sens.