L’idée de créer un groupement international d’experts sur la biodiversité fait son chemin.

Lancée en 2005 par Jacques Chirac lors d’une conférence à Paris, le projet de créer un panel international d’experts sur la biodiversité, sur le modèle du GIEC, est resté longtemps un serpent de mer.

L’idée a progressivement évolué vers la mise en place d’une Plate-forme intergouvernementale science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES- Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem services).

Une réunion des ministres de l’Environnement de 140 pays du monde qui s’est déroulé, il y a un an, ne laissait présager rien de bon pour accélérer sa mise en place. La biodiversité d’accord, mais plus tard. Telle était la tonalité.

Un changement semble s’être amorcé au début du mois d’octobre à Nairobi, lors de la deuxième réunion intergouvernementale du Pnue. « Des oppositions de principes ont été levés et une définition claire du mandat de cette nouvelle institution se sont enfin dégagées. Les pays les plus récalcitrants, Brésil, Chine et Etats-Unis, ont mis un peu d’eau dans leur vin.

«Même s’il n’y a pas eu d’accord formel, je suis très confiante sur la création de l’IPBES en 2010», a déclaré la secrétaire d’Etat à l’écologie, Chantal Jouanno, jeudi 22 octobre, en clôture d’une conférence organisée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) organisée en partenariat avec l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Restent à résoudre plusieurs questions-clés et à faire tomber les ultimes réticences pour voir se concrétiser un tel projet. Le gouvernement français entend jouer un rôle majeur lors de cette année internationale de la biodiversité.

De son côté, la Commission européenne va présenter un document d’orientation décrivant les options possibles pour l’après 2010. Il s’agit notamment de mesures visant à améliorer l’application de la législation existante, ainsi que de mesures complémentaires destinées à renforcer la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité.

Pour accélérer le processus, la Commission a adopté en 2006 un plan d’action de l’Union européenne en faveur de la diversité biologique. Le plus grand succès enregistré à cet égard est Natura 2000, le réseau de zones protégées de l’Union européenne, qui couvre maintenant 17 % du territoire de l’Union et a permis d’empêcher la destruction et la dégradation d’habitats essentiels tels que les zones humides.

En dépit de tous ces efforts, il apparaît toutefois clairement que l’Union européenne n’atteindra pas son objectif. Le Conseil «Environnement» de l’Union européenne qui s’est tenu en mars 2009 a appelé à doter l’Union d’une nouvelle vision et de nouveaux objectifs en matière de biodiversité pour la période postérieure à 2010; ceux-ci constitueront en outre une contribution aux débats sur l’adoption d’un nouvel objectif mondial pour la biodiversité, qui est également prévue en 2010, consacrée année internationale de la biodiversité.

Pour sa part, l’Assemblée parlementaire recommande aux Etats membres de prévoir, entre autres, des mesures visant à préserver les écosystèmes et de mettre en place des méthodes de gestion, d’éducation et de formation afin d’atténuer les effets négatifs de l’évolution du climat.

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-photo: Ours blanc. Tab59 licence creative commons

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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