Il est impossible d’exprimer un point de vue sur les évènements tragiques qui frappent Israël et Gaza sans, au préalable, désigner l’intention génocidaire du Hamas qui a déterminé l’ampleur du massacre perpétré contre la population israélienne le 7 octobre 2023. Jamais, depuis l’holocauste, Israël et les Juifs n’avaient connu pareille tuerie de masse. C’est la première fois depuis 1948 que des factions armées arabes pénètrent sur le sol israélien afin d’exterminer des habitants dans ce qui ressemble à un protocole de mise à mort, bref un « pogrom ». Pour témoigner de leur « victoire », les djihadistes se sont filmés en train d’abattre des centaines de Juifs, à quelques kilomètres seulement de l’enclave palestinienne de Gaza.

Plus de 1500 civils massacrés et 2500 blessés, des femmes violées, des enfants décapités, des jeunes gens pris en otage, des maisons brûlées avec des familles vivantes attachées ensemble à l’intérieur des murs, des villages et des kibboutz détruits. Une razzia sadique, d’une cruauté absolue, en plein cœur d’Israël a été commise sans pitié. 80% des habitants du kibboutz Be’eri, une grande partie du kibboutz de Kfar Aza et d’autres villages ont été ainsi livrés à la barbarie.

C’est depuis la bande de Gaza où vivent entassés, sur une bande de terre de 40 km de long et 6 à 10 km de large, plus de deux millions de Palestiniens, que cette expédition sanguinaire, appelée « Opération Déluge d’al-Aqsa », a été organisée contre la population israëlienne dans le plus grand secret.  Objectif : s’infiltrer chez l’ennemi, cibler la population civile, tuer les habitants, s’en prendre aux femmes et aux enfants, en faire des otages qu’on ramène comme des butins. L’intention exterminatrice est claire. Elle est même précisée sur les plans trouvés dans les documents des miliciens du djihad, récupérés par les enquêteurs israéliens : éliminer le plus de civils possible ! Il ne s’agit pas ici dans cette séquence monstrueuse d’une armée s’en prenant à une autre armée, mais d’un groupe terroriste, le Hamas, éxécutant froidement des Juifs parce que Juifs.

Le Hamas

Emanation des Frères Musulmans, le Hamas dirige l’enclave de Gaza depuis 2006. Sous le joug tyrannique de ses chefs, affiliés aux Frères Musulmans, les membres du Hamas n’ont pas hésité à massacrer des centaines de Gazaouis, pendant leur contrôle du pouvoir. Lors de  la seconde Intifada, la population juive comprenant 9000 personnes a dû évacué le territoire. 85 % de la population palestinienne de confession chrétienne s’est exilée pour fuir la conversion forcée ou la mort. En 15 ans, le nombre de chrétiens à Gaza est passé de 7.000 à 1.000.

Adoptée en 1988, la Charte de ce mouvement antisémite ne reconnaît aucune légitimité à l’Etat hébreu. Il a comme seule ligne le « djihad contre l’invasion sioniste». A la haine exterminatrice s’ajoute l’esprit de conquête et la soif de pouvoir pour imposer une idéologie d’oppression basée sur le fanatisme religieux. L’objectif revendiqué du Hamas n’est pas de prôner la création d’un État palestinien mais la destruction d’Israël. Un projet partagé avec son protecteur iranien, et son réseau de supplétifs, le Hezbollah libanais et la Syrie. Oublieux du pogrom que ses militants, les Brigades al-Qassam, ont perpétré, le 7 octobre, sur le sol israelien, le groupe terroriste s’est empressé, aux premiers jours de l’offensive des Forces israeliennes sur Gaza, d’accuser Israël de crime de guerre. 

La Russie et l’Iran complices du Hamas

Il semble très difficile de croire que le Hamas, seul,  ait pu concevoir une stratégie meurtrière d’une telle ampleur. Il réunit de puissants soutiens ayant des moyens financiers considérables, comme le Qatar. L’expédition dans les kibboutz et les villages a forcément demandé des mois de préparation et impliqué nécessairement une nation étrangère. Ces derniers mois, des réunions multiples ont été tenues au Liban avec le Hezbollah et des officiels iraniens, mais aussi avec des émissaires Russes.

Les contacts développés à Doha au Qatar entre le ministre des Affaires étrangères d’Iran et Ismaël Haniyeh, numéro 1 du Hamas, ne laissent aucun doute sur la complicité des mollahs iraniens dans l’entreprise funeste conduite contre Israël. Au-delà du traumatisme que le Hamas a voulu infliger aux Israëliens, une autre  motivation, plus politique celle-là, explique l’opération meurtrière du 7 octobre : contrecarrer le projet de l’Arabie Saoudite de se rallier au Traité de paix signé entre les Émirats arabes unis et Israël, qu’ont rejoint le Bahreïn et le Maroc (Accords d’Abraham).  Il s’agit pour l’Iran d’empêcher une paix au Proche-Orient en s’appuyant sur les groupes islamistes  les plus radicaux. Il s’agit aussi d’ébranler l’Autorité palestinienne modérée et son président Mahmoud Abbas.

Plus largement, le projet des alliés  du Hamas est d’affaiblir le monde occidental, avec à la manœuvre Téhéran et le Kremlin tapis dans l’ombre. L’objectif de l’axe irano-russe est de fragiliser les sociétés démocratiques. La convergence des armées de trolls islamistes, des pouvoirs autoritaires et  des néo-empire  pro-russes en témoigne. Comme au temps de l’URSS, la Russie finance activement les groupuscules terroristes anti-occidentaux. Le Hamas aurait ainsi reçu des millions de dollars en crypto-monnaie de la part de la Russie dans la période précédant l’attaque meurtrière  du 7 octobre.  Les bombardements de riposte contre Gaza par l’armée israëlienne ont aussitôt fait réagir le Kremlin. Comble de l’ironie, Vladimir Poutine, lui-même poursuivi pour crime de guerre en Ukraine, a mis en garde Tel-Aviv de ne pas commettre un bain de sang. « Le siège israëlien de la bande de Gaza est inacceptable et ressemble au siège nazi de Leningrad » a-t-il déclaré, cynique et provocateur, en guise d’appel à la retenue du commandement militaire hébreu.

Gaza

On a l’habitude de décrire le ghetto de Gaza comme « un camp à ciel ouvert ». Sur la bande de Gaza, une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. 80 % de la population est tributaire de l’aide humanitaire. Les perspectives d’emploi, de sécurité et de santé se trouvent fortement limitées. Nombre d’industries clés ont été décimées et 50 % des jeunes sont sans emploi. C’est l’un des taux de chômage le plus élevé au monde. Les terroristes du Hamas assoient leur pouvoir sur une répression féroce. Ils se nourrissent de la misère et du désespoir des habitants. C’est la peur qui domine. Aucune contestation n’est permise. Il y a peu de temps, la police du Hamas a tiré sur des manifestants qui réclamaient la fin des privilèges, l’électricité et la démocratie. Aussi bien la population n’est pas encline à se rebeller. Les opposants sont traqués et éliminés. Les enfants dans les écoles sont conditionnés par la propagande antijuive. Les palestiniens de Gaza sont sous le joug d’un pouvoir confisqué. Il n’y a plus d’élections depuis 2006. Le pouvoir islamiste tient à garder les habitants de Gaza sous son contrôle en bloquant toute avancée vers une démocratie et en empêchant toute  amélioration des conditions de vie sociale.

Vivre à Gaza est particulièrement risquée. Le pouvoir n’autorise pas les gens à se mettre à l’abri. La population est utilisée comme bouclier humain. La police piège les routes pour obliger les Gazaouis  à rester dans les villes.. Lorsque les forces israëliennes demandent aux habitants de quitter le nord de Gaza, par deux routes d’évacuation ouvertes vers le sud à certains heures, hors des bombardements, le Hamas refuse. « Ne quittez surtout pas le territoire, il faut rester jusqu’au bout » a exhorté Ismaïl Haniyeh, en direct de sa chambre de luxe du 5 étoiles Four Season de Doha au Qatar. C’est la preuve que cette organisation terroriste tient la population gazaoui en otage. En réalité, le Hamas éprouve une haine tenace contre les Palestiniens qui aspirent à la paix. C’est donc dans l’intérêt de la population de Gaza qu’Israël s’emploie aujourd’hui à la débarrasser des radicaux au pouvoir.

La solidarité arabe est un mythe

Les violences commises par le Hamas sur la population ne provoquent jamais aucune indignation dans le monde arabe. Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne basée en Cisjordanie, est peut être un des seuls dirigeants à soutenir que «les politiques et les actions du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien». Paradoxalement, malgré la fureur de la rue, la plupart des pays du Proche-Orient se lavent les mains  du sort des Palestiniens. Même si les membres de la Ligue Arabe, les pays du Proche Orient, crient leur soutien à leurs « frères » Palestiniens, personne ne veut s’engager plus avant dans le soutien concret à la cause. Depuis que la guerre sévit dans la région, la rue arabe n’a jamais rien fait de constructif pour penser une solution au problème palestinien. La haine d’Israël  guide la plupart des pays islamiques. On se sert de la cause palestinienne pour exprimer sa rage de l’autre. C’est l’appel à  la « mort d’Israël » et Allah Akhbar qui sont au centre des slogans, dans les manifestations. Les humanistes sincères qui soutiennent la cause palestinienne, seraient bien inspirés d’éviter les manipulations religieuses des amis du Hamas et de l’Iran.

Parmi les voisins les plus proches, ni l’Egypte, ni la Jordanie ne sont d’accord pour ouvrir leur frontière aux réfugiés. Aucun ne veut accueillir ceux qui fuient les bombardements de Gaza.  Le roi Abdallah de Jordanie a précisé qu’il ne veut pas de Gazaouis dans son royaume. Il faut rappeler que les Jordaniens ont massacré des dizaines de milliers de Fedayins de l’OLP en 1970. Le maréchal al-Sissi, président de la république d’Egypte est sur la même ligne. Du moins tant que l’aide humanitaire n’arrive pas. L’Egypte a d’ores et déjà reconstruit des murs pour empêcher les membres du Hamas et les Gazaouis de rentrer sur leur territoire.  Ils ne tiennent pas à récupérer des milliers, voire des dizaines de milliers de Frères Musulmans qui sont leurs ennemis jurés. Ils ont déjà donné.

La responsabilité de Benjamin Netanyahou

Le traumatisme subi par Israël survient alors que Tel-Aviv connait depuis l’été des manifestations massives contre un projet de réforme de la justice, projet plongeant le gouvernement ultranationaliste de Netanyahou dans une zone de turbulences sans précédent. Le chef du Likoud a une responsabilité écrasante dans la tragédie que connaît actuellement Israël. Il a non seulement pas assuré la sécurité des siens, mais il a contribué depuis les dernières élections à alimenter le feu en se montrant fermé à toute réforme voulue par la majorité des Israëliens. La situation douloureuse que connaît la population de Gaza est à mettre au crédit de la politique d’apartheid, mise en place par Netanyahou depuis des années. Ce dernier restera dans les Annales comme le Premier ministre le plus désastreux qu’Israël ait connu, préférant toujours des gains tactiques et son intérêt personnel aux intérêts stratégiques de son pays.  

Sur le plan de la politique intérieure, empêtré dans ses ennuis judiciaires, Netanyahou a tout cédé à son extrême droite en privilégiant la colonisation en Cisjordanie. Pour retrouver le pouvoir,  il a ainsi noué une alliance avec les politiciens les plus extrémistes. Le soutien le plus radical de Netanyahou est le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir. Ce dernier est aussi fautif dans le désastre des 14 villages et kibboutz de Kfar Aza, Be-eri , Nir Oz, Sderot, Reïm… L’étonnante facilité avec laquelle les factions islamiques criminelles ont pu s’infiltrer est due à une faille des renseignements militaires.  Au moment de l’assaut, le gouvernement s’est employé à diligenter une grosse partie des troupes de Tsahal, basée au sud, près de Gaza, vers le nord pour renforcer les colons en Cis-Jordanie. Il n’y avait plus personne dans cette partie sud, pour protéger les habitants désarmés. La vérité est qu’il ne faut pas croire, comme les Israëliens l’ont cru, que le nationalisme protégeait.

Nétanyahou a joué un jeu dangereux, dont résulte le drame du 7 octobre qui a couté la vie à plus de 1500 innocents, dans les villages et les fermes israëliennes jouxtant Gaza. La nation hébreu ne pardonnera pas à son Premier ministre d’avoir manqué à son devoir d’organiser la sécurité nationale. Facteur aggravant, il a largement facilité le pouvoir du Hamas et négligé sa dangerosité. Sa politique de ségrégation légale et territoriale, fondée sur des critères ethniques et religieux, à l’encontre des Palestiniens, aboutit à les priver de nationalité, de lieu de résidence ou de vie familiale. Les politiques discriminatoires de Netanyaou concernent également les déplacements, la liberté d’association et la propriété privée, dont les effets se font sentir par de profondes inégalités socio-économiques.  Avigdor Liberman, un ancien ministre opposé à la politique menée par Netanyahou à l’égard de Gaza, a démissionné de son poste de ministre de la Défense, en dénonçant les valises de billets du Qatar transitant chez Netanyahou, lesquelles valises ont été ensuite versées au Hamas. Ces fonds destinés à payer les fonctionnaires du Hamas constituent une “décision misérable”, marquant “la première fois qu’Israël finance le terrorisme contre lui-même», a fait savoir Liberman. Il est donc dans l’intérêt des citoyens Israëliens que ces derniers se débarrassent de Netanyahou.

Il faudra, une fois les choses rentrées dans l’ordre et un espoir de paix rétabli, activer le processus de justice. Une grande majorité des Israëliens attend  de la démocratie israëlienne qu’elle montre l’exemple et respecte le droit international humanitaire.

Tsahal

N’en déplaise aux sympathisants pro-Palestiniens, insensibles au drame des villageois israéliens, Israël ne peut pas ne pas intervenir à Gaza. Il lui faut « venger » les citoyens israëliens massacrés par les djihadistes et frapper fort les terroristes. Sinon Hamas recommencera ses raids meurtriers. L’objectif de l’armée d’Israël , qui est une armée de conscrits, n’est pas de tuer les civils palestiniens, lesquels sont souvent employés comme ouvriers dans les entreprises israëliennes locales. Au sein du commandement de Tsahal, il n’y a pas d’intention de s’en prendre aux populations locales. La riposte aérienne sur la bande de Gaza cible les infrastructures du Hamas, pas les civils. Les Israëliens ne bombardent pas les hôpitaux, ni les écoles. Il n’y a pas de cruauté affichée. Mais comme dans toute guerre, les dégâts sont inévitables.

Le mouvement terroriste du Hamas essaye de faire croire que Gaza subit un génocide des Palestiniens. En activant cette propagande, il cherche à changer le prisme de l’histoire pour annuler le massacre initial des juifs. Le bruit et la fureur arabes font oublier, dans les capitales, le sort des  otages israéliens kidnappés  La guerre de communication anti-israélienne profite au Hamas qui a derrière lui la foule arabe. Le but est de pousser Tsahal à la faute en pariant sur des dommages collatéraux et ainsi attiser la haine contre Israël dans les capitales arabes et bien au-delà. Force est de constater : le monde en général ne pleure que la souffrance des Palestiniens de Gaza. Deux poids, deux mesures. Qui pleure sur les victimes israéliennes des villages et kibboutz de Kvar Aza  et  Be-eri , victimes des miliciens djihadistes ?  Qui manifeste pour soutenir l’existence d’Israël ? Peu de monde en réalité à part les Juifs et les démocraties éclairées. La rue qui manifeste contre Israël a l’émotion sélective. L’armée israélienne n’a pas torturé, ni massacré des jeunes, ni brûlé des familles, ni égorgé les bébés, ni violé les femmes de Gaza, elle combat des guerriers du Djihad. Les Israéliens font la guerre pour se défendre.  Les Palestiniens sont donc victimes d’une guerre.

Le gouvernement israëlien se trouve ainsi dans une impasse politique dont il faut absolument sortir, et au plus vite. Il est évident qu’Israël ne peut pas faire la paix avec une organisation génocidaire qui souhaite rayer Israël de la carte et massacrer ses habitants. L’élimination du Hamas est donc un pas vers la paix. Israël n’a pas le choix. Tel-Aviv ne pourra faire la paix avec les Palestiniens qu’une fois le Hamas liquidé. Tout comme la France a fait la paix avec les Allemands une fois les Nazis défaits.

L’opinion et les médias

Le 17 octobre 2023, des rockets s’abattent sur l’hôpital Al Alhi Arab de Gaza, faisant, selon les premiers chiffres publiés, 500 morts. Les médias se précipitent sur l’émotion ramassant les infos qui s’accumulent, au détriment d’un travail de vérification. Aussitôt la foule arabe se mobilise, dénonçant un raid meurtrier d’Israël. Tsahal dément sa responsabilité. Les enquêtes diligentées par des experts appuyées par la technologie, montrent en réalité que ce  tir de rockets vient d’une position du Hamas. Bientôt, la chaine Qatarie Al Jazeera confirme que le tir est bien venu de l’intérieur. Plusieurs sources de renseignements satellitaires confirment : c’est bien le Hamas qui a tiré les rockets sur l’hôpital de Gaza. Le Hamas est habitué à ce genre de manipulation. Les preuves obtenues militent pour sa culpabilité. Trop tard, le mal est fait. Rien n’arrête l’amplification des mots d’ordre appelant à manifester contre Israël. La version d’un tir de missile israélien l’emporte. La source terroriste prime.

Oubliant la déontologie, la grande presse accrédite l’idée qu’il y a peut-être un doute, préférant prendre ses sources chez le Hamas que dans les agences d’expertise et de renseignement. « Selon le Hamas il y aurait des centaines de morts… » affirme sans sourciller Caroline Roux (sur France 5. 18 octobre). Impardonnable. La faute professionnelle est patente. Pour Dominique Reynié, président de Fondapol: « Un mensonge, produit par le Hamas, repris par tant de médias, de journalistes et de politiques sans égard pour les conséquences potentielles. Voilà révélée l’extrême exposition de nos démocraties à la pire des propagandes, et donc notre extrême fragilité. On ne peut en rester là. »

La haine des Juifs refait surface. Les partisans du Hamas à Rome crient: « A mort Israël ».  Puis ils exhortent au djihad islamique. « Gazons les juifs « scandent les manifestants devant l’Opéra de Sydney. A Berlin, des maisons de Juifs sont marqués de l’étoile de David. En Tunisie, la foule s’enflamme « Israël : assassin » et brandit des drapeaux palestiniens. Comment peut-on manifester dans la rue pour célébrer et se réjouir des massacres des juifs de Sfar Aza, de Be-eri ? La presse relaie cette  indignation qui se répand dans le monde arabe. Mais qui se soucie des 200 innocents juifs kidnappés par les terroristes? Comment la presse démocratique peut elle accorder du crédit aux terroristes du Gaza qui mentent comme ils tuent? Une enquête sérieuse est d’ignorer l’affirmation d’une source dont le métier est le mensonge, tant qu’une source fiable ne l’a pas évoquée.

Mais la vérité n’intéresse pas les alliés du Hamas ! Au final, la vérité montre qu’il n’y a pas eu 500 morts gazaouis à l’hôpital Al Alhi Arab mais à peine deux douzaines. Le tir provenait d’une position du Hamas, qui n’a fait qu’un trou sur le parking près de l’hôpital. C’était un tir de rocket mais pas un missile aérien, Pourtant, c’est la version du menteur, le Hamas, reprise par de nombreux médias, qui reste aux yeux des ennemis d’Israël la bonne.  Cette manipulation mensongère de l’information a pour objectif de diminuer aux yeux du monde la gravité du pogrom commis contre les communautés israéliennes, vivant à proximité de la bande de Gaza. Rares sont les pro-Palestiniens émus par ce drame qui a occasionné le début de  l’offensive de Tsahal. Pour eux, la souffrance des Juifs n’a pas de valeur.

La dérive islamo-gauchiste.

Deux poids, deux mesures. Confondre le Hamas avec la cause palestinienne, est devenue la norme non seulement chez les ignorants mais aussi chez les professionnels. La mise en équivalence d’un groupement terroriste, renvoyé dos à dos avec une armée de conscrits d’un état démocratique, s’est exprimée de la façon la plus visible dans les médias. Elle s’est également installée dans la conscience fanatisée de plusieurs responsables politiques européens devenus hémiplégiques, ne regardant qu’un côté, dédaignant l’autre.

En France, l’islamo-gauchisme a trouve ses porte-paroles dans le mouvement de la France Insoumise qui reprend la narratif du Hamas. Incapable de qualifier le massacre des Israéliens, La France Insoumise (LFI)  légitime le terrorisme des djihadistes et reste insensible au sort des 200 otages. Une des dirigeantes, Daniele Obono, parle des miliciens du Hamas comme d’un « mouvement de résistance » (Itw Sud Radio. J.C. Bourdin). C’est dire la dose de cynisme et de confusion mentale. Ne pas savoir distinguer la résistance du terrorisme relève d’une faillite morale.

Chez LFI et dans de nombreuses associations, ce désastre moral est assorti d’une émotion sélective. La souffrance palestinienne semble avoir plus de valeur, comme en témoigne, en France, la sympathie que reçoivent les habitants de Gaza. Dans le milieu artistique ou sportif, généralement prompt à s’engager pour soutenir de nombreuses causes, l’insensibilité à l’égard des victimes israëlienne est perceptible. Pas le moindre message de compassion, pas une seconde de recueillement pour les 1500 victimes civiles d’Israël  massacrés le 7 octobre dans des conditions effroyables ! Et les 30 citoyens français tués lors des massacres, qui en parle ? Mélenchon ira-t-il jusqu’à proférer, comme Jean-Marie Le Pen en son temps avec la Shoah, que le pogrom du 7 octobre n’était qu’un détail de la guerre au Proche-Orient ?

Qui est aujourd’hui désireux de voir LFI dans le camp républicain ? Ce mouvement réalise-t-il  seulement que chaque fois qu’il traite quelqu’un d’islamophobe, il lui met une cible dans le dos. La rédaction de Charlie-Hebdo et Samuel Paty sont victimes de cette dérive pro-islamiste. Relativiser l’horreur comme le font les Insoumis et les associations islamistes qui estiment que le viol, le rapt et l’assassinat de civils doivent être évalués en fonction du contexte, c’est encourager la terreur à franchir de nouvelles limites. Légitimer le pouvoir du Hamas, c’est accepter qu’il frappe à nouveau.

« La France Insoumise est le tombeau de la gauche. On ne peut pas ne pas voir que ce parti est immoral », soutient l’avocat Richard Malka. « Qui à le droit de considérer que lorsqu’une organisation terroriste s’en prend à ce point à des êtres sans défense elle pourrait agir au nom d’une colère résultant d’une cause juste. Il n’y a aucune cause juste, jamais, qui puisse légitimer de quelque manière que ce soit toutes ces souffrances, toutes ces blessures, imposées à des hommes et des femmes qui ne demandaient qu’à vivre en paix et en liberté », a indiqué Bernard Cazeneuve, président de La Convention. « On ne dira jamais suffisamment à quel point l’islamisme est un poison mortel pour la République, particulièrement quand il s’en prend à ses sentinelles ».

La paix, deux Etats

Difficile pour l’armée israélienne, dans ce climat extrêmement tendu, de mener une incursion, même limitée, car les combattants du Hamas vivent au milieu de la population qui lui sert de bouclier humain. L’armée israélienne veut s’ assurer que les Gazaouis sont hors de danger et qu’ils reçoivent l’aide dont ils ont besoin. A la différence du Hamas qui place en priorité les cibles civiles, Tsahal ne vise que les cibles militaires. Ce n’est évidemment pas dans son intérêt de s’en prendre à la population de Gaza. Bien sûr, il a, en tête la libération des 200 otages israëliens prisonniers du Hamas. Expulser la population palestinienne hors de son territoire est « une  idée vouée à l’échec »  indique le Secrétaire d’état américain, Anthony Blinken. Le président américain a rappelé le « droit à la dignité et à l’autodétermination » des Palestiniens et condamné le Hamas lors d’un appel téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il n’y a donc pas de solution uniquement militaire au conflit.  Le droit international et humanitaire doit reprendre sa place.

L’ouverture d’un couloir humanitaire à Gaza, à la frontière égyptienne, via Rafah, devrait permettre une porte plus grande ouverte à la négociation avec les pays voisins et les représentants de la population gazaoui. Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix et la réconciliation au Moyen-Orient, ONG promeut le dialogue entre Palestiniens et Israéliens. Il appelle la communauté internationale à créer les conditions pour réunir Israël et l’Autorité Palestinienne autour de la table des négociations. La proposition est généreuse mais loin d’être  simple à réaliser. Les Palestiniens ne sont pas en faveur d’une paix avec Israël. 53 % des Palestiniens sont favorables à une lutte armée avec pour établir un État indépendant.  

La leçon des Ukrainiens gagne à être entendue : la Russie doit être défaite, sinon elle recommencera la guerre plus tard ou ailleurs, explique régulièrement ,à qui veut l’entendre, Volodymr Zelenskiy. Cette leçon doit être appliquée aux terroristes du Hamas. En éradiquant le Hamas, on aide le peuple Palestinien. On pourra alors, une fois le Hamas disparu et Netanyahou mis à la porte du gouvernement, envisager avec plus d’optimisme une perspective politique à deux États : un état pour les Palestiniens et un état durablement sécurisé pour Israël… côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues , ainsi qu’une résolution juste de la question des réfugiés.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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