Une association sur cinq a un objet culturel. Et on assiste à un fort renouvellement du tissu associatif ces dernières années dans ce secteur. Focus sur une étude officielle.

270 000 associations culturelles en France

Elles n’étaient que 7200 en 1959 lors de la création du ministère de la culture avec comme premier titulaire André Malraux. Elles sont près de 270.000 un demi-siècle après. Les associations à vocation culturelle ont fleuri en France. Le fruit de l’importance donnée à la culture dans la politique publique, à la fois au niveau de l’Etat mais aussi des collectivités territoriales. Aujourd’hui une association sur cinq a un objet culturel, selon une étude du Ministère de la Culture (Emploi, bénévolat et financement des associations culturelles. Valérie Deroin) sur des données statistiques concernant 2011.

Ces dernières années -entre 2005 et 2011- la part de la culture dans le nombre des associations est passée de 19 à 21 % (avec 267.000 associations) permettant au secteur culturel de contester la deuxième place aux Loisirs (270.000), la première place étant toujours occupée par les Sports ( 24 % et 317.000 associations). Mieux, cette dynamique -une croissance annuelle moyenne de 4,5 %- s’est accompagnée d’un renouvellement du tissu associatif (un tiers des créations d’associations sur cette période s’est produit dans le secteur culturel).

De nature très diverse- maisons de la culture, associations de préservation du patrimoine, des musées, d’organisation de spectacles, de festivals, clubs culturels comme les ciné-clubs…-les associations culturelles employaient (en 2011) près de 170.000 salariés. Il faut noter que seulement un petit tiers des salariés sont employés en CDI quand cette proportion dépasse les 50 % dans le secteur associatif de l’action caritative et humanitaire. Une autre différence: le niveau de formation des salariés est plus élevé que dans les autres secteurs associatifs, ce qui se traduit par un salaire horaire moyen supérieur de 70 % à la moyenne.

En termes d’emplois, le secteur associatif culturel repose aussi sur une armée de bénévoles, plus nombreux que les salariés ( 189.000 en équivalent emploi à temps plein). On note également une très forte croissance du nombre des bénévoles ( + 9,4 % en moyenne/an contre 6,9 % pour l’ensemble du tissu associatif et 9,9 % pour les loisirs et la vie sociale).

Le poids déterminant des communes dans le financement

Sur le plan financier, souligne également cette étude officielle, les associations culturelles dépendent moins des ressources publiques que les associations à vocation économique ou caritative: 40 % de leurs ressources (dont 33 % sous forme de subventions) pour 60 % provenant du privé (dont 40 % assurés par les ventes aux usagers et les recettes de billetterie, 5 % du mécénat et 15 % des cotisations). Cependant, et c’est là une situation paradoxale, les associations culturelles sont plus subventionnées que la moyenne des associations (les subventions couvrant un tiers de leur budget contre 25 % pour la moyenne) mais sont moins dépendantes des financements publics.

Explication: les associations culturelles « ont beaucoup moins recours ou beaucoup moins accès aux commandes publiques » (globalement 7 % de leurs ressources). Dans le secteur de l’action sociale et de la santé, les ressources publiques, qui atteignent 60 % des sources de financement proviennent des subventions ( 22 %) mais surtout des commandes publiques (38 %).
Enfin, les premiers financeurs publics des associations culturelles sont les communes (14 % des ressources globales) devant les régions ( 9 %) et l’Etat ( 9 %). Ce qui fait craindre en ce printemps 2014 à de nombreux responsables culturels une « coupe claire  » pour les aides dans les communes qui sont passées sous le contrôle du Front National… même si Avignon -sous le double impact de la mobilisation des commerçants et de la menace de « délocalisation » du festival brandie par son patron, Olivier Py -est revenu à la gauche. Vilar a évité de se retourner dans sa tombe !L

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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