D’après les dernières statistiques Eurostat publiées à l’occasion de la Semaine européenne de l’énergie durable qui a lieu du 18 au 22 juin 2012, l’énergie provenant de sources renouvelables a représenté 12,4% de la consommation finale brute d’énergie de l’Union européenne, en 2010. Elle s’élevait à 11,7% en 2009 et à 10,5% en 2008.

« Il n’y a pas de crise de l’energie, mais simplement une crise d’Ignorance » disait le célèbre futuriste Richard Buckminster Fuller. Quand on sait que les énergies renouvelables sont inépuisables et qu’elles n’émettent pas de gaz à effet de serre, on ne peut qu’être convaincu par pareille assertion. Si elles ne représentent à l’heure actuelle qu’une petite partie des énergies primaires produites dans le monde, ces ressources dîtes aussi « de complément » sont immenses.

On peut les classer en cinq familles principales : l’hydroélectricité, le solaire, l’éolien, la biomasse et la géothermie. Tout vient du soleil, l’énergie reine. Car c’est du solaire que dépendent le vent, l’eau et la plupart des éléments. Un seul dix millième d’énergie venant du soleil suffirait à répondre aux besoins de l’humanité entière.

Le problème ? A l’exception de la biomasse (l’énergie des plantes), les énergies renouvelables se distinguent par leurs caprices. Eh oui, le soleil ne brûle pas tous les jours. Le vent ne souffle pas de manière constante. L’hydroélectricité n’est pas sûre à cause des nappes phréatiques trop basses. En outre, bien que cela soit fourni naturellement par Dame Nature, les ressources renouvelables présentent souvent l’inconvénient d’une faible densité. Le prix à payer pour transformer le vent, les vagues, les marées, la chaleur de la terre, les plantes ou le soleil en énergie utile est plus onéreux que l’exploitation des énergies fossiles ou des énergies nucléaires. Elles doivent donc plutôt être transformées localement, là où la nature les délivre.

On admet que ces énergies sont des énergies alternatives qui permettent de réduire la facture des énergies fossiles à condition de les utiliser là où elles s’avèrent efficaces. Il n’empêche. Même si elles restent encore minoritaires, les énergies renouvelables sont en plein boom. La plupart des pays prônent leur développement et les politiques développées par l’Europe, dans ce domaine commencent à produire leurs effets.

Pour l’office statistique de l’Union européenne, les énergies renouvelables deviennent ainsi un acteur de premier plan sur le marché européen de l’énergie. Selon les responsables de la Commission européenne, le maintien de l’Europe au premier rang dans le secteur des énergies renouvelables augmente notre compétitivité mondiale, car les industries des «cleantechs» gagnent en importance partout dans le monde. Quel que soit le scénario retenu, la plus grande part de l’approvisionnement énergétique en 2050 proviendra des énergies renouvelables.

L’Europe a clairement affiché ses ambitions : parvenir à des parts d’énergies renouvelables de 20% dans la production énergétique et de 10% dans les transports d’ici à 2020. Les objectifs devraient être atteints. Une forte croissance des énergies renouvelables jusqu’en 2030 pourrait engendrer la création de plus de 3 millions d’emplois.

Reste à pousser les investisseurs, rendus plus prudents par la crise économique, à dépasser leurs craintes et à mutualiser leurs efforts pour ne pas freiner le processus. En 2010, les pays les plus en pointe sont la Suède (47,9% de la consommation totale en provenance d’énergies renouvelables), la Lettonie (32,6%), la Finlande (32,2%), l’ Autriche (30,1%) et le Portugal (24,6%). Les plus bas niveaux sont à Malte (0,4%), au Luxembourg (2,8%), au Royaume-Uni (3,2%) et aux Pays-Bas (3,8%).

Lire « Energoscope: guide de toutes les énergie connues et inconnues ». Editions Technip. 2009

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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