La France aura toujours été la terre d’accueil des musiques –et musiciens- du monde. Les associations jouent un rôle déterminant dans sa diffusion.

Passé sous silence lors de la campagne présidentielle, le spectacle vivant va prendre sa revanche lors de la saison estivale, avec floraison de festivals. Dans ce registre, la scène française se sera toujours distinguée par sa diversité de programmation musicale, les musiques du monde-terme préférable au vocable anglo-saxon world music, renvoyant à l’image d’un brouet insipide – manifestant une vivacité jamais démentie.

A la richesse du patrimoine régional, reflétée par les groupes folkloriques-qui trouvent leur Everest lors du festival Interceltique de Lorient, rassemblement international- est venue s’additionner au fil des ans la musique des mondes dont en premier lieu l’Afrique et les Antilles. Les relations historiques entre la France et ses colonies et l’attraction d’un régime d’allocation pour les intermittents du spectacle –bien plus favorable que dans nombre de pays européens, sans parler des Etats-Unis où domine la précarité-ont largement contribué à faire de la France, et spécialement Paris un carrefour des musiciens du monde.

La diffusion de ces musiques –traditionnelles et du monde- s’opère selon un modèle qui présente des similitudes avec celle du jazz, révèle une étude réalisées par le Centre national des musiques du monde, de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), et portant sur 2010. Les festivals jouent ainsi un rôle très important pour les musiques du monde – 21% de l’ensemble des représentations contre 11% pour la totalité du panel- assurant ainsi une répartition territoriale plus large et mettant en cause la prépondérance de Paris ; les spectacles sont aussi moins chers (prix moyen par entrée payante de 18 euros hors taxe, contre 32 euros pour l’ensemble des représentations déclarées) ; enfin le secteur associatif concentre 62 % des représentations (les 38 % étant répartis à peu près équitablement entre le secteur public et le secteur commercial) et compte pour 41 % des recettes.

Ainsi les associations contribuent-elles à faire vivre les musiques du monde et traditionnelles au plus près des populations et à des conditions financières favorables.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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