5 millions de jeunes Européens recherchent actuellement un emploi. Pour bon nombre d’entre eux, les possibilités d’embauche sont toutefois limitées parce qu’ils ne possèdent pas l’expérience ou les qualifications requises.

Aujourd’hui, la Commission européenne donne le coup d’envoi à l’initiative phare «Jeunesse en mouvement», qui vise à aider les jeunes à acquérir les connaissances, les compétences et l’expérience dont ils ont besoin pour décrocher leur premier emploi.

S’inscrivant dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’UE «Europe 2020», «Jeunesse en mouvement» propose vingt huit actions clés destinées à mettre l’éducation et la formation plus en phase avec les besoins des jeunes et à encourager un plus grand nombre d’entre eux à profiter des bourses européennes pour étudier ou se former dans un autre pays, l’idée étant d’améliorer l’employabilité des jeunes et leur accès au marché du travail.

Mme Androulla Vassiliou, Membre de la Commission chargé de l’éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse, a déclaré: «Les mesures que nous présentons aujourd’hui visent à améliorer la qualité de l’éducation et de la formation en Europe afin de bien préparer nos jeunes aux exigences actuelles du marché de l’emploi. Notre ambition est de réduire le nombre des jeunes en décrochage scolaire et d’accroître la part des jeunes dans l’enseignement supérieur de manière à ce qu’ils puissent exploiter pleinement leur potentiel. L’Union a, en effet, besoin de plus de jeunes hautement qualifiés, cultivés et novateurs pour assurer sa prospérité future.»

M. László Andor, Membre de la Commission chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion, a quant à lui déclaré: «Trouver un emploi constitue la principale préoccupation de millions de jeunes Européens. L’initiative « Jeunesse en mouvement » donnera un nouvel élan aux mesures d’aide en faveur des jeunes aux niveaux européen et national, afin que ceux ci puissent trouver un emploi, gagner leur vie et faire des projets.»

Il est temps d’agir…
Actuellement, trop de jeunes quittent prématurément l’école et trop peu accèdent à l’enseignement supérieur, ce qui menace à terme le socle de compétences de l’Europe.

L’initiative «Jeunesse en mouvement» jouera un rôle important à l’égard de deux grands objectifs de la stratégie «Europe 2020», à savoir ramener le taux d’abandon scolaire de 15 % à 10 % et porter le pourcentage de titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou d’un titre équivalent de 31 % à au moins 40 % d’ici à 2020. «Jeunesse en mouvement» aidera également les États membres à atteindre un autre grand objectif de l’Union, à savoir celui de l’obtention d’un taux d’emploi de 75 % dans les dix ans à venir, en contribuant à doter les jeunes des compétences que requerront les emplois de demain. Il ressort des études de la Commission que d’ici à 2020, 35 % des emplois qui seront créés requerront des qualifications de haut niveau et 50 % des qualifications de niveau intermédiaire.

La crise économique et financière a rendu l’accès au marché du travail encore plus difficile pour les jeunes Européens. Le nombre des jeunes en recherche d’emploi est en effet passé de quatre à cinq millions depuis le début de la crise financière, le taux de chômage des jeunes dans l’UE approchant désormais les 21 %.

Ces défis appellent une action concertée ainsi qu’une bonne coordination des politiques afin de définir les mesures à mettre en œuvre au niveau de l’UE et dans les États membres. La Commission aidera les États membres à concevoir des politiques de soutien aux personnes les plus exposées au risque de chômage, à davantage encourager les jeunes entrepreneurs et à lever les obstacles juridiques et administratifs à la mobilité à des fins d’apprentissage ou d’emploi.

Il ressort d’études indépendantes que plus de 40 % des employeurs accordent de l’importance à l’expérience acquise dans le cadre d’études ou d’un emploi à l’étranger, lesquels permettent aux jeunes non seulement d’améliorer leurs compétences linguistiques, mais aussi d’acquérir d’autres compétences très prisées. La Commission soutient la mobilité depuis déjà de nombreuses années en octroyant des bourses au titre des programmes Erasmus, Leonardo da Vinci, Grundtvig et Marie Curie.

L’initiative «Jeunesse en mouvement» vise à étendre les possibilités de mobilité à des fins d’apprentissage à l’ensemble des jeunes d’Europe d’ici à 2020. La Commission lance aujourd’hui une consultation publique sur l’avenir de ses programmes de mobilité au delà de 2013

Les 10 actions prioritaires

La stratégie «Jeunesse en mouvement» prévoit les actions ciblées suivantes:

• Création d’un site web consacré à l’initiative «Jeunesse en mouvement», qui centralisera les informations sur les possibilités d’étudier ou d’acquérir une expérience professionnelle à l’étranger, y compris des renseignements concernant les bourses octroyées par l’UE et les droits individuels. Cette action s’appuiera sur les initiatives existantes telles que le portail sur les opportunités d’études et de formation en Europe (PLOTEUS).

• Un projet pilote «Ton premier emploi EURES» proposera des conseils, des aides à la recherche d’un emploi, des aides à l’embauche et une aide financière tant aux jeunes demandeurs d’emploi désireux de travailler à l’étranger qu’aux entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises. Ce site sera géré par EURES, le réseau européen des services de l’emploi, et sera opérationnel en 2011.

• Un «tableau de bord de la mobilité» permettra de mesurer et de comparer les progrès accomplis en matière de suppression des obstacles juridiques et techniques à la mobilité à des fins d’apprentissage.

• La Commission étudie actuellement la possibilité de créer, en collaboration avec la Banque européenne d’investissement, un système européen de prêts aux étudiants afin de soutenir les étudiants désireux d’étudier ou de se former à l’étranger.

• Elle publiera les conclusions d’une étude de faisabilité sur un système pluridimensionnel de classement international des universités, afin d’apprécier les résultats des établissements d’enseignement supérieur d’une manière plus complète et plus réaliste que les classements existants.

• Elle prévoit aussi de créer une carte «Jeunesse en mouvement» qui permettrait aux jeunes de bénéficier de divers avantages et réductions.

• La création, fin 2010, d’un «observatoire européen des postes vacants» permettra d’informer les demandeurs d’emploi et les conseillers sur l’emploi, au moyen d’un système de renseignement sur la demande du marché du travail dans toute l’Europe.

• Le nouvel instrument européen de microfinancement Progress, mis en place par la Commission, permettra d’aider financièrement de jeunes entrepreneurs à créer ou à développer leur entreprise.

• Elle incitera les États membres à créer une «garantie pour la jeunesse», soit la garantie que tous les jeunes pourront avoir un emploi ou suivre une formation générale ou professionnelle complémentaire dans les six mois suivant leur sortie de l’école.

• La Commission proposera, à l’automne 2011, un passeport européen des compétences, inspiré d’Europass (CV en ligne européen), afin de pouvoir consigner les compétences acquises d’une manière transparente et comparable.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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