A l’occasion de la 4e édition de la Journée du transport public, le GIE Objectif transport public GART-UTP présente les résultats d’un sondage CSA sur les nouveaux comportements des Français en matière de déplacements.
39 % des Français pensent utiliser davantage les transports publics dans 10 ans

39 % des Français déclarent qu’ils utiliseront davantage les transports publics dans 10 ans, principalement les seniors (48 %), les CSP+ (48 %) et les habitants de province (44 %).

Mais l’évolution de ces usages dépend essentiellement de l’amélioration de l’offre de transport pour 44 % des répondants (allant jusqu’à 58 % pour les habitants d’Ile-de-France). La volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre reste une raison importante pour 42 %, ainsi que l’augmentation du prix de l’essence pour 35 % (48 % chez les CSP-).

Ainsi, les CSP- sont-elles plus particulièrement sensibles à la question économique là où les cadres et les catégories les plus aisées parlent avant tout de la qualité de l’offre (desserte, ponctualité, fréquence, régularité…) puisque ce sont eux qui disposent le plus de l’alternative voiture.

Les comportements individuels au cœur des solutions aux problèmes de circulation et de pollution

Un autre élément significatif révélé par ce sondage est la prise de conscience individuelle pour régler les problèmes de circulation et de pollution. Alors qu’en juillet 2005 61 % des Français répondaient qu’il fallait surtout de nouvelles politiques de transports pour résoudre ces problèmes, ils ne sont plus que 42 % à être de cet avis aujourd’hui. Pour la majorité des sondés (54 %), et en particulier les jeunes, c’est surtout aux individus eux-mêmes de changer leur comportement personnel en matière de déplacements, en souhaitant qu’ils évoluent plus vite que les politiques de transport ou les infrastructures.

Les motivations environnementales toujours importantes, mais devancées par les difficultés économiques

Alors qu’en 2005 les difficultés de stationnement (37 %) et les embouteillages (35 %) constituaient les principaux motifs d’utilisation des transports publics, c’est aujourd’hui l’absence de véhicule (39 %) qui explique le plus ce choix. La crise actuelle explique en partie ces résultats. Les raisons économiques (coût d’usage de l’automobile) ont pris le pas sur les contraintes quotidiennes liées à l’usage de la voiture alors que l’on note un tassement des réponses liées aux questions environnementales (impact sur la pollution). L’idée que prendre les transports en commun revient moins cher que l’usage de la voiture est citée par 25 % des répondants contre 22 % en 2005.

Même si les motivations écologiques ne sont plus prioritaires dans le choix de prendre les transports en commun, elles restent malgré tout importantes : les Français sont encore 76 % à penser régulièrement aux conséquences de la pollution automobile sur l’environnement.

Les nouvelles technologies : un vrai levier pour attirer davantage vers les transports publics

59 % des Français déclarent que le fait de pouvoir consulter les horaires en temps réel via Internet ou sur leur téléphone portable pourrait les inciter à utiliser davantage les transports en commun. Ce chiffre monte même jusqu’à 79 % chez les moins de 30 ans. Pour 53 % des répondants, le fait de disposer de billets électroniques pour les trains pourrait également jouer un rôle en ce sens, et le fait d’acheter son billet via Internet, SMS ou distributeur bancaire pour 51 %. Ces réponses montrent bien la capacité d’incitation à l’usage des transports publics que peuvent jouer les nouvelles technologies, au moins auprès des populations habituées à ces pratiques.

« Nous avons un véritable défi à relever : répondre aux besoins de la société pour prendre en charge plus de voyageurs tout en développant encore une vraie qualité de service. L’offre de transport doit intégrer davantage les nouvelles technologies et les enjeux environnementaux, mais aussi inclure des réponses adaptées à chaque catégorie de population, notamment les personnes âgées et celles qui habitent en périphérie. La mobilité et la multimodalité sont plus que jamais au cœur des politiques de transport public que nous devons mettre en œuvre », commente Joël Lebreton, Président du GIE objectif transport public.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

Catégorie(s)

ETUDE, VILLE & URBANISME

Etiquette(s)

, , ,