Dans quelques années, les ballons zeppelin qui volent à basse altitude pourraient remplacer les camions et les avions-cargos pour transporter le fret, même en cas de cendres dans le ciel.

Certains spécialistes de l’environnement des entreprises et plusieurs associations écologistes pensent en effet que le dirigeable qui vole à basse altitude et de ce fait évite les cendres des volcans, est une solution écologique au transport de fret.

Peut-être verrons-nous ainsi moins de camions sur les routes et moins d’avions cargos dans le ciel. Un dirigeable gros porteur pourrait aussi éviter aux gros cargos de marchandises un accostage laborieux et coûteux et désencombrer les ports en faisant office de pont volants. Il pourrait aussi en cas de catastrophes naturelles et de destruction des infrastructures apporter plus vite les secours sur place.

Ses avantages : il est moins polluant. Il consomme dix fois moins de CO2 qu’un avion. Il est moins cher que le kerosène, et son gaz, l’hélium, est ininflammable. Le coût de fabrication et d’exploitation est faible. Sa consommation est six fois inférieure à celle d’un avion pour la même charge. Il peut transporter 250 tonnes de fret, à une vitesse de croisière de 180 à 200 km/h.

Les qualités techniques de ce cargo de l’air sont nombreuses. Les enveloppes sont en Kevlar, Tedlar. Elles résistent aux UV, aux amplitudes de températures. Il ne fait pas de bruit, et il est insensible aux vents grâce à un système de ballasts à l’eau. Sa soute est détachable, et il n’a pas besoin de zone aéroportuaire pour décoller ou se poser. Cette facilité permet du porte à porte. Elle supprime des ruptures de charge donc du transport par camions Il suffit d’un parking ou d’un champ.

Plusieurs constructeurs se sont lancés dans l’aventure, les américains SkyCat, AMS ou les allemands WDL et Zeppelin. Et déjà des entreprises de fret et des géants du BTP sont intéressés. Aux États-Unis, le groupe Lockheed Martin travaille, avec des fonds militaires, à un ballon capable de voler à 20.000 mètres de hauteur.

En France, la société Aérospace Adour Technology, en liaison avec la CCI de Pau, projette la construction du prototype d’un futur gros porteur autonome pouvant transporter 250 tonnes sur 9.000 kilomètres (DGPA First). La région Île-de-France a lancé pour sa part une étude prospective relative aux dirigeables gros-porteurs. Le groupe La Poste est très intéressé par le dirigeable. Un seul zeppelin sur la liaison avec les Antilles permettrait d’économiser par an plusieurs dizaines de millions d’euros et plusieurs millions de tonnes de CO2.

Ce mode de transport peut avoir d’autres fonctions : par exemple la lutte contre les incendies de forêts. L’entreprise américaine Wetzone Engineering planche sur un projet qui permettrait de déverser l’équivalent de 77 canadairs. Un dirigeable gros-porteur pourrait aussi éviter aux gros cargos de marchandises un accostage laborieux et coûteux et désencombrer les ports en faisant office de ponts volants.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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