Strasbourg, 16.12.2009 – Le rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur le changement climatique John Prescott (Royaume-Uni, SOC), qui a été Vice-Premier ministre du Royaume-Uni et négociateur de l’accord de Kyoto pour l’Union européenne, a invité fermement les Etats-Unis à s’investir bien davantage pour qu’un accord puisse être trouvé à Copenhague.

S’exprimant lors d’une réunion de l’Union interparlementaire qui avait lieu au parlement danois, M. Prescott ( à droite sur la photo en compagnie de Al Gore) a reproché publiquement au Représentant spécial des Etats-Unis sur le changement climatique, Todd Stern, d’avoir dit que les émissions se résumaient à des calculs.

« Permettez-moi maintenant de donner mon interprétation des calculs », a déclaré M. Prescott. « Un habitant des Etats-Unis émet vingt tonnes de CO2 par an, contre environ six tonnes pour un Chinois, deux pour un Indien et moins d’une pour un Africain.

En outre, selon la Banque mondiale, les Etats-Unis ont un PIB par habitant sept fois plus élevé que celui de la Chine. Cette situation est choquante pour quiconque a le sens de l’équité et elle est manifestement contraire au principe, approuvé par les Nations Unies, qui régit les négociations sur le changement climatique : le principe de responsabilités communes mais différenciées, qui est aussi mis en évidence dans la résolution de l’APCE. En d’autres termes, c’est le pollueur qui doit payer.
»

« L’attitude des Etats-Unis rend les relations entre pays riches et pays pauvres beaucoup plus difficiles et compromet dangereusement la possibilité d’un accord », a ajouté M. Prescott. « Il ne s’agit pas seulement de calculs. C’est une question d’équité et de justice sociale, dont le Président Obama a justement énormément parlé ces derniers mois. »

M. Prescott, qui a négocié l’accord de Kyoto au nom de l’Union européenne en 1997, fait partie d’une délégation de l’APCE, composée de 13 membres, qui participe cette semaine à la conférence de l’ONU sur le changement climatique.

Il a déclaré que le Président Obama devait user de son pouvoir pour augmenter l’objectif des Etats-Unis en matière de réduction des émissions. « Le Président américain est habilité – comme cela a été confirmé par les tribunaux et par l’agence américaine de protection de l’environnement – à agir sans l’accord du Congrès pour réduire la menace que les gaz à effet de serre font peser sur la santé de la nation. C’est pourquoi je juge possible que les Etats-Unis revoient à la hausse leur objectif de réduction des émissions, qui est actuellement de 17 %. »

« Le monde exhorte la Chine, les Etats-Unis et l’Europe à s’investir davantage pour qu’un accord politique crédible puisse être trouvé à Copenhague (un « New Earth Deal » selon l’Assemblée). Si nous n’agissons pas maintenant, nos enfants et nos petits-enfants ne nous le pardonneront pas. »

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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