Comment développer les contributions sociales, mieux coopérer et agir ensemble, afin de revivifier la démocratie locale ? Comment aider les associations, un peu seules dans leurs projets, à produire de l’action et de l’information ? Comment relayer les réseaux susceptibles d’innovations militantes et leur donner plus de visibilité? Comment enfin rendre public le pouls associatif de la cité, promouvoir de la concertation et interconnecter les initiatives qui se côtoient mais qui ne se parlent pas?

Depuis sa création en 1996, Place-Publique.fr, grâce à sa base de données, à son magazine, et fort de ses « Observatoires du futur », cherche à répondre à ces questions. Des exigences qui, à l’aube de la campagne électorale pour les Présidentielles, méritent d’être portés plus en avant .
Ces questions, Place-Publique.fr tente aussi de les faire partager par le monde de l’entreprise, en proposant des études, des articles et des ouvrages sur les générations futures, les débats science/société, la révolution des espaces publics, les mutations du travail (télétravail, temps sociaux..), la mobilité et les transports, les énergies de demain
Notre objectif reste le même : l’invention du quotidien. Les évolutions dans le domaine des technologies numériques, de l’énergie, des transports, de la santé et de l’éducation vont occasionner des changements encore difficilement prévisibles. Les succès de demain seront le fait d’individus ou de collectifs capables de tirer parti de ces changements, porteurs ou acteurs des changements. Aussi bien, ce sont ces publics qui font avancer l’innovation. C’est cette dimension sociétale qui fait la particularité du site place publique avec la mise en avant de toutes les démarches « positives », de progrès, au service des solidarités.

La crise que nous traversons impose des visions d’avenir claires. En ces périodes de turbulences économiques, nous avons besoin d’être dehors, de prendre l’air, d’aérer les catégories de pensée, de se rencontrer, de se voir, de s’estimer. Jusqu’aux terrasses de café où l’on refait le monde. Car la phase difficile que nous traversons actuellement est bien plus qu’une crise économique, c’est une crise de civilisation, une crise du temps.

Dans le contexte actuel de crise économique, ce travail d’ingénierie d’idées et de « réseautage » social demande à être amplifié. La situation complexe que notre monde traverse exige de redéfinir une expérience démocratique solidaire. La société a besoin davantage d’expérimentateurs qui inventent un quotidien en prise sur un futur souhaitable. La représentation politique, souvent en panne d’inspiration, trop occupée à régler ses comptes en interne, a elle aussi besoin d’innovations et d’expériences inédites. Les associations déjà structurées gagneront à être métissées par de nouvelles formes de « communautés sociales » L’époque a aujourd’hui besoin d’embrayer et de définir un outil qui favorise cette dynamique et qui produise des résultats pour le bien commun.

Par leur diversité et leur indépendance, les associations sont au premier plan de l’innovation. Elles constituent des entreprises sociales. Non lucratives, elles créent néanmoins des richesses et des emplois. Les lieux de l’engagement associatif ne sont pas que des espaces producteurs d’idées, de solidarité, et d’actions citoyennes, ils forment aussi des relais vers des projets, l’emploi, la création d’entreprise. Pour les jeunes générations qui veulent concilier la sincérité d’un engagement solidaire et la réalité d’un projet professionnel, l’association est un véritable lieu de formation citoyenne.

Force est de constater que la nouvelle fracture numérique n’est plus entre ceux qui peuvent s’offrir les machines et les services et ceux qui ne le peuvent pas, mais entre ceux qui savent les utiliser à leur avantage et ceux qui, victimes de la sur-information n’arrivent plus à embrayer dans l’action. Les succès de demain seront le fait d’individus ou de collectifs capables de tirer parti des changements apportés par les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). En effet, comme le montre l’histoire des innovations, les avancées les plus prometteuses sont largement liées aux applications nouvelles, aux comportements imprévus, aux systèmes de réputation et de confiance, aux usages discrets, invisibles, détournés, liés à telle ou telle recherche ou invention technologique. Les NTIC transforment notre rapport au temps, aux lieux et à nos activités. Aussi bien, ce sont ces publics qui font avancer l’innovation. …

« L’homme ordinaire invente le quotidien grâce aux arts de faire, ruses subtiles, tactiques de résistance par lesquelles il détourne les objets et les codes, se réapproprie l’espace et l’usage à sa façon, … mille pratiques inventives prouvent, à qui sait les voir, que la foule sans qualité n’est pas obéissante et passive.”
Michel de Certeau. (L’invention du quotidien)

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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