Afin de bien poser les cartes du débat public, plusieurs associations environnementales*, reviennent sur la nécessité d’expliquer, sur un site dédié, (http://transitionenergetique.org ) en quoi la transition énergétique est un enjeu majeur.

Face aux défis énergétiques, aux risques avérés par les catastrophes récentes de l’énergie nucléaire, à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont plus des 2/3 proviennent en France des consommations d’énergie, à la hausse des factures d’énergie pour les ménages et les entreprises et au nombre croissant de foyers en situation de précarité énergétique, un nouveau modèle énergétique est à inventer.

Les mesures mises en œuvre doivent s’inscrire a minima dans le cadre des différents engagements pris aux niveaux français, européen et dans le cadre des accords internationaux sur les changements climatiques :

• Division par 4 des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France d’ici 2050 ; réduction des émissions d’au moins 17% d’ici 2020 par rapport à 1990, de 20% au niveau européen (et plus en cas d’un accord international sur le climat) ;

• Réduction de 20% de la consommation primaire d’énergie en 2020 par rapport au scénario tendanciel au niveau européen d’ici 2020 ;

• Réduction, en France, des consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38% d’ici 2020.

Depuis les années 1970, la consommation d’énergie primaire en France a augmenté d’environ 50%, et la consommation d’énergie finale d’environ 20%. Sur les 15 dernières années, la consommation moyenne d’un Français a augmenté d’environ 10%, pour atteindre 4,4 tonnes équivalent pétrole (Tep).

Le mix énergétique français est largement dominé par le pétrole (41% de la consommation finale), le nucléaire et le gaz (21% chacun), largement devant les énergies renouvelables (12%).

Cette croissance continue de la consommation énergétique se fait sans tenir compte des capacités physiques de notre planète. Les ressources énergétiques fossiles (pétrole, charbon, gaz) et fissiles (uranium), prépondérantes dans notre modèle énergétique, sont par définition finies. Leur raréfaction progressive, ainsi que les difficultés à exploiter dans des conditions respectueuses de l’environnement les ressources non conventionnelles, mais aussi les investissements nécessaires dans le secteur énergétique dont les infrastructures doivent être renouvelées, laissent envisager une hausse assez forte du prix de l’énergie dans les années à venir.

La transition énergétique, en anticipant la hausse du prix de l’énergie et les transitions professionnelles à venir, permet de sortir de la politique des mesurettes, lot commun d’un temps politique qui se focalise sur le court terme, comme celui des grandes entreprises de l’énergie qui préservent leurs propres intérêts financiers immédiats. Préparer l’avenir, c’est assurer à tous un accès à des services énergétiques de base, faciliter les reconversions professionnelles dans les nouveaux métiers et secteurs, investir dans des équipements et l’isolation des bâtiments avec une vision de long terme, décentraliser la production énergétique et l’adapter aux territoires.

La transition énergétique devra s’appuyer sur 6 principes.

• Limiter la hausse des factures d’énergie en réduisant la consommation.

• Assurer à tous l’accès à des services énergétiques (chauffage, éclairage…) de première nécessité.

• Programmer l’arrêt progressif des énergies polluantes, à risques, génératrices de gaz à effet de serre, présentant des risques technologiques majeurs ou qui s’appuient sur des ressources limitées.

• Sécuriser la couverture des besoins maîtrisés en énergie.

• Permettre aux citoyens et aux territoires de reprendre en main les décisions en matière d’énergie.

• Assurer les conditions de réussite de la transition énergétique.

 Les associations du site
* Wwc, Fondation Good Planet, Cniid, Fub, France Nature Environnement, Cler, Fondation Nicolas Hulot, Geres, Amis de la Terre, Hélio, Rassemeblement pour la Terre, LPO, Agir pour l’environnement, Greenpeace, Attac, Alofa Tuvalu, Humanité et biodiversité, Refedd, Effet de serre toi-même, Réseau Action Climat, Ecologie sans frontières, Energie partagée, les Amis d’Enercoop, Hespul, Eolienne en pays de Vilaine, Surfrider Foundation, WECF, Helio, Réseau Sortir du nucléaire, 4D..

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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