« Que serait la vie sans les associations ? ». Cette question, en forme de cri d’alerte, a été posée et débattue, de septembre à novembre 2003, à travers la campagne de mobilisation « coup de pouce à la vie associative », mise en œuvre par la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA). Après la satisfaction des 40 000 signatures de soutien revendiquées, quels sont aujourd’hui les nouveaux enjeux pour les représentants de la vie associative ?

 » Notre objectif était de permettre aux associations d’exprimer ensemble leurs difficultés « , assure Chrystel Mouysset, responsable de la communication à la CPCA (Conférence permanente des coordinations associatives), qui regroupe 16 coordinations associatives nationales. Au-delà de la volonté d’expression commune, la campagne avait pour objectif de faire reconnaître auprès des pouvoirs publics les difficultés financières d’un nombre grandissant d’associations face aux restrictions budgétaires. Et les inquiétudes ne s’arrêtent pas là : les nouvelles dispositions quant aux emplois aidés (fin des emplois jeunes) portent un coup dur à l’ensemble du secteur associatif. Au-delà des revendications, la campagne de soutien est devenue le moyen de montrer la diversité, la force et l’engagement au quotidien des milliers d’associations qui agissent tous les jours sur le terrain des difficultés sociales, de la culture ou encore du sport.

Une pétition soutenue, dans un milieu disparate

 » Je pousse pour le monde associatif  » : sous ce slogan, la pétition « Carte à pouces » invitait chacun à apposer son empreinte digitale ou sa signature. Envoyée à travers les réseaux associatifs de la CPCA, elle a recueilli plus de 40 000 soutiens en trois mois.  » C’est un succès, car cette campagne, lancée sur une durée très courte, a réussi à mobiliser un milieu très diversifié et éclaté, qui n’a pas forcément la conscience d’appartenir à un mouvement associatif « , souligne Chrystel Mouysset. Principale difficulté, le manque de moyens et de relais locaux à l’échelle nationale :  » Nous n’avons pas réussi à dépasser le cercle des responsables associatifs, déjà sensibilisés « , ajoute t-elle.

Du côté médiatique, la campagne a bénéficié du soutien des radios associatives du réseau du Conseil national des radios associatives (CNRA). Des centaines de spots ont été diffusés à travers les 600 radios du réseau, et de nombreux débats publics autour de la place des associations dans la société ont été organisés, tel à Radio Occitania de Toulouse. Par ailleurs, les huit antennes régionales de la CPCA ont organisé des conférences de presse, dont se sont fait l’écho de nombreux journaux en région.  » Cette campagne a révélé que le milieu associatif voulait s’exprimer et donner des signes d’alerte « , conclut-on à la CPCA.

Le chantier de la reconnaissance

Quelles sont les suites données à cette initiative ? Dès la fin de cette campagne, la CPCA a envoyé une lettre à Jean-Pierre Raffarin. L’organisation demande au premier ministre de porter attention au témoignage que constitue la mobilisation. Et elle le sollicite pour qu’il réexprime son attachement à la vie associative française lors de l’installation du nouveau Conseil National de la Vie Associative (CNVA), en janvier 2004.

Cette demande d’une plus grande reconnaissance de la part des politiques sera réaffirmée au cours des prochaines campagnes électorales de 2004.  » Nous souhaitons interpeller les candidats aux élections régionales pour qu’ils expriment publiquement leur position face au monde associatif, explique t-on à la CPCA. Ces actions nous permettront d’y voir plus clair par rapport à la volonté publique de partenariat avec les associations. « 

La CPCA va également continuer son travail de veille nationale et locale sur les conditions de l’exercice de la vie associative.  » Notre objectif est de rendre plus lisibles nos revendications et de les faire partager par un ensemble plus large « , souligne Chrystel Mouysset. Cet objectif se concrétisera en 2004 par  » la construction d’un grand mouvement de représentation de la vie associative sur des bases territoriales et sectorielles élargies « .

Et même si la CPCA se défend de vouloir se valoriser à travers cette démarche, l’enjeu de sa propre reconnaissance et de sa légitimité au sein du mouvement associatif est important.  » Beaucoup de monde attend la suite de cette mobilisation, et nous allons faire des propositions concrètes « . L’année 2004 sera bien une année chantier pour la CPCA.

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