1) Ouassila, 38 ans, mère de 4 enfants, passionnée par la musique et notamment les mélodies arabo-andalouses : « J’ai été professeur de chant de 1986 à 2001 mais depuis que je me suis installée en France, je n’ai plus exercé mon métier ». Bien que la musique soit un langage universel, notre amie explique avec un grand regret que l’obstacle principal réside dans « certains aspects techniques » et notamment le solfège qu’elle n’a pas étudié en Algérie.

2) Christine a du abandonner son métier : « La naissance de Marine avec un handicap moteur lourd a bouleversé ma vie et l’équilibre de notre famille ». Après un temps d’hésitation, elle continue : « j’ai sacrifié mon travail pour m’occuper entièrement de mon petit bout de chou qui a besoin au quotidien de toutes les attentions depuis sept ans ». Avec un nœud dans la gorge elle poursuit : « quelle ironie du sort, mon métier d’éducatrice spécialisée, je l’applique tous les jours pour ma petite fille avec amour mais aussi beaucoup de fatigue. Vous imaginez bien que ce n’est pas un travail rémunéré alors il n’est pas évident de joindre les deux bouts. Les fins de mois sont très difficiles ».

3) Nawal est ingénieur agronome mais sans titre de séjour. Elle soupire : « ce n’est pas valorisant de faire des ménages au noir et de gagner moins que le Smic après tant d’années d’études et d’efforts ». La jeune célibataire semble pourtant prendre son mal en patience : « Pour survivre, il faut se battre, finalement tous les métiers sont nobles quand on gagne son pain à la sueur de son front ». Et comme pour se donner du courage, elle ajoute : « j’ai bon espoir qu’un jour je finirai par être régularisée, je pourrai alors exercer dans mon domaine ou au moins dans un secteur proche ».

4) Sonia a refusé une promotion. Commerciale, elle assume une logique propre : « comme j’avais en projet d’avoir un deuxième enfant, j’ai décliné volontairement l’offre d’un poste à grande responsabilité ». Elle ne regrette rien en repensant à la disponibilité et aux amplitudes horaires requises : « dans la vie il y a des choix à faire, moi je privilégie le temps pour mes enfants ».



Les chiffres de l’emploi à Stains

Les derniers chiffres concernant Stains et l’emploi remontent au recensement de mars 1999. La ville comptait 32 839 habitants et 14 628 actifs dont 45,9 % de femmes et 26,3 % d’actifs étrangers. Le taux d’activité des stanoises est donc proche de celui de Plaine Commune (45,9 %), du Département de la Seine Saint-Denis (46,6 %) et de la Région Ile-de-France (47,5 %).

En 1999, Stains note une augmentation du chômage : 24,6 % contre 16,1 % en 1990. Ce taux et plus élevé de celui de Plaine Commune (20,8 %), du Département 93 (17,7 %) et de la Région (11,6 %).

Aujourd’hui, il existe encore un véritable décalage entre les caractéristiques de la population active de notre ville et les potentialités d’emploi offertes.

Les lourdes problématiques d’insertion s’expliquent par le faible niveau de la qualification et de la formation aggravé souvent par un manque de maîtrise de la langue française en ce qui concerne les personnes étrangères, par des problèmes de mobilité, des difficultés de garde d’enfants en particulier pour les « familles monoparentales femmes » qui sont très présentes.

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