Le Conseil des ministres a annoncé le 8 janvier 2014 la création du poste de délégué interministériel à la jeunesse (DIJ) et de Directeur de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative.

Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) se félicite de cette nouvelle étape dans la lutte pour la considération des jeunes dans l’évolution des politiques publiques. Cette décision du gouvernement vient concrétiser les recommandations formulées par le CESE dans son avis présenté dès juin 2012, Droits réels/droits formels : améliorer le recours aux droits sociaux des jeunes (avis rapporté par Antoine Dulin, membre du groupe des organisations étudiantes et des mouvements de jeunesse).

Le 12 juin 2012, le CESE votait l’avis rapporté par Antoine Dulin, (groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse) et mettait ainsi à la disposition des décideurs une série de propositions concrètes pour améliorer le recours aux droits sociaux des jeunes, propositions qui font consensus au sein de la société civile organisée. Parmi ces propositions, l’avis préconisait de « rénover la gouvernance nationale et territoriale des politiques de jeunesse », notamment en « nommant un haut-commissaire à la Jeunesse, rattaché au Premier ministre, chargé d’articuler les politiques publiques de jeunesse ». La création du poste de DIJ est donc parfaitement alignée avec les mesures concrètes préconisées par le CESE pour favoriser l’accès aux droits sociaux des jeunes. Le DIJ aura la responsabilité de veiller à la cohérence des actions des différents ministères dans la prise en compte et la concrétisation de la priorité jeunesse fixée par le Président de la République.

Le CESE se félicite de cette avancée mais invite à aller plus loin encore dans l’élaboration des politiques publiques de la jeunesse. En effet, force est de constater que la jeunesse est victime d’une précarisation croissante et est impactée de plein fouet par les problèmes sociaux les plus urgents. En décembre dernier, l’observatoire des inégalités a ainsi alerté l’opinion en rappelant que plus de la moitié des 15-29 ans occupent un emploi précaire contre 8 % des 30-49 ans (Insee).

Fer de lance du quinquennat, la jeunesse est un enjeu national sur lequel le CESE entend contribuer à mobiliser le législateur. La troisième assemblée de France propose par exemple d’associer les jeunes à la définition, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques de jeunesse, en installant notamment un Conseil d’orientation pour les politiques de jeunesse. A l’image du conseil d’orientation des retraites, ce lieu d’étude et de concertation des principaux acteurs chargés de la jeunesse serait chargé de proposer des évolutions des politiques publiques. Pour la France qui bénéficie d’un taux de natalité dynamique et dont les jeunes de 15 à 29 ans, selon l’Insee, représentent 18,4 % de la population (12 millions), il s’agit-là d’un enjeu majeur pour les prochaines années.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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