Le mouvement coopératif a réuni ses troupes, le 25 octobre 2010 à Paris. L’occasion de rappeler son rôle dans le paysage économique.

Le Groupement national de la Coopération (GNC) tenait le 25 octobre 2010 à Paris les premières “Assises des entreprises coopératives”. L’occasion pour le mouvement coopératif de rappeler son rôle dans le développement économique, d’identifier les grands chantiers d’action pour la promotion des entreprises coopératives.

«Les coopératives sont des entreprises, a rappelé Jean-Claude Detilleux, président du GNC. Nous demandons à exercer notre activité à égalité de concurrence avec les autres entreprises». Les chantiers sont multiples : faciliter la création d’entreprises coopératives dans tous les domaines d’activité, étendre le modèle coopératif à de nouveaux secteurs (services à la personne, coopératives d’habitants…), rendre plus accessible le statut de la coopérative d’utilité publique, clarifier le statut des coopératives d’activités et d’emploi…

A un peu plus d’un an de 2012, décrétée par l’ONU “année internationale des coopératives”, ces Assises ont également été l’occasion de faire œuvre de communication autour d’un secteur aussi prégnant que mal connu.

Qu’est-ce qu’une coopérative ? Le GNC apporte une réponse formalisée : «Les coopératives constituent un modèle d’entreprise démocratique fondé sur des valeurs de responsabilité, de solidarité et de transparence. Ce sont des sociétés de personnes ayant pour finalité première de rendre des services individuels et collectifs à leurs membres. Des engagements réciproques et durables se nouent entre la coopérative et ses membres qui sont à la fois associés et clients, producteurs ou salariés.»

Un acteur majeur du paysage économique et social

Le mouvement coopératif français est l’un des plus importants du monde :

 21 000 entreprises dans tous les secteurs d’activité (agriculture, artisanat, banque, commerce, consommation, culture, éducation, industrie, logement, nouvelles technologies, recherche, services, transports…).

 1 million de salariés.

 23 millions de sociétaires (soit un Français sur deux).

 274 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009).

 14,4% du PIB (filiales incluses).

 75% des sièges sociaux en régions.

Atol, Biocoop, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Intersport, Leclerc, Selectour Voyages, Sport 2000, Système U, Terrena… Les 100 premières entreprises coopératives représentent à elles seules un chiffre d’affaires trois fois et demi supérieur à celui de l’industrie automobile et près de 3% de l’emploi salarié en France.

Au-delà de leur poids avéré et de la place structurante qu’elles occupent dans l’économie française, les entreprises coopératives constituent également un modèle éprouvé en termes de stabilité économique et de dynamique sociale.

Meilleure résistance à la crise

La solidité économique du secteur coopératif a été constatée à l’échelle internationale. “Les coopératives ont prouvé qu’elles pouvaient être concurrentielles et viables en créant et en préservant plus de 100 millions d’emplois dans le monde entier”, rappelait le Bureau international du travail le 4 juillet 2009, à l’occasion de la Journée internationale des coopératives. Ainsi, les banques coopératives se sont sensiblement mieux sorties de la crise financière que les autres établissements financiers.
La posture économique des entreprises coopératives (propriété collective, constitution de réserves pour l’avenir, autonomie, stratégie de long terme non spéculative) leur garantit une capacité de résistance supérieure à la moyenne des entreprises.

Dynamique sociale

Le modèle coopératif repose sur sept principes fondateurs, qui sont autant de réponses aux grandes interrogations sociales et sociétales du moment : Démocratie, service, proximité, transparence, pérennité, responsabilité, solidarité.
Structures essentiellement régionales, les coopératives ne sont ni délocalisables, ni “opéables”. Elles interviennent comme des acteurs majeurs du développement des territoires et des leviers de dynamisation de l’emploi (+ de 10% de salariés en quatre ans).
Le modèle coopératif s’inscrit de plain-pied dans les grands orientations de la demande sociale : Incarnation d’un collectif autonome et responsable, levier de cohésion social, ancrage territorial, gouvernance et fonctionnement respectueux de valeurs éthiques et démocratiques… «L’une des grandes forces des entreprises coopératives réside dans leur capacité d’innovation sociale. Le dialogue social, le respect du capital humain ne sont pas seulement des valeurs éthiques, mais aussi des leviers de performance», a souligné Nicolas Bouzou, économiste, président d’Asteres.

Reconnaissance européenne

Très actif au sein des travaux de la commission parlementaire sur le développement de l’économie sociale, dite “Commission Vercamer”, dont il a inspiré une grande partie des 50 propositions remises le 28 avril 2010 au ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, Coop.fr a insisté sur son rôle d’interlocuteur central dans la reconnaissance en 2003 du statut de la coopérative européenne. «Le règlement de 2003 a acté un statut. Pour autant, l’Europe de reconnaît pas encore entièrement les spécificités du mouvement coopératif, notamment en matière de fiscalité et de concurrence», a précisé Benoît de la Chapelle Bizot, membre de la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne, ministre conseiller pour les affaires financières. Et de rappeler que le décret de 2003 doit être revu en 2011.

A noter : le Groupement National de la Coopération changera prochainement de nom pour devenir “CoopFR, les entreprises coopératives”. Une nouvelle identité visuelle et une nouvelle communication seront dévoilées courant 2011, en amont de l’Année internationale des coopératives annoncée en 2012.

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Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

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