Après une année de contributions et d’échanges au sein de l’Association Equilibre des Energies, Daniel Aubert, conseiller du délégué général de l’Union sociale pour l’habitat, revient sur les raisons qui ont conduit l’organisation professionnelle du mouvement HLM à adhérer à cette association et à s’impliquer dans son action.

Alors que les consommateurs français consacrent en moyenne 7,7 % de leur budget à l’énergie et que la facture énergétique de la France ne cesse d’augmenter (plus de 30 % en 2011), il est impératif de continuer à agir pour la recherche de solutions visant à l’utilisation rationnelle de toutes les énergies dans l’habitat et à la satisfaction des utilisateurs finaux en termes de coût d’investissement et de montant de charges. En encourageant la meilleure énergie pour chaque usage, l’association Equilibre des Energies est donc au cœur de ces enjeux et des préoccupations des consommateurs.

D’une adhésion à une revendication

Consciente du fait que tous les acteurs de la filière bâtiment concernés par ces questions devaient jouer ensemble un rôle pro-actif en dialoguant entre eux et avec les organisations de consommateurs, l’Union sociale pour l’habitat a rejoint l’association dès sa création au printemps 2011. A la confluence de la technique, de l’économie et du « bon sens » au service du consommateur, l’association dispose d’informations, d’analyses sectorielles et de compétences variées qui lui permettent de proposer des solutions concrètes et optimisées répondant au mieux aux exigences de la réglementation et aux besoins des utilisateurs.

Daniel Aubert rappelle que « les organismes d’HLM sont gestionnaires d’un patrimoine immobilier de près de 4,5 millions de logements et qu’ils en produisent environ 100 000 nouveaux chaque année. Leur priorité est et a toujours été d’assurer aux familles le meilleur habitat au meilleur coût, c’est-à-dire des logements confortables et économes dans la durée avec un loyer modéré et des charges maîtrisées. »

L’association EDEN, forte de la diversité de ses membres et de sa capacité d’expertise, souhaite être force de propositions auprès des pouvoirs publics dans le cadre de la mise en œuvre de la RT 2012 et dans la perspective de la RT 2020. Comme le souligne Daniel Aubert, « nous souhaitons être acteurs de la concertation en apportant notre expertise terrain au débat ! »

L’importance d’avoir le choix

Il faut savoir que 66,4 % de la consommation totale d’énergie du secteur du bâtiment est le fait des 32 millions de logements du parc résidentiel français dont les 2/3 ont été construits avant 1975. De tous les secteurs économiques, le bâtiment est le plus gros consommateur avec 43 % de la consommation d’énergie finale. Les enjeux sont donc considérables.

Pour des raisons d’opportunité, les premières actions menées par l’association ont concerné la nouvelle réglementation thermique de l’habitat : la RT 2012. Comme le rappelle Daniel Aubert, « la RT 2012 est la mise en application des décisions du Grenelle de l’environnement dans le secteur de l’habitat, elle vise à diminuer par trois les consommations d’énergie des logements construits à partir du 1er janvier 2013, ce qui constitue une véritable révolution technique et un énorme défi à relever pour l’ensemble de la profession. Mais elle ne comporte pas de disposition concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » En conséquence, la question du choix de l’énergie et des solutions pour assurer le chauffage et la production de l’eau chaude sanitaire va revêtir une acuité particulière.

Pourquoi ?

Parce que, jusqu’à présent, les maîtres d’ouvrage disposaient, dans les conditions de la RT 2005, d’une véritable parité de choix (technique et économique) entre les solutions gaz et électricité qui représentaient à elles deux la quasi-totalité de ce qui se réalisait en construction neuve. Et tout le monde y trouvait son compte, professionnels et consommateurs.

Or, comme le souligne Daniel Aubert « cet équilibre apprécié de tous est rompu avec les nouvelles dispositions de la nouvelle réglementation qui a introduit une distorsion entre les différentes énergies. » Ainsi, d’après les récentes informations fournies par les deux organismes certificateurs du Label BBC (Cerqual et Promotélec), près de 80 % des projets labellisés BBC (c’est-à-dire avec des niveaux de performances équivalents à ceux de la RT 2012) sont au gaz.

Cet effet pervers est dénoncé par l’ensemble des professionnels de la maîtrise d’ouvrage et leurs partenaires réunis dans l’association Equilibre des Energies. Ils en appellent donc aux pouvoirs publics. Attention aux conséquences d’une telle situation : équilibre de la balance commerciale, solutions peu adaptées aux nouveaux besoins énergétiques des logements désormais faibles et intermittents, désarroi des professionnels – industriels et installateurs- de la filière électrique, absence de solution économiquement satisfaisante pour les projets situés dans les zones non desservies en gaz, augmentation des émissions de gaz à effet de serre…

Face à ce constat et aux nombreux témoignages de terrain, la maîtrise d’ouvrage et l’ensemble des membres de l’association Equilibre des énergies sollicitent les pouvoirs publics pour participer aux futures discussions sur la transition énergétique et y apporter leur réflexion et leur expérience. Ils espèrent être entendus…

A propos d’Equilibre des Energies

Créée le 21 juin 2011, Equilibre des Energies est une association française indépendante, qui réunit des professionnels du bâtiment, des industriels et installateurs, et des associations de consommateurs pour promouvoir une utilisation rationnelle des énergies dans le bâtiment.

La démarche d’Equilibre des Energies se veut sociétale dans le sens où elle promeut « l’utilisation de l’énergie la plus pertinente pour chaque usage ».

Site web: www.equilibredesenergies.org

A propos de l’Union sociale pour l’habitat

L’Union sociale pour l’habitat représente en France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-mer, quelque 800 organismes Hlm à travers ses cinq fédérations (la Fédération des Offices publics de l’habitat, les Entreprises sociales pour l’Habitat, la Fédération nationale des Sociétés coopératives d’Hlm, l’Union d’économie sociale pour l’accession à la propriété et la Fédération nationale des Associations régionales d’organismes d’habitat social).