L’après-Copenhague est mal parti. Les pays européens se retrouvent le 12 février pour concrétiser les maigres engagements du sommet mondial de décembre dernier.

Après 2009, l’année de l’espoir- finalement douché à Copenhague- 2010 sera-t-elle l’année de l’oubli ? Telle est la crainte réelle qui habite de nombreux spécialistes. Certains Etats seraient en effet bien tentés de se dire : attendons maintenant le sommet de Mexico en décembre 2010 pour relancer le processus planétaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

A la fin du sommet de Copenhague, les pays participants s’étaient engagés à communiquer d’ici le 31 janvier leurs engagements précis pour réduire leurs émissions de GES. Ce sera le premier test de la bonne volonté affichée dans la capitale danoise, qui constitue à ce jour le seul point positif de ce sommet planétaire si (trop ?) médiatisé.

Les pays européens entendent toujours montrer l’exemple mais ils restent divisés sur les objectifs à retenir. L’Union Européenne annoncera au 31 janvier un objectif de réduction de 20 % à l’horizon 2020. Mais certains Etats membres souhaiteraient aller plus loin et monter à 30 %, mais, comme la France, demandent un effort comparable aux autres pays industrialisés

Or, les Etats-Unis ne semblent guère décidés à avancer sur le sujet, certains mettant en avant les effets récessifs sur l’économie que pourrait provoquer l’instauration de nouvelles taxes ou réglementations dans le domaine de l’environnement. Le débat sera au centre des discussions lors de la réunion des dirigeants de l’Union Européenne le 11 février prochain.

Pour l’instant, la préoccupation majeure concerne l’application de la seule mesure concrète annoncée à Copenhague, le lancement d’un « fonds vert » destiné à financer les projets de lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en développement et qui serait doté de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020.

Pour engager le mouvement, le sommet a décidé de créer un financement anticipé (fast start) approchant 30 milliards de dollars de ressources nouvelles et additionnelles sur la période 2010-2012. « Il est temps de passer aux actes. Une année perdue coûterait cher à la planète. », déclarait ainsi récemment le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo.

Sur le terrain national aussi, Jean-Louis Borloo doit mobiliser toute son énergie. Et ce pour sortir de terre le projet de création de la taxe carbone, menacé de mort avant même d’être né, après l’avis défavorable du Conseil Constitutionnel, l’autre « mauvais coup » de décembre 2009 porté à l’environnement.

Il aura fort à faire pour parvenir à un accord sur la nouvelle mouture de la « taxe verte » présentée le 20 janvier.

La concertation prévue avec les ONG environnementales, les syndicats et les élus s’annonce plutôt délicate. Faire participer tous les émetteurs de gaz à effet de serre à l’effort collectif et citoyen sans créer de nouveaux drames sociaux (en creusant des inégalités) et sans peser sur la compétitivité des entreprises. Difficile équation à résoudre en vérité !

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