29 juin 2004

Signez l’appel lancé par Solidarité Irak.

L’étau se resserre autour de la société irakienne

Parce que nous nous sommes opposés à la guerre, il y a un an. Parce que depuis lors, l’Irak vit un cauchemar aggravé, il est hors de question, par notre silence, d’être complices d’un l’écrasement : celui de la gauche irakienne.

« Père sunnite, mère chiite, moi athée, tendance John Lennon » répond Oday Rasheed, un jeune réalisateur, lorsqu’on lui demande son origine ethnique et religieuse. De générations en générations, l’Irak est un pays qui jouit d’une longue tradition d’écriture, de création et de savoir. Il n’est pas ce pays dont on nous dresse le portrait, qui, pour sortir de la barbarie d’une occupation militaire, se précipite avec enthousiasme dans la barbarie d’un régime fondamentaliste.

Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis. Rejeter l’occupation coalisée et son conseil de gouvernement fantoche, surtout sous couvert d’ « anti-impérialisme », n’implique pas le soutien aux forces réactionnaires, nationalistes et religieuses, c’est-à-dire aux pires ennemis de la liberté et de l’égalité. « Après avoir été débarrassé de Saddam, l’Irak doit être débarrassé de ses idées ! », proclame Yanar Mohammed, de l’Organisation pour la liberté des femmes, menacée de mort en raison de son combat contre la charia. Au contraire, les USA favorisent le retour des dirigeants baasistes au gouvernement, dans l’administration et dans l’armée.

Il existe aujourd’hui, en Irak, des organisations de gauche, un mouvement social qui exprime une alternative sociale et féministe, et qui, souverainement, rejette à la fois l’occupation militaire et la réaction nationaliste, ethniciste ou religieuse. Des chômeurs et des chômeuses qui organisent quarante-cinq jours de sit-in devant le bureau de Paul Bremer, représentant civil de la coalition ; des femmes qui appellent à manifester tête nue contre la charia ; des grévistes qui n’hésitent pas à mettre dehors la direction corrompue de leur usine ; des réfugiés qui luttent pour un logement digne, pour le simple droit de vivre ; des ouvriers qui empêchent aux milices d’Al-Sadr’ de s’emparer de leur usine : voilà l’autre visage de l’Irak, celui qu’on nous montre le moins souvent. Chaque jour, des luttes, des grèves et des manifestations expriment le désir radical de vivre et non de survivre. Et face à elles ? les baïonnettes, les milices, les fatwa, la torture…

Au-delà des slogans anti-guerre, il est urgent de développer une solidarité concrète avec le mouvement progressiste, laïque, social et féministe en Irak. Les syndicats, les associations de femmes, de chômeurs, manquent de moyens pour s’organiser efficacement, pour diffuser leurs idées dans le pays et se faire connaître à l’étranger, pour mettre en place les moyens de subsistance les plus élémentaires. Notre solidarité internationaliste peut les aider à distribuer de la nourriture ou des médicaments aux réfugiés, aux sans-toits, aux plus pauvres ; à disposer de locaux, de moyens de communication et de défense ; à organiser leurs luttes et à porter leurs revendications.

L’étau se resserre autour de la société irakienne. Le mouvement social, seul, le brisera !

Vous pouvez signer cet appel et voir les signataires :

http://www.solidariteirak.org/article.php3?id_article=128

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