En 2017, les salariés sont bien décidés à prendre à bras le corps leurs projets de formation. Le compte personnel de formation est désormais bien connu et le passage à l’action plus évident. Et ils n’hésitent pas à faire savoir ce qui leur plaît et ce dont ils ne veulent plus. L’entreprise reste pour autant pour la grande majorité un interlocuteur central. C’est ce que révèle une enquête Demos sur « La formation chez les salariés en 2016 ».

Une vraie soif de formation

Qu’on se le dise, les salariés sont volontaires pour se former. À 62 %, ils ont réalisé en 2016 une formation organisée par l’entreprise à leur demande. Ils sont seulement 8 % à indiquer qu’elle leur a été imposée. 80 % considèrent que l’accès à la formation est plutôt facile dans leur entreprise. Pour 56 %, la formation demandée est réalisée dans l’année et 70 % ont suivi une formation dans l’année écoulée. Leur motivation ? Se maintenir à niveau (pour 80 %) et garantir son employabilité (45 %).

L’entreprise reste l’interlocuteur principal

Si les salariés sont plus autonomes, leurs attentes vis-à-vis de l’entreprise restent importantes. À 85 %, c’est auprès d’elle qu’ils se renseignent sur la formation. Ils sont seulement 2,5 % à s’adresser à un conseiller en évolution professionnelle ou un service équivalent.

Le manager et le service après-vente de la formation

Quelle est la place de la formation dans la relation avec son manager ? Pour 87 % c’est un sujet d’échange lors de l’entretien professionnel. La question des besoins de formation immédiats est au centre. La mise en perspective l’est moins. Pour seulement 13 %, l’historique de formation est abordé. Et constat parallèle : pour 45 %, il n’y a eu de suivi réalisé après la formation ni avec le manager ni avec le service RH /formation.

S’informer à l’extérieur de l’entreprise fait son chemin

La prise d’autonomie ne devrait pas s’arrêter. Ils sont 16 % à projeter de solliciter un conseil en évolution professionnel en 2017. Pas si mal pour une offre de service qui a moins de deux ans. 85 % savent ce qu’est le compte personnel de formation et 44 % en ont entendu parler par une source extérieure à l’entreprise (presse, réseaux sociaux, amis…).

Passer à l’action avec son compte personnel de formation

46 % des répondants ont déjà ouvert leur CPF sur le site officiel : 18 % ont déjà formulé par ce biais une demande de formation en 2016 ou s’apprêtent à le faire en 2017. 46 % envisagent de suivre un cycle certifiant ou diplômant dans les 5 ans à venir, mais le circuit de financement n’est pas encore évident pour tous. Pour faire la demande de CPF, seulement 22 % ont déjà ou vont prendre contact avec l’Opca. Ce nouveau réflexe n’est pas encore entièrement bien ancré.

L’idéal ? Un mix entre présentiel et e-learning

Si l’e-learning s’est fait sa place (76 % se disent prêts à y participer) dans le paysage formation, ce n’est pas en opposition, mais en complémentarité avec le présentiel (55 % le souhaitent). Ils étaient 52 % à le souhaiter en 2015 et 43 % en 2014. La formation « en live » n’est en rien remise au placard. C’est un mix entre les deux modalités, le blended learning, qui se dessine, avec déjà 25 % de convaincus.

Qui a répondu à l’enquête?

839 salariés
62 % des répondants sont des femmes et 39 % des hommes.
60 % ont le statut-cadre.
57 % travaillent dans des entreprises de plus de 750 salariés.
65 % sont dans la tranche d’âge 35 à 55 ans.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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