La parité homme/femme au travail est plus que jamais un sujet d’actualité et l’approche de la journée de la femme replace le sujet au centre des débats. Contrairement aux entreprises dites traditionnelles, il apparait que le modèle coopératif se distingue sur ce sujet. 25% des Scop sont dirigées par des femmes, un chiffre supérieur de 7 points aux entreprises classiques en France (source Insee). Les femmes adhérent pleinement aux valeurs de ce modèle démocratique, trouvent leur place dans ces structures et accèdent plus facilement aux hautes responsabilités.

Si la part des femmes dirigeantes est largement majoritaire dans les TPE (moins de 9 salariés), avec un taux de 26 %, elles représentent près d’un quart des dirigeants des sociétés de 50 à 249 salariés – un score qui chute à 7 % pour les entreprises de taille supérieure.

A l’instar de l’économie classique, les instances dirigeantes des Scop sont particulièrement féminines dans les secteurs de l’éducation/santé/action sociale (50 %*), ainsi que des commerces et des services, où la part des femmes pèse respectivement 41 % et 31 % parmi les membres des instances dirigeantes et d’administration des entreprises de ces secteurs.

Plus surprenant, les femmes se distinguent dans des secteurs traditionnellement masculins, comme l’énergie/environnement (54 % de femmes parmi les membres des instances dirigeantes et d’administration), l’industrie (22 %), la construction (11 %) ou encore le transport (10 %).

Plus féminisé, le milieu de l’économie sociale et solidaire constitue à cet égard un intéressant observatoire. Les femmes y trouvent des valeurs qui leur correspondent, notamment le mode de management, plus participatif, qui dépasse les échelons hiérarchiques stricto sensu, et qui se situe à l’opposé d’un modèle plus directif, voire « déshumanisé », que nombre d’entre elles ont déserté. Avec un mode de gouvernance démocratique, la Scop bouscule les conventions et rétablit davantage de parité homme/femme au travail.

Colette Bellet, le parcours atypique d’une femme engagée

Dirigée par Colette Bellet, la Scop ADREP, spécialiste de la formation professionnelle, regroupe et mutualise depuis plus de 30 ans afin de proposer toujours plus de services aux bassins de l’emploi en région. Au-delà de sa mission de dirigeante, cette femme dynamique fait également partie du Conseil d’Administration de l’Union régionale des SCOP Paca et travaille sur les questions de parité homme-femme au sein du mouvement Scop.

Première femme à présider la Direction Générale de la structure, Colette Bellet a été élue à la tête de cette Scop, qui compte une soixantaine de sociétaires, en 2012 et a accédé au poste de PDG en 2014. L’entreprise, fondée en 1982 sous forme d’association, a vu le jour dans sa forme actuelle de Scop au cours de l’année 2000. « Avant même de devenir une Scop, l’ADREP fonctionnait déjà comme telle. Avec un engagement fort de l’ensemble des salariés dans le développement de la structure, le statut Scop était plus représentatif de notre fonctionnement » explique Colette Bellet, PDG de la SCOP.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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ECONOMIE, GENERATION

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