Le numérique amène avec lui des changements de taille qui nécessitent des adaptations pour tous les utilisateurs. Tous les domaines sont concernés : l’école, la circulation, le travail, l’information, la santé ou encore la médecine. Mais est-il possible de faire de lui un vecteur d’humanisme pour donner aux régions l’avenir qu’elles méritent ? En proposant le concept d’un numérique comme outil solidaire régional, et non d’un numérique du chacun pour soi, c’est l’avenir de l’entité région qui se joue et, par la même occasion, qui peut faire germer l’idée d’un numérique citoyen de proximité.

De « datacenter » à « opendatas »

Outil indispensable au stockage de données, le « datacenter » est un enjeu fondamental au développement du numérique. Fonctionnant en autonomie, le « datacenter », centre de données numériques, est déshumanisé. Les données, fabriquées « industriellement » sont consommables directement, parfois jusqu’à l’indigestion. Humanisée, la donnée « artisanale », purgée par un traitement montant la garde, devient quant à elle un dispositif tout à fait fiable. Cette réalisation nous est annoncée comme devant être le premier maillon d’un ensemble à mettre sur orbite, solidairement, dans les prochaines années.

Ainsi, l’objectif est de séquencer un ensemble de régions qui pourraient s’interconnecter en véritables « opendatas » afin de gérer et d’échanger un ensemble de données locales, nationales et internationales. Lors des débats entre spécialistes du sujet, l’accent a été mis sur la qualité de l’outil. L’urgence de cet investissement répond à des priorités indispensables au développement, notamment, celles des départements avec une forte accélération envisagée du côté de l’emploi. En effet, en décortiquant les habitudes et les demandes politiques, démocratiques, touristiques, commerciales, médicales, scolaires, des emplois trouveront leur place dans de nouveaux métiers qui viendront se greffer sur ces « datacenters ».

Le numérique, vecteur d’avenir pour les régions

Ces « Datacenters » innovants, aidés par l’Etat et notamment par le Ministère chargé du numérique, traduisent une volonté affirmée d’équiper un secteur du numérique en plein développement. Si le développement économique est l’arbre qui cache la forêt, derrière poussent des ambitions de proximité, en inventant une autre ère énergétique et économique.

Il est urgent que les collectivités locales se posent la question de savoir ce qu’elles vont faire du numérique. Leur travail est d’interroger les secteurs d’activités qui nourrissent leurs terroirs. Les syndicats, les patrons, les élus dans les cantons ruraux et les autres, les villes, la formation ou encore les sites touristiques : tous les secteurs d’activités sociales et structurelles sont concernés. C’est l’expression de la démocratie que de faire valoir ses droits à disposer des choses. Et surtout de savoir ce que les habitants d’une zone désirent en faire, comment l’exploiter.

Dès lors une question brûle les lèvres : et si l’action locale se mettait à changer le monde ? L’électricité apporta la lumière, le numérique fournira-t-il la lumière en faisant naitre de nouveaux espoirs à l’expansion démocratique ?

*Extrait du livre « Le Numérique t’en souvient-il ? »
de Président du Groupe Resadia

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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CITOYENNETE, Le Magazine

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