Les Parisiens sont à la fois nostalgiques et modernistes. Ils attendent de leur ville que, tout en conservant son côté clocher, elle bouillonne de possibilités, d’activités et d’innovations.

Lorsqu’on interroge les parisiens sur la ville idéale à leurs yeux, la beauté architecturale et visuelle vient en premier. C’est ce que révèle une étude HappyCurious pour Mastercard (mars 2015) portant sur 800 Parisiens s’étant déplacé au moins 4 fois dans l’année dans plusieurs villes du monde. Mais les Parisiens attendent aussi de leur ville que, tout en conservant son côté clocher, elle bouillonne de possibilités et d’activités. Selon cette enquête, Paris n’est pas la ville de tous les possibles, elle reste classique : culinaire et culturelle. Qu’il s’agisse de la mode, de la peinture, du divertissement, il y a moins d’extravagance à Paris qu’à New York où le monde de l’art règne et qu’à Londres et où le shopping domine. New York fait envie aux parisiens pour sa vie nocturne. 36% d’entre eux seraient prêts à quitter Paris pour s’y installer. L’afterwork est londonien dès la sortie des bureaux. Les pubs et les bar clubs sont pleins à craquer. A part le BHV et les Galeries La Fayette qui ont une vraie histoire, les parisiens préfèrent les commerces de proximité et les petites boutiques qu’il faut dénicher dans les quartiers improbables. Les villes “tremplins” où on peut se lancer, s’accomplir professionnellement, réaliser ses projets, sont New York ou Londres. Plus motivant pour trouver des opportunités. Mais le rêve anglais ou américain peut devenir le rêve brisé des wanna be.

Pour autant, pas question de parler de déclinisme à Paris. Le prétendu immobilisme en matière de nouveauté de Paris n’est évoqué de manière caricaturale qu’en comparaison avec Londres, l’éternelle rivale, forte de sa cite financière et de ses centres commerciaux. Deux atouts que les Parisiens n’aiment pas. Selon Happycurious pour MasterCard, la ville idéale serait une sorte de mixte ville-campagne, verte, belle et cultivée, ordonnée et fouillis à la fois, la mer pas loin, où l’on pourrait tous être artistes et gastronomes. Une ville de bien être et d’art de vivre, composée de villages, avec des marchés et des terrasses de café. Bonne nouvelle ! Paris serait la capitale du monde qui s’en rapprocherait le plus, avant Rome et New York.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

Catégorie(s)

VILLE & URBANISME

Etiquette(s)