Pierre Guilhaume est coordinateur du Pacte civique

Les associations qui ont lancé le Pacte civique en 2011 se sont rassemblées autour d’une intuition fondatrice : nous ne pouvons plus limiter notre ambition à constater et dénoncer les dégâts du présent ; nous devons aborder de manière nouvelle et inédite la question de la transformation de nos societies .

Comment ? Pour ne pas lasser nos fidèles sympathisants, nous éviterons de réciter ici nos « fondamentaux » et inviterons le lecteur curieux à prendre connaissance de quelques textes fondateurs, et en particulier, des plus récents. Il y constatera que la démarche que nous proposons est à la fois difficile et exigeante.

Difficile, car elle ne repose sur aucune pensée toute faite, aucune explication globale apportant réponse à tout ; elle accepte la complexité et son lot d’interactions multiples, entre science, évolution technique, économie, société, pouvoir politique, culture, pensée et spiritualité.

Exigeante, car elle se fonde sur l’engagement, d’abord personnel, puis collectif et enfin politique. Elle ne se contente pas de dénoncer et de revendiquer, mais invite à analyser, à délibérer, à rechercher des solutions, dont nous savons pertinemment qu’elles ne seront jamais le fruit d’une construction solitaire, si brillante soit-elle, mais de compromis intelligents entre visions et intérêts différents.

« Proposer une démarche à la fois difficile et exigeante ? Une folie ! Invendable, par les temps qui courent ! Bonne remarque ! Effectivement, ceci explique, pour une bonne part, la modestie de l’audience que nous avons acquise pendant la phase 1 (2011-2014) de notre activité. »

Fallait-il en rester là ? Les multiples investigations que nous avons menées au dernier trimestre 2014
nous ont montré que non ! Nous sommes peu visibles, mais présents : les citoyens, les organisations qui nous entourent, semblent pousser chacun sa charrue dans son propre sillon, opiniâtrement, sans trop regarder où tout cela mène. Mais quand survient l’occasion de lever un peu les yeux, combien d’entre eux nous avouent – dans le creux de l’oreille – que notre vision globale est indispensable, comme l’est notre injonction de changer de regard et de comportement, vis-à-vis de nos « adversaires » comme de nos « amis » associatifs, syndicaux ou politiques, comme l’est aussi la priorité que nous accordons à l’amélioration de la qualité démocratique, dans tous les lieux où cohabitent des femmes et des hommes.

Ce constat – celui de l’utilité réelle du Pacte civique – ne fait que se renforcer aujourd’hui : nous sommes sollicités par des organisations aussi diverses que variées, pour présenter notre mouvement, faire réfléchir, aider au discernement, animer des débats
« éthiques », dégager des perspectives.

Comment ferons-nous face, dans les mois et les années à venir, à ce besoin profond, qui nous assaille, d’une autre manière d’envisager la transformation sociale, culturelle et écologique ? Angoisse ! Nos forces d’action, de réflexion, de communication, et nos moyens financiers sont notoirement insuffisants. Il y a urgence ! Nous avons besoin de vous, non seulement de votre soutien financier, mais aussi de votre participation à cette œuvre collective difficile, exigeante, mais combien passionnante !

Faire connaître et apprécier notre démarche, communiquer notre joie d’agir, apporter des réponses simples à la question toute bête, mais combien légitime : « le Pacte civique, il fait quoi ? », telles sont les ambitions de ce « bulletin »,à diffuser très largement, qui rendra compte tous les trimestres de nos activités, de nos réflexions, mais aussi de nos doutes et de nos espoirs.

Bonne lecture !