Souvenez-vous: il y a 20 ans, en juillet 1995, les forces nationalistes serbes de Bosnie du général Ratko Mladic envahissent Srebrenica, alors sous la protection de l’ONU. Faiblement armés et peu nombreux, les Casques bleus néerlandais n’avaient pas résisté. Ils étaient réfugiés dans une base avec environ 5000 musulmans des villages environnants, principalement des femmes. S’ensuit le plus grand massacre en Europe depuis la 2ème guerre mondiale.

Il ne faudra pas rater le film de Nedim Loncarevic « Les voix de Srebrenica »
le samedi 13 juin à 15h20 sur France 3. Il raconte à travers des témoignages poignants la faillite de l’ONU à protéger des populations en danger.

Le massacre de Srebrenica qui s’est déroulé à quelques mois de la fin de la guerre en Bosnie a vu en quelques jours près de 8000 civils bosniaques tués dans cette enclave située dans l’est de la Bosnie. L’instigateur de ce massacre, le général Ratko Mladic est actuellement jugé par le tribunal de La Haye. D’autres exécutants Vujadin Popovic, lieutenant-colonel au sein de l’armée des Serbes de Bosnie, et l’ancien colonel Ljubisa Beara ont été reconnus coupables et condamnés par les juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la peine de prison à vie. Un procès en demie-teinte. La responsable d’une association qui rassemble les mères de victimes du massacre Munira Subasic déplore que, lors de la lecture du jugement, il n’ait pas été mentionné le mot de ‘génocide’. Pourtant, selon Munira Subasic, parmi les responsables se trouvent des hommes “responsable du meurtre d’enfants et de vieillards, du meurtre et de viol de femmes”. Mais ajoute-t-elle, “les juges ne se sont penchés que sur les meurtres d’hommes en âge de se battre”.

Depuis peu, le Royaume-Uni prépare un projet de résolution onusienne pour marquer le 20e anniversaire du massacre de Srebrenica et se pencher sur l’échec des Nations unies qui furent incapables d’éviter ce génocide, a indiqué mardi un représentant britannique auprès de l’ONU.

Près de 8000 hommes et garçons musulmans ont été tués dans l’enclave de Srebrenica, peu avant la fin de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-1995). Il s’agit de la pire tuerie en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, un massacre qualifié de génocide par la justice internationale.

Le Royaume-Uni dirige la rédaction d’une résolution du Conseil de sécurité, dont «le contenu exact est toujours en discussions avec les partenaires, mais il est prévu qu’elle rende hommage aux victimes du génocide et aux personnes de tous bords qui ont souffert durant la guerre», a expliqué un porte-parole de la mission britannique auprès des Nations unies.

«C’est aussi une occasion pour la communauté internationale de se pencher sur les leçons à tirer de l’un des plus sombres moments de l’histoire onusienne et de réaffirmer notre détermination à empêcher les génocides, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre», poursuit-il.

Le projet de résolution devrait être soumis au vote durant la première semaine de juillet, en amont des commémorations organisées par la Bosnie au mémorial de Srebrenica le 11 juillet.

Ratko Mladic doit répondre devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de 11 charges de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés pendant la guerre de Bosnie, qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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