Les contrats d’apprentissage et les stages représentent un avantage pour aider les jeunes à décrocher un bon emploi.

Selon la dernière «Revue trimestrielle sur l’emploi et la situation sociale » de la Commission européenne, les contrats temporaires peuvent être pour les jeunes un bon moyen d’entrer dans la vie active, surtout si ces contrats vont de pair avec des études ou une formation. En revanche, quand des contrats courts sont imposés à de jeunes travailleurs intérimaires, ces derniers risquent de se retrouver condamnés à des conditions de travail précaires.
Selon le commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, László Andor: « la crise de l’euro a provoqué une “récession à double creux” aux effets sociaux dévastateurs, notamment pour les pays situés à la périphérie de l’Union et pour la jeune génération. Nos dernières analyses ont cependant confirmé les avantages des contrats d’apprentissage et des stages pour aider les jeunes à décrocher un bon emploi. Il est d’autant plus essentiel que tous les États membres appliquent la “garantie pour la jeunesse” d’ici à la fin de 2013.»

Dans les États membres où le taux d’emploi des jeunes est resté stable ou n’a connu qu’une légère baisse (à l’instar de l’Allemagne et de l’Autriche), la plupart des contrats temporaires proposés à de jeunes travailleurs sont couplés à des études ou à une formation, ce qui témoigne de la force des systèmes d’apprentissage en vigueur dans ces pays. Ces contrats en alternance sont généralement plus longs et débouchent bien souvent sur un contrat à durée indéterminée. À l’inverse, dans les pays où le taux d’emploi des jeunes a fortement reculé (comme en Espagne et en Pologne), la plupart des jeunes intérimaires engagés pour de courtes périodes se sont vus imposer de tels contrats – d’une durée, qui plus est, moindre. Cet état de fait traduit une véritable segmentation du marché de l’emploi, en vertu de laquelle les travailleurs les plus chevronnés bénéficient d’une très grande protection, tandis que les nouveaux arrivants sont soit au chômage, soit titulaires de contrats temporaires de courte durée.

L’Europe encourage vivement les États membres à mettre en place sans délai la «garantie pour la jeunesse», dispositif proposé par elle en décembre 2012 dans le cadre du train de mesures pour l’emploi des jeunes. Au titre de ce dispositif, les jeunes de moins de vingt-cinq ans qui ne parviennent pas à trouver un emploi convenable se verraient proposer une offre d’emploi, de formation ou d’enseignement de qualité dans les quatre mois suivant leur sortie du système scolaire ou la perte de leur emploi.

Bruxelles vient aussi de lancer une initiative: l’«Alliance européenne pour l’apprentissage». Il s’agit de réunir toutes les parties prenantes – pouvoirs publics, entreprises et partenaires sociaux, chercheurs et professionnels de l’enseignement et de la formation professionnels et représentants des jeunes. Cette initiative permettra de regrouper dans un même cadre les actions existantes, de faire valoir les avantages de systèmes d’apprentissage bien conçus et de proposer des moyens d’en mettre en place.

Dans les recommandations par pays pour 2013 qu’elle a formulées le 29 mai la Commission a conseillé à seize États membres de s’atteler à la réforme de leur système d’enseignement et de formation professionnels en veillant à donner plus d’importance à la formation en entreprise. Elle a également recommandé à sept États membres (Espagne, France, Italie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, et Slovénie) de prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre la segmentation du marché de l’emploi.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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