Est-il normal que l’Etat donne sa garantie à 9.000 traders pour qu’ils continuent à spéculer sans risque avec des revenus scandaleux alors que 60 millions de Français se serrent la ceinture ? C’est la question que posait un député mardi soir lors de la réunion organisée par le collectif à l’Assemblée Nationale à la veille de l’arrivée de la loi bancaire en Commission des finances et à une semaine de son arrivée devant les députés en première lecture.

Est-ce normal ? Non. C’est totalement scandaleux. Et Michel Rocard affirmait en conclusion : « je suis arrivé à cette réunion dans une logique d’amendement de la loi mais vu tout ce que nous ont dit les experts depuis 2 heures, je pense plus que jamais qu’il faut obtenir une vraie séparation des activités de dépôt et des activités de banque d’affaires. Tenez bon les gars ! »

Toute la presse est d’accord pour dire que, sur les questions essentielles qui sont 1) lutter contre la spéculation et 2) protéger l’épargne des citoyens et les finances publiques, ce projet est nul : « La réforme Volvic, toute en douceur » (La Tribune), « Les banques françaises peuvent (presque) souffler » (Les Echos), « Les banquiers avouent qu’ils sont épargnés » (Libération), « Le projet de réforme fait sourire tout le monde dans les salles de marché » (Capital) « C’est comme si la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat avait été rédigée par les évêques ! » (Libération). « Les banquiers ne s’en cachent pas : cette loi ne les inquiète pas le moins du monde. » (Le Monde de ce jeudi).

Quand AIG est tombé à cause d’une de ses micro-filiales, il a fallu qu’Obama mette sur la table 130.000.000.000 de dollars pour éviter un effondrement de toute l’économie américaine. Que se passerait-il en France si Hollande devait faire pareil l’an prochain parce qu’une de nos grandes banques sera à eux doigts du KO ? En Angleterre, le gouvernement vient d’annoncer qu’il voulait « électrifier les parois entre les banques de dépôt et les banques d’affaires. » Les socialistes français peuvent-ils se permettre de voter une réforme nettement moins ambitieuse que celle que préparent les conservateurs anglais ?

Plus de 25 000 personnes et une dizaine de réseaux ont déjà rejoint l’appel pour une vraie séparation des banques sur le site www.monadversairecestlafinance.fr.

Notre objectif est d’atteindre 50.000 signatures et de les déposer à l’Assemblée en organisant un nouveau débat contradictoire. Une quarantaine de députés sont déjà d’accord pour voter les amendements que nous avons proposés. Il faut intensifier notre action.