Place Publique

APPEL : Mobiliser ou réquisitionner 100 000 logements vacants. C’est la loi, c’est un droit, c’est urgent !
150 000 : Le nombre de sans logis ne cesse d’augmenter, à mesure que la crise du logement se durcit, les expulsions se poursuivent, les dispositifs d’hébergement d’urgence s’engorgent et montrent leur limite.

Désormais des femmes, des enfants, des mineurs, des handicapés, des vieillards, des jeunes, des réfugiés, des sinistrés … vivent dans la rue, dans des abris de fortune, alternant parfois avec des hébergements temporaires et éloignés. Les filets de la protection sociale se relâchent dangereusement, remplacés trop souvent par ceux de la répression.

48 ans est l’âge de décès moyen des sans abris dans notre pays. 80 ans est l’espérance de vie moyenne de la population. Plus de 200 sans abris sont morts, depuis le début de l’année, et la grande majorité dans la rue . Etre mis et laissé dans la rue est donc une condamnation à la peine capitale doublée d’une lente et cruelle descente aux enfers : on perd son emploi, sa famille, ses amis, le respect d’autrui et de soit, sa santé. La déchéance morale précède la déchéance physique, et une lente agonie … Tout le monde l’a compris parmi ceux qui consacrent l’essentiel de leur revenu au loyer ou à leur traite : être mis à la rue c’est le début d’une torture sociale, de laquelle on ne sort pas indemne.

Nous avons aboli la peine de mort en 1981, il faut abolir ce châtiment, définitivement ! Non seulement c’est un devoir moral, mais c’est aussi la loi : Le Conseil d’État l’a rappelé en février dernier, la “violation du Droit à l’hébergement”, est “une atteinte à la dignité humaine”.

La mise en œuvre de la Loi sur le Droit Au logement Opposable – loi DALO – est aussi bafouée. Le nombre de ménages reconnus prioritaires en attente de leur relogement par l’État est en hausse constante, et touche 50 000 ménages. Là encore il s’agit de personnes et de ménages vulnérables, contraints de vivre dans des taudis, sous la menace d’une expulsion ou d’une fin d’hébergement, et donc du pire.

Dès lors, l’État au plus haut niveau doit mettre en œuvre les moyens de sortir de cette crise, avant qu’elle ne se transforme en désastre humanitaire et politique. Il n’est pas acceptable que l’on nous resserve au plus fort de l‘hiver l’ouverture de gymnases et autres stations de métro, d’igloos …

Jamais notre pays n’a compté autant de logements vacants : 2,39 millions en 2011 selon l’INSEE . Il y a pléthore de locaux et logements désaffectés appartenant à l’État, à des entreprises, à des HLM… Récemment l’assemblée nationale a adopté deux amendements facilitant la mise en œuvre de la loi de réquisition. Encore une loi à appliquer !

Mobiliser ou réquisitionner temporairement et à faible coût 100 000 logements vacants, c’est sortir de la rue et de la grande précarité 300 000 personnes, de quoi nous redonner espoir et confiance .

Avec les mouvements sociaux du logement, nous demandons au Président et au Premier Ministre de donner l’impulsion nécessaire à cette entreprise, en urgence, il n’y a plus de temps à perdre !

Pour demander le lancement en urgence d’un plan de mobilisation/réquisition de 100 000 logements vacants, les sans logis, les prioritaires DALO et les mal logés, après une marche des réquisitions, se rendront au Ministère du logement. Ils déposeront des demandes de réquisitions, et rappelleront à Cécile Duflot la nécessité de mobiliser ou réquisitionner en urgence, 100 000 logements vacants, appartenant à l’état, aux HLM, aux sociétés et aux riches particuliers, afin de loger 300 000 personnes.

Les sans logis sont prêts à passer la nuit et plus si nécessaire, pour avoir enfin une réponse sur la mobilisation urgente des logements vacants, car ils n’ont jamais été aussi nombreux dans notre pays, et le respect des lois en faveur des sans logis et des mal logés de notre pays, sans cesse bafouées (Loi DALO, Droit à l’hébergement jusqu’au relogement, Loi de Réquisition …).

Le Professeur Albert JACQUARD, Mgr GAILLOT, Josiane BALASKO … participeront à cette initiative, ainsi que des artistes et des musiciens. La plate forme logement des mouvements sociaux qui réuni 25 associations et syndicats soutiendra cette initiative. WOSNIAK met ses dessins sur les sans abris à disposition du DAL et de cette mobilisation.