L’Organisation de coopération et de développement économique lance sa Stratégie sur les compétences pour stimuler la croissance et la création d’emplois.

Il est aujourd’hui fondamental de stimuler l’investissement dans l’éducation, les compétences et la formation afin d’assurer pour l’avenir une croissance solide, durable et partagée. C’est ce qu’explique l’OCDE dans sa « Stratégie sur les compétences ».
Cette nouvelle initiative de grande ampleur a pour objectif d’aider les pouvoirs publics à mettre en place une économie résiliente, à stimuler l’emploi et à renforcer la cohésion sociale.

La Stratégie sur les compétences, qui sera examinée par les ministres lors de la Réunion ministérielle qui se tient à Paris cette semaine, reconnaît qu’en raison des pressions qui pèsent sur les finances publiques, les gouvernements font face à des décisions difficiles sur le plan budgétaire. Toutefois, les dépenses dans l’éducation et les compétences doivent être considérées comme un investissement pour l’avenir et doivent être à ce titre prioritaires.

Le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, a déclaré : « Les compétences sont devenues la monnaie d’échange mondiale des économies du 21e siècle. Elles transforment la vie des individus et sont le moteur des économies. Les pouvoirs publics doivent améliorer l’efficacité de leurs investissements dans l’éducation et dans les compétences dont les individus auront besoin pour s’adapter à l’environnement professionnel de demain. Ils doivent organiser un déploiement plus stratégique de leur vivier de compétences afin que ces investissements se traduisent en des emplois meilleurs et une vie meilleure pour tous les citoyens. La réalisation de cet objectif est du ressort de l’ensemble des acteurs ; les employeurs et les syndicats ont un rôle essentiel à jouer ».

Aujourd’hui, dans les pays de l’OCDE, un jeune sur cinq finit sa scolarité sans être allé au bout du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans de nombreux pays, un tiers des adultes ne possèdent pas le niveau minimum de compétences élémentaires nécessaires pour poursuivre leur formation et trouver un emploi de qualité.

Pour la société et l’économie, les coûts de ces défaillances sont considérables : l’analyse menée par l’OCDE révèle que les individus peu qualifiés ont beaucoup plus de risques d’être au chômage, de vivre dans la pauvreté et de dépendre des prestations sociales.

Les recommandations formulées dans la Stratégie sont adaptées aux besoins de chaque pays. L’objectif prioritaire à court terme, pour la plupart des pays, doit être d’aider les jeunes à acquérir les compétences nécessaires sur le marché du travail.

La crise économique a frappé en particulier les jeunes et les individus peu qualifiés. La plupart des pays de l’OCDE affichent un taux de chômage des jeunes à deux chiffres, qui est deux à trois fois supérieur à celui des adultes.

Or, en dépit du taux de chômage élevé, le manque de travailleurs qualifiés entraine des difficultés pour pourvoir de nombreux postes. Même au plus fort de la crise, plus de 40 % des employeurs en Australie, aux États-Unis, au Japon et au Mexique déclaraient rencontrer des difficultés pour embaucher les individus possédant les compétences appropriées.

La Stratégie de l’OCDE sur les compétences fournit aux pays un cadre leur permettant d’analyser leurs forces et leurs faiblesses, et formule des recommandations sur les moyens à mettre en œuvre pour développer les compétences des jeunes et des adultes.

Les pays doivent ainsi notamment :

• améliorer la qualité des résultats de l’apprentissage en mettant l’accent sur un apprentissage ciblé sur les compétences et non plus sur les qualifications ;
• associer plus étroitement les employeurs et les syndicats à l’élaboration et à la fourniture des programmes d’enseignement et de formation ;
• inciter les adultes à investir dans la poursuite de leur formation, en particulier dans les petites et moyennes entreprises. Ils doivent envisager de mettre en place des dispositifs de prélèvements ciblés sur certains secteurs ou régions, visant à accroître les cotisations des employeurs à la formation ;
• faciliter la mobilité interne et transfrontalière des travailleurs qualifiés ;
• ajuster leurs régimes fiscaux et leurs systèmes de prestations sociales de manière à rendre le travail rentable sur le plan économique ;
• aider les employeurs à utiliser plus efficacement les compétences de leurs employés ;
• aider les économies locales à progresser le long de la chaîne de valeur, à promouvoir l’entrepreneuriat et à stimuler la création d’emplois plus qualifiés.

Afin d’aider les pays à se faire une idée plus précise des compétences de leur main-d’œuvre et à se situer au niveau international, l’OCDE a entrepris l’étude mondiale la plus complète jamais menée sur les compétences des adultes. La première Enquête de l’OCDE sur les compétences des adultes permettra d’évaluer les compétences de plus de 5 000 personnes de 16 à 65 ans dans chacun des 26 pays participants. Ses premiers résultats seront publiés en octobre 2013 dans la publication intitulée Perspectives de l’OCDE sur les compétences.

L’OCDE a par ailleurs conçu un portail en ligne interactif, http://skills.oecd.org, avec l’aide de la Fondation Pearson. Ce portail contient plus de 20 visualisations de données interactives sur le développement, l’offre et l’utilisation des compétences, ainsi que des données et des analyses sur 40 pays et des liens vers les travaux menés par l’Organisation dans le domaine des compétences.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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