AFP. Publié le 10/12/2011 à 22:57

L’ancienne porte-parole du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Florence Hartmann, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt du tribunal pour outrage à la cour, s’est vu remettre samedi à Zagreb un prix pour la défense des droits de l’Homme.

L’ancienne porte-parole du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Florence Hartmann, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt du tribunal pour outrage à la cour, s’est vu remettre samedi à Zagreb un prix pour la défense des droits de l’Homme.

« C’est la journée (internationale) des droits de l’Homme et je ne pouvais par conséquent qu’accepter de venir (en Croatie) en raison d’un mandat d’arrêt illégal », a déclaré Mme Hartmann citée par l’agence de presse croate Hina.

Le prix a été remis à Mme Hartmann par la branche croate du Comité Helsinki des droits de l’Homme.

« Les petits pas conduisent à la justice », a ajouté Mme Hartmann, citée par Hina.

Florence Hartmann a « toujours été là où c’était le plus dangereux et le plus difficile… écrivant de façon objective sur la guerre et s’efforçant de ne pas prendre partie. Elle était du côté de la vérité », a déclaré dans un communiqué le bureau croate du Comité Helsinki des droits de l’Homme.

Mme Hartmann a « conservé son impartialité » en tant que porte-parole du TPIY, a-t-il estimé.

Journaliste du quotidien français Le Monde en poste à Belgrade, Mme Hartmann a ensuite été la porte-parole du procureur du TPIY, Carla del Ponte, de 2000 à 2006.

Florence Hartmann est arrivée à Zagreb vendredi. Le ministère croate de l’Intérieur a indiqué qu’aucun mandat d’arrêt ne lui avait été notifié.

Mme Hartmann doit quitter la Croatie dimanche.

Le TPIY a émis en octobre un mandat d’arrêt contre Mme Hartmann car elle a refusé de payer une amende de 7.000 euros à laquelle elle avait été condamnée en 2009.

Le Tribunal a transformé cette amende en une peine de sept jours de prison et a demandé aux autorités françaises d’arrêter et de transférer Mme Hartmann à La Haye.

Dans son livre « Paix et Châtiment » publié en 2007, la journaliste mentionnait deux décisions confidentielles rendues par la cour d’appel du TPIY dans le cadre du procès de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic, qui auraient permis, selon elle, de prouver l’implication de l’Etat serbe dans le massacre de Srebrenica (Bosnie) en 1995.