Epanouissement, mobilité, accès aux responsabilités… Les bénévoles engagés dans le mouvement associatif expriment des attentes fortes et précises en matière de formation.

La question de l’accueil et la formation des bénévoles se pose de manière aigue au sein du tissu associatif. C’est ce que révèle la dernière étude menée par France Bénévolat, Recherches & Solidarités et ADEMA (Association pour le Développement du Management Associatif). Cette enquête permet de mieux cerner les enjeux du CDVA, dispositif public d’accompagnement et de financement, qui devrait prochainement se transformer.

En 2008, un cinquième des structures ne ressentaient pas la nécessité d’actionner des politiques et de mettre en œuvre des dispositifs dédiés. En 2011, elles ne sont plus que 11% dans cet état d’esprit. Elles sont 40% à désigner la formation comme une priorité et autant à avoir lancé une démarche de formation (avec ressources et financement associés).
Le sujet fait consensus : si 70% des dirigeants affirment que leurs bénévoles sont volontaires, 80% de ces derniers jugent que la formation est nécessaire.

De manière générale, près d’un cinquième des responsables d’association jugent insuffisant le savoir-faire des bénévoles. Les compétences manquantes sont assez précisément identifiées : montage de projet et recherches de financements, événementiel et communication, réglementation, projet associatif.
La formation est en outre envisagée comme un levier de renouvellement et de renforcement des équipes dirigeantes.

Un quart des associations bénéficient d’aides à la formation

La part des associations bénéficiaires d’aides à la formation des bénévoles et en hausse : 25% en 2011, contre 15% en 2008. «Une avancée encourageante dans la mesure où les dispositifs sont encore méconnus par plus de la moitié des responsables, et qu’ils sont près de 40% à souhaiter des informations sur le sujet», précisent les auteurs de l’étude. A cet égard, plus les structures sont petites, moins elles sont informées, moins elles disposent de moyens. Et moins elles sont nombreuses à avoir entamé des démarches.

Les enquêtes antérieures à 2011 ont montré que près de 30% des bénévoles connaissent l’existence d’aides financières dédiées à leur formation. Ils sont d’ailleurs15% à dire en avoir bénéficié :16% parmi les 18-25 ans, seulement 8% parmi les 25-40 ans, 13% chez les 40-55 ans, et 27% pour les plus de 65 ans. En outre, 31% des bénévoles connaissent très bien le dispositif destiné à valoriser leur expérience d’engagement (loi de 2002), et 7% d’entre eux ont déjà engagé une démarche dans ce sens (8% chez les hommes, 5% chez les femmes).

Le savoir-faire, moteur de la satisfaction

Parmi les bénévoles interrogés en 2011, 60% indiquent avoir suivi une formation (44% depuis moins de 2 ans). Avec un taux de satisfaction de 94% de : 66% se déclarant totalement satisfaits, 29% partiellement. La satisfaction est fortement liée à la notion de savoir-faire : plaisir d’être efficace et utile (57%), sentiment de changer un peu les choses (39%), épanouissement personnel (34%), plaisir d’avoir fait progresser l’association (29%).

Les bénévoles recherchent la convivialité (68% en 2011 contre 59% en 2008), l’épanouissement personnel (56% contre 50%) ou encore l’accès à des responsabilités (15% contre 11%). D’où l’importance à leurs yeux de conditions d’accueil favorables et d’un accompagnement par un tuteur, sensés accélérer la réponse à ces attentes.

Forte attente en matière d’évaluation

Les bénévoles se montrent non seulement réceptifs, mais aussi très exigeants en matière de formation. Pour 80% d’entre eux, l’action bénévole “doit être préalablement définie, avec des objectifs précis et un suivi d’exécution”. Pour 30%, “elle suppose un savoir-faire et des compétences précises”. Enfin,
66% estiment que l’action “doit faire l’objet d’une évaluation”. La professionnalisation des associations ne semble pas avoir échappé aux bénévoles, même si évaluation et formation ne revêtent pas tout à fait les mêmes formes que dans le monde professionnel : à peine 20% des personnes interrogées attendent plutôt une évaluation externe, délivrée par un organisme public ou privé indépendant de l’association.

Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

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