Si les salariés des services à la personne bénéficient d’un taux horaire de rémunération supérieur au Smic, ils demeurent fragilisés par un faible niveau de revenu et l’absence d’évolution de carrière.

Le premier “baromètre de la qualité et de la professionnalisation des emplois de services à la personne” (*), publié par l’Agence nationale des services à la personne (ANSP), offre une photographie de l’emploi dans le secteur.

Les services à la personne englobent 6 catégories de salariés : travaux ménagers et livraisons et repas (680 000 salariés), assistance aux publics fragiles (450 000), garde d’enfants à domicile (110 000), assistantes maternelles hors domicile (310 000), soutien scolaire et assistance informatique et administrative (50 000), travaux divers (70 000).

Pas de surprise : l’emploi est quasi-exclusivement féminin (94%), pour une moyenne d’âge assez élevée (60% entre 40 et 59 ans).

690 euros net par mois

La rémunération net horaire moyenne est de 10 euros, soit 30% de plus que le niveau horaire du Smic. Pour les salariés employés dans le cadre de travaux domestiques et d’aide aux publics fragilisés, le taux horaire passe à 9 euros (18% de plus que le Smic).
Ces chiffres doivent néanmoins être pondérés par un faible volume horaire hebdomadaire : 22 heures en moyenne. In fine, la rémunération effective globale moyenne des salariés du secteur est de 690 euros net par mois. Or, dans près de la moitié des cas, ils sont la seule source de revenus du foyer. Ces données viennent corroborer un certain nombre d’études qui pointent la sur-représentation des salariés des services à la personne parmi les travailleurs pauvres.

6,6 employeurs par salarié

Pour améliorer leurs revenus, les salariés doivent augmenter le nombre de leurs employeurs. La majorité des salariés d’organismes agréés sont également employés en direct par des particuliers. En effet, 60% des 114 000 salariés des OASP cotisant à l’IRCEM, la retraite complémentaire des salariés employés d’aide à domicile (soit 40% du total des 279 000 salariés d’OASP recensés en 2008), travaillent également pour des particuliers employeurs.
En moyenne, une personne directement salariée par un particulier travaille pour 3,9 employeurs. Pour les salariés d’organismes agréés, ce ratio monte à 6,6.

Trois salariés sur quatre ne souhaitent pas changer de secteur d’activité. 96% se sentent respectés par leurs employeurs. Mais 83% se disent soucieux de l’absence de perspective d’évolution.

Les chiffres du secteur des services à la personne

 2 millions de particuliers employant des salariés à leur domicile *

 15,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2008 *

 10% de croissance en 2008 *
* Prévisions du BIPE

 200 000 emplois au noir en France pour les seuls services d’entretien de la maison (source Commission européenne).

(*) Enquête réalisée en décembre 2009 et janvier 2010 auprès de 1 400 personnes et 200 organismes agréés services à la personne (OASP).

Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

Catégorie(s)

ECONOMIE, ETUDE

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