L’étude proposée tente de répondre aux questions suivantes : Comment redonner du souffle, de l’inspiration à des associations en mal de renouvellement de projets ou en panné d’engagements plus concrets? Comment développer les contributions sociales, mieux coopérer et agir ensemble, afin de revivifier la démocratie locale ? Comment aider les associations, un peu seules dans leur combat, à produire de l’action et de l’information ? Comment enfin rendre public le pouls associatif de la cité, promouvoir de la concertation et interconnecter les initiatives qui se côtoient mais qui ne se parlent pas?

La situation complexe que notre monde traverse exige de redéfinir une expérience démocratique solidaire. En cet an « neuf », la société réclame davantage d’expérimentateurs qui inventent un quotidien en prise sur un futur souhaitable. Les associations déjà structurées gagneront à être métissées par de nouvelles formes de « communautés sociales » Nous avons aujourd’hui besoin d’embrayer et de définir un outil qui favorise cette dynamique et qui produise des résultats pour le bien commun.

Par leur diversité et leur indépendance, les associations sont au premier plan de l’innovation. Elles constituent des entreprises sociales. Non lucratives, elles créent néanmoins des richesses et des emplois. Or cet aspect là des choses demeure au second plan de leurs préoccupations et de leur fonction. Les lieux de l’engagement associatif ne sont pas que des espaces producteurs d’idées, de solidarité, et d’actions citoyennes, ils forment aussi des relais vers des projets, l’emploi, la création d’entreprise. Pour les jeunes générations qui veulent concilier la sincérité d’un engagement solidaire et la réalité d’un projet professionnel, l’association est un véritable lieu de formation citoyenne.

L’enjeu de l’étude: promouvoir une démocratie d’initiative basée sur l’expérience démocratique des nouveaux comportements associatifs.

Nous pensons en effet que la nouvelle fracture numérique n’est pas entre ceux qui peuvent s’offrir les machines et les services et ceux qui ne le peuvent pas, mais entre ceux qui savent les utiliser à leur avantage et ceux qui, victimes de la sur-information n’arrivent plus à embrayer dans l’action. Les succès de demain seront le fait d’individus ou de collectifs capables de tirer parti des changements apportés par les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

En effet, comme le montre l’histoire des innovations, les avancées les plus prometteuses sont largement liées aux applications nouvelles, aux comportements imprévus, aux systèmes de réputation et de confiance, aux usages discrets, invisibles, détournés, liés à telle ou telle recherche ou invention technologique. Les NTIC transforment notre rapport au temps, aux lieux et à nos activités. Aussi bien, ce sont ces publics qui font avancer l’innovation.

L’enquête proposée vise plusieurs objectifs :

1. Repérer, à travers des exemples français et étrangers, les nouveaux modes de fonctionnement des associations et leurs nouvelles pratiques plus mobiles.

2. « Zoomer » les éléments déclencheurs de l’engouement associatif dans l’espace urbain. Comment les structures existantes (Conseils de quartier, maisons des associations…) peuvent s’appuyer sur les espaces plus informels de la rencontre associative, notamment virtuels.

3. Mettre en évidence les outils et techniques qui facilitent la redynamisation associative : l’internet mobile, les systèmes de réputation et de confiance, les blogs collaboratifs, la géolocalisation… Le fait de combiner des réseaux de socialité qui ont toujours existé sur notre planète, et des outils de communication en ligne, est quelque chose de relativement nouveau. Les liens numériques peuvent recréer des liens sociaux. Quelles nouvelles relations sociales ces usages entraînent-ils ?

4. Capter les principaux relais d’influence et les nouveaux canaux de l’intermédiation. Le but est d’avoir une visibilité des initiatives prometteuses et de mieux dialoguer avec ces publics.
Il s’agirait, par exemple :

  d’identifier les espaces internet plus informels, dont la vocation est de diffuser de l’information auprès de leurs communautés ;

  de recenser les publics acteurs et les nouveaux canaux collectifs d’intermédiation (blogs collaboratifs, sites spécialisés, associations d’amateurs et de passionnés..) ;

  de repérer les lanceurs d’alerte et les fils d’infos capables de relayer les projets citoyens, de décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation.

Dans un second temps, l’objectif s’attachera à :

  déterminer le potentiel d’influence de ces réseaux ;

  mettre en évidence les tendances et priorités exprimés ;

  examiner quel dialogue établir avec eux.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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