Ils seront 8 000 amateurs cette année à participer aux actions musicales organisées par Banlieues Bleues en Seine-Saint-Denis. Et même à donner des concerts avec des pros de la Nouvelle Orléans.

C’est un concert très spécial qui viendra clore le 11 avril le festival Banlieues Bleues cette année. Pas seulement en raison de son lieu, le Musée du Quai Branly, bien loin de ses bases locales, la Seine-Saint-Denis. Mais surtout par la composition de la formation présente sur scène : des professionnels venus de la Nouvelle Orléans, dont le saxophoniste Donald Harrison, une pointure, et des choristes des collèges de Bobigny et Saint-Ouen et des musiciens du conservatoire de Bobigny.

Organisé en partenariat avec le Musée du Quai Branly et son exposition « Le siècle du jazz », ce concert constitue le point d’orgue des actions musicales menées par Banlieues Bleues tout au long du mois du festival. Ils seront pour cette 26 ème édition du festival (6 mars-10 avril), plus de 8000 habitants à participer à ces différentes actions qui prennent la forme d’ateliers. Des jeunes des collèges et lycées mais aussi des membres des maisons de quartier, des services municipaux de la jeunesse, ou encore des écoles de musique.

L’originalité de la démarche consiste en un travail commun entre ces amateurs et des musiciens professionnels. Donald Harrison et son groupe vont ainsi faire découvrir la culture des « Mardi Gras Indians », une grande tradition de la Nouvelle Orléans, sous forme d’hommage aux indiens qui défilaient en tenue dans les quartiers noirs de la cité louisianaise. Cinq autres ateliers sont prévus qui associeront jazzmen professionnels et amateurs, dont des élèves des collèges de Pantin, Clichy-sous-Bois, Villepinte, Aubervilliers….

En concert à Saint-Ouen … et New York

Depuis vingt ans maintenant, Banlieues Bleues conduit des actions musicales de ce genre tout au long de la période du festival. Des actions qui favorisent la vulgarisation du jazz et permettent aussi un ouverture culturelle.

En 2008, par exemple, une trentaine de lycéens de Manhattan et de collégiens de Seine-Saint-Denis ont joué une composition globale (musique et projection vidéo) « Subway Moon » du saxophoniste Roy Nathanson… à Saint-Ouen et quelques mois plus tard à New York avec le soutien de la Metropolitan Transit Authority.

Musicale, l’action citoyenne menée par Banlieues Bleues prend aussi une forme éditoriale. Des lycéens vont en effet rédiger un journal « Secteur jazz » qui sera notamment distribué aux visiteurs de l’exposition « Le siècle du jazz » qui se tient au Musée du Quai Branly jusqu’à la fin juin.
Ces différentes actions s’inscrivent dans la démarche adoptée dès sa création par l’association Banlieues qui se manifeste par des activités mises en œuvre tout au long de l’année dans le département de Seine-Saint-Denis.

Chaque année, ce sont une quinzaine de résidences de musiciens à bénéficier d’un soutien, permettant un échange avec les habitants du département. Initié par le Conseil général de Seine-Saint-Denis, son principal contributeur financier, Banlieues Bleues bénéficie aussi du soutien de l’Etat et de la région Ile-de-France.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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