Un groupe de journalistes, soucieux de l’avenir de leur profession confrontée à une grave crise de crédibilité, a décidé de réfléchir à la faisabilité d’un Conseil de presse en France, en créant en décembre 2006 l’Association de préfiguration d’un Conseil de presse (APCP).

Un Conseil de presse, instance de médiation sur le modèle existant en de nombreux pays démocratiques, pourrait se saisir des doléances des lecteurs, du public ou des journalistes eux-mêmes, victimes directes ou personnes désireuses de dénoncer les dérives de la profession. Il étudierait ces litiges, en interrogeant aussi les médias mis en cause. Puis il publierait des avis sur son site Internet et, idéalement, par les médias ou autres moyens d’information acceptant de jouer le jeu de la transparence. Le Conseil de presse ne serait ni un tribunal ni un « conseil de l’ordre » professionnel, mais bien plutôt une plateforme publique de réflexion, de débat et de propositions sur l’éthique du métier, à partir de cas concrets et pas seulement dans les discussions des colloques.

La légitimité d’une telle instance sera fondée sur la qualité et la rigueur de son travail mais surtout sur sa nécessité. En démocratie, le socle de la confiance, c’est : pas de liberté sans responsabilité, pas de pouvoir sans contre-pouvoir. Or, nombre de dérives journalistiques (affaire Grégory, Timisoara, scandale d’Outreau, bidonnages, atteintes à la vie privée, non-respect de la présomption d’innocence, mais aussi publicités clandestines, omissions et inexactitudes quotidiennes…) échappent aux sanctions. Les recommandations et engagements formulés par les médias après différents scandales n’ont pratiquement jamais d’effet.

Ni les politiques, ni les éditeurs, ni les journalistes dans leur ensemble, n’étaient favorables jusqu’à ce jour à une instance de médiation. Mais la demande croissante du public pour plus de transparence et d’équité dans les pratiques journalistiques pourrait faire évoluer les choses.

L’Association de préfiguration d’un Conseil de presse se propose d’étudier, en l’expérimentant, la validité de la démarche, afin de préparer l’éclosion d’un tel Conseil de presse. Ses fondateurs invitent tout journaliste mais aussi lecteur/citoyen, sociologue, juriste ou autre expert, sensibles aux enjeux démocratiques de la qualité de l’information, à les rejoindre.

Les journalistes à l’origine du projet sont réunis au sein de l’Alliance internationale de journalistes, créée avec la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme et soutenue par elle. L’APCP est basée à l’EMI-CFD (Ecole des métiers de l’information). Les critères de qualité de l’information qui serviront à l’analyse des dossiers qui seront examinés à titre expérimental par l’APCP seront extraits des différentes chartes déontologiques existantes, de diverses réflexions en cours, ainsi que des travaux d’auteurs ayant étudié la question.

Une réunion d’information est organisée le 16 janvier à 17 h, à l’EMI-CFD, 7-9 rue des Petites Ecuries, Paris 10e. Toute personne intéressée à s’investir dans ce projet est invitée.

 Président : Yves Agnès, ancien journaliste au Monde, auteur de Le grand bazar de l’info ; pour en finir avec le maljournalisme, Michalon, 2005.

 Secrétaire : Jean-Luc Martin-Lagardette, journaliste, enseignant, auteur de L’information responsable ; un défi démocratique, ECLM, 2006.

 Dossier de presse et contact : Manola Gardez (tél. : 01 43 14 75 75) manolag@gmail.com

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