Ce conte est issu du magazine de rentrée de PPL Vandoeuvre. Pour en savoir plus sur les Places Publiques Locales, rendez vous sur le portail du dialogue citoyen.

Jeudi. Dix heures. Médiathèque. Stage internet.

L’Ordinateur est déjà allumé, prêt à nous faciliter la tâche. Je clique : Internet. Puis http://www… et le nom du site. Rien ne se passe. Je recommence. Rien. Je vérifie. Je n’ai pas fait d’erreur. Je clique de nouveau, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à sept fois, et là, il accepte. Mais… mais soudain l’écran devient rouge sang, un minuscule point noir au milieu, qui grandit… grandit… grandit. Je distingue une cape. C’est un personnage, qui bientôt envahit tout l’écran. Cela s’apparente à un sorcier. Son capuchon ne me permet pas de distinguer ses traits sinon un visage triangulaire, un nez crochu, une bouche réduite à une fente. Je ne vois pas ses yeux.

Un corbeau arrive soudain, et vole autour de ce personnage. Le sorcier, ou magicien je ne sais pas, me fait un signe de la main comme pour m’attirer vers lui. Je ne bouge pas… mais je me sens aspirée dans l’écran à une vitesse vertigineuse.

Je me ressaisis, regarde autour de moi. Je suis dans une prairie où l’herbe est rose. Une douce musique chante à mes oreilles. C’est un bruissement d’ailes. Des centaines de libellules volent au-dessus de la cascade là-bas au bout de la prairie.

Je m’approche… et je découvre que ce que je croyais être des libellules sont en réalité des elfes et des fées. Monde irréel, mais dans lequel je suis.

Un point noir traverse la cascade et vient vers moi. C’est le sorcier de l’écran. Je vois à présent ses yeux en amande, son regard noir, profond.

Je sursaute, car il sort son bras de dessous sa cape et pointe un doigt vers moi semblable à un accusateur.

« Vois ce que les fées ont trouvé dans la prairie », et avec stupeur je reconnais mon anneau bleu, que je porte toujours à l’annulaire de la main droite. C’est mon gri-gri, mon porte-bonheur.

« Ne t’en sépare jamais, lui seul peut t’amener vers ta quête du bonheur, ne t’en sépare jamais… jamais… jamais… ». L’écho me renvoie ce « jamais » jusqu’à ce que le silence revienne.

Un nuage de corbeaux envahit le ciel qui devient noir. La prairie devient noire. Je ne vois plus les fées, ni les elfes…

Je me retrouve assise devant mon ordinateur. L’écran est noir.

A côté du clavier, sur ma gauche, mon anneau bleu, que j’avais égaré en entrant dans la salle.

Si vous ne craignez pas de tenter une expérience, essayez http://www…et surtout cliquez sept fois.

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