Depuis dix ans le prix Atout Soleil de GPMA (Groupement Prévoyance Maladie Accident) accompagne et récompense des associations remarquables dédiées au soutien des personnes les plus fragiles. Pour sa dixième année de mécénat, GPMA célèbre l’innovation.

Son prix met en lumière 15 associations qui démultiplient leur efficacité sur le terrain en s’appuyant sur l’innovation et les nouvelles technologies. Hackaton mondial sur l’accessibilité, fabrication facilitée de prothèses grâce aux imprimantes 3 D, logiciel de transcription musicale en braille, programmation d’un robot humanoïde magicien pour enfants hospitalisés…autant de preuves de leur formidable apport dans le monde de la maladie et du handicap.

L’égalité des chances est parfois bien mise à mal par un handicap total ou partiel, physique ou mental
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En 2015, 12 millions de français sont touchés par le handicap. Parmi eux, 80% ont un handicap invisible, 1,5 million sont atteints d’une déficience visuelle et 850 000 ont une mobilité réduite. Selon l’INSEE, 13,4% des handicapés ont une déficience motrice, 11,4% sont atteints d’une déficience sensorielle, 6,6% sont atteints d’une déficience intellectuelle ou mentale et 2 à 3% de la population utilise un fauteuil roulant.
Les technologies représentent un vivier dynamique de solutions pour rompre leur isolement et favoriser leur intégration sociale. Le développement du numérique et de l’innovation au bénéfice des personnes handicapées ouvre des perspectives sans précédent. Des dizaines d’associations se penchent aujourd’hui sur l’exploitation quotidienne de ces technologies et leur généralisation pour répondre aux besoins de tous les handicaps: visuel, auditif, moteur, cognitif, technique… et permettent ainsi d’inclure de nombreuses personnes jusqu’alors discriminées.

Les 15 associations primées par le prix Atout Soleil 2016 s’appuient essentiellement sur la technologie pour développer l’inclusion et l‘accessibilité des handicapés.

Qu’il s’agisse de plus d’accessibilité physique aux lieux publics ou d’avantage d’accès à l’éducation, au travail, à la culture ou aux loisirs, ce sont toutes les possibilités du numérique qui sont mobilisées : développement de logiciels et d’applications spécifiques, utilisation adaptée d’outils informatique et péri-informatiques, exploitation des réseaux et des approches collaboratives, utilisation d’objets connectés ou de robots…L’objectif: permettre aux personnes handicapées et notamment aux jeunes de dépasser leur handicap et de s’intégrer dans la société selon leurs souhaits. Mais pour certaines de ces associations, ces technologies de pointe ont déjà pour première mission de faciliter le quotidien de jeunes handicapés, tandis que d’autres s’attachent à les approfondir pour encourager l’émergence de progrès futurs.

Le prix Atout Soleil

Atout Soleil, opération de mécénat développée par GPMA, avec le soutien de Generali, distingue chaque année depuis 10 ans une quinzaine d’associations dont l’action quotidienne combine motivation, ingéniosité, et efficacité au service d’un thème donné. Depuis le lancement du prix Atout Soleil, 134 associations ont été primées, mises en valeur, accompagnées, récompensées. Et les prix se sont concrétisés par des dons atteignant en dix ans un total d’1,320 million d’euros.

 L’accessibilité physique est la vocation de l’association « J’accède » qui développe une application « Challenge Jaccede » destinée à recenser l’accessibilité de tous les lieux ouverts au public en mobilisant le maximum de contributeurs sur une plateforme collaborative, tandis que l’accès à la connaissance et à la culture est la mission prioritaire de plusieurs autres associations primées.

 Ainsi le projet de l’association « Les récollets » propose à des enfants polyhandicapés l’accès à des logiciels éducatifs et ludiques grâce à un matériel informatique permettant de diriger le pointeur de la souris par commande oculaire tandis que favoriser l’apprentissage est également l’objectif de l’association « Mes mains en or », avec un projet d’application ludique et éducative sur tablette pour des enfants aveugles ou très malvoyants.

 L’association « Sans Tambour ni Trompette », association facilitant l’accès à l’expression artistique de personnes en situation de handicap, souhaite adapter en français le logiciel Goodfeel, un programme professionnel de transcription musicale en braille.

 L’association « Quest’handi » dispose déjà d’un kit- accessibilité utilisé lors d’événements culturels ou sportifs en apportant aux organisateurs des solutions techniques ou humaines pour donner accès à des personnes sourdes ou malentendantes, mais elle veut compléter son kit avec une valise d’audio-description et des boucles à induction magnétique individuelles.

 L’accessibilité aux outils informatiques est également une opportunité à ne pas manquer: l’association « Accèslibreinfo » association qui encourage cet accès pour les personnes déficientes visuelles, a décidé d’organiser un Hackathon mondial sur le thème de l’accessibilité de logiciels libres en février 2017 à Bruxelles !

 Enfin, l’association « Approche » souhaite lancer une plateforme Handicap et Nouvelles Technologies afin d’accompagner au mieux les personnes en situation de handicap dans l’acquisition de nouvelles technologies.

 L’accès au travail est également recherché et l’Association des Paralysés de France s’attache à faciliter l’accès à l’emploi de personnes en situation de handicap en s’appuyant sur le CV Vidéo numérique. Elle organise des ateliers de maîtrise de cet outil par les handicapés et souhaite développer des techniques d’essaimage de cette pratique, tandis que L’accès au sport et aux loisirs est également une préoccupation.

 Ainsi « Les Lames de Joie », projet de la Fondation Hopale, visent à constituer une banque de prêt de lames de carbone pour permettre aux enfants amputés de courir à nouveau.

L’amélioration du quotidien est le but premier d’autres associations qui ont su exploiter les nouvelles technologies au plus grand bénéfice de leurs protégés.


 Ainsi l’association « e-nable » coordonne la conception, la fabrication et le don d’appareils d’assistance pour des personnes privées de doigts ou de poignet. Elle s’appuie sur l’impression 3D qui permet de réaliser des prothèses mécaniques, très accessibles financièrement, et surtout sur-mesure et ludiques: couleur, motif… les enfants peuvent choisir !

 L’association « Inpacts » qui accompagne enfants et adolescents atteints de TSA (Troubles du spectre autistique) projette elle de lancer une deuxième version de l’application WatchHelp favorisant l’autonomie des personnes autistes via une montre connectée.

 Améliorer le quotidien de petits malades, c’est la mission que s’est donnée l’association « Magie à l’hôpital » qui souhaite se doter d’un robot humanoïde Nao pour faire des tours de magie aux enfants hospitalisés.

La vie quotidienne des handicapés, c’est tout simplement parfois trouver un vêtement adapté et seyant.

 Améliorer l’intégration sociale par le prêt-à-porter, c’est l’objectif de l’association « Cover ». Son projet : créer un label « Bien à Porter » pour identifier les pièces les plus adaptées au handicap de chacun avec la mise au point d’un logiciel pour rechercher le vêtement ergonomique idéal.

 Enfin deux associations ont été primées pour l’implication des nouvelles technologies dans leur projets de recherche : pour l’association « Objectif Vaincre l’autisme », la technologie doit avant tout faire progresser la recherche et les pratiques thérapeutiques. Elle travaille sur un projet qui utilise des outils informatiques au service des professionnels prenant en charge les enfants afin de faciliter leur accompagnement et l’évaluation de leurs progrès.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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