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Les actes de malveillance et les violences à l’encontre des Roms deviennent monnaie courante dans certains pays européens. Ils sont trop souvent laissés impunis.

Le nouveau rapport d’Amnesty International intitulé : « Nous réclamons justice. L’Europe doit protéger davantage les Roms contre les violences racistes » repose sur un travail de recherche mené en République Tchèque, en Grèce et en France.
Il s’appuie sur des témoignages qui mettent en lumière des violences graves de la part de personnes privées et du harcèlement pratiqué par de membres des forces de l’ordre à l’encontre de Roms.

Des marches anti-Roms en République Tchèque

Tout au long de l’été et de l’automne 2013, des groupes d’extrême droite ont organisé une série de manifestations anti-Roms dans des dizaines de villes à travers le pays. Ils invitaient les gens à venir marcher « contre la criminalité » « pour les droits de tous les bons citoyens ». Ils ont défilé dans les villes et villages en criant des injures racistes et en menaçant les résidents des quartiers roms.

Des agressions haineuses en Grèce

Des communautés et des individus d’origine roms ont été attaqués par des groupes d’extrême droite en plein jour et parfois sous les yeux de membres des forces de l’ordre qui ne sont pas intervenus pour les protéger.

Harcèlement et intimidation en France

Plusieurs cas de violence contre des personnes roms commis par des personnes privés ont été rapportés par les médias et les associations en 2013. En outre, des pratiques de harcèlement policier et d’intimidation sont récurrentes avant et pendant les évacuations de campement. Cette violence se produit dans un contexte où une parole politique clairement discriminatoire s’est libérée au sein de nombreux partis.

Ces actes de violences menés à l’encontre des Roms sont alimentés par des préjugés tenaces. Très souvent considérés comme asociaux et indésirables ; aux yeux de nombreuses personnes, les Roms sont vus comme des personnes qui ne bénéficient pas des mêmes droits.
Les dirigeants européens cèdent à ces préjugés en les alimentant ou en fermant les yeux et manquent à leur devoir de multiples façons. En effet, la discrimination, les expulsions forcées, et l’éducation de qualité inférieure sont la norme dans de nombreux pays.

Tout en condamnant les exemples les plus flagrants de violences contre les Roms, les gouvernements rechignent à reconnaître l’ampleur du problème et se montrent peu réactifs lorsqu’il s’agit de les combattre. » souligne Marco Perolini, chercheur d’Amnesty International

L’Union Européenne à la traîne

De son côté, l’Union européenne (UE) hésite à remettre en cause ses États membres quant à la discrimination systémique et criante dont sont victimes les Roms. Pourtant, la commission européenne dispose des outils juridiques nécessaires pour la combattre par le biais de « procédures d’infractions ».
Il est grand temps que l’UE utilise tous les instruments à sa disposition pour faire face aux multiples formes de discrimination, de racisme et d’autres violations des droits humains subies par les Roms en Europe.
Toute personne doit pouvoir jouir de ses droits fondamentaux, sur un pied d’égalité avec les autres citoyens sans craindre d’être agressée , harcelée ou discriminée. Face à la spirale de violences, les Roms demandent justice et protection.