Rassemblement inter-associatif samedi 1er février à 11h30, Place Stalingrad

Russie et JO de Sotchi :

toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus loin… dans la répression.

En Russie, le sida a de beaux jours devant lui. En 10 ans, le nombre de personnes séropositives a été multiplié par 10 : ce sont 1 million de russes qui vivent aujourd’hui avec le VIH. En cause ? Des politiques liberticides, répressives à l’encontre de populations déjà vulnérables, et un accès aux soins quasi inexistant. Considérés comme des sous-hommes, gays, usagers de drogues ou migrants font toujours l’objet de persécutions d’un autre âge.

A quelques jours de l’ouverture des JO de Sotchi, AIDES et l’ensemble de la société civile dénoncent le dévoiement des valeurs olympiques et appellent au rassemblement le samedi 1er février, place Stalingrad à Paris.

Les restrictions apportées ces deux dernières années au droit de manifester, à la liberté d’information ou d’association témoignent d’une inquiétante dérive autoritaire du pouvoir, qui vise à bâillonner la société civile russe. En première ligne, les minorités et les communautés les plus touchées par le VIH. Décryptage d’un désastre sanitaire.

Chasse aux gays. L’adoption d’une loi discriminatoire interdisant la « propagande en faveur des relations sexuelles non conventionnelles auprès des mineurs » rend notamment quasi impossible toute action de lutte contre l’homophobie, ou de sensibilisation à la question du VIH dans ces communautés. Elle met également en péril le travail des associations de lutte contre le sida et l’existence même des associations de défense des minorités sexuelles.

Aucune stratégie de prévention auprès des usagers de drogue. Dans un pays qui enregistre un des plus hauts niveaux de consommation de drogues par injection au monde, la nouvelle politique russe s’oppose toujours aux traitements de substitution et aux programmes d’échange de seringues. Bilan : la Russie est une des régions du monde où l’épidémie de sida et de VHC progresse le plus vite, avec comme principal mode de contamination… l’injection. Les usagers de drogues représentent 78% nouvelles contaminations au VIH, 20% de la population carcérale et 16% des infections au VHC.

Un accès aux soins pire qu’en Afrique subsaharienne. Ce statut de sous-homme dont « bénéficient » ces communautés est une énième entrave à leur accès aux traitements. Livrés à la clandestinité et à l’exclusion sociale, seuls 25% des séropositifs en besoin urgent de traitement y ont effectivement accès. C’est près de deux fois moins qu’en Afrique subsaharienne.

Afin de gratter le vernis de ce faste olympique, par solidarité avec les centaines de milliers de malades et avec la société civile russe, AIDES s’associe aux ONG ACAT, Amnesty International France, la FIDH, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Inter-LGBT et Russie Liberté) et appellent au rassemblement ce samedi 1er février à 11H30, place Stalingrad.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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